[Livre 1 Cycle 1] 1.Retour au Clan ° Fanfiction La Guerre des Clans °

Chapitre 4

« J-Je ne voulais pas... » Commença timidement Jais, en fixant le bout de ses pattes. Le chef du Clan du Vent le toisait du regard avec colère.

« C'était Nuage de Lande, j'étais tranquillement en train de... » Jais arrêta de parler. Si tu crois qu'il va te croire, idiot ! Se dit-il, désespéré. Étoile de Flocons se mit à tourner autour de l'intéressé, à la fois furieux et intrigué. 

« Dit la vérité, petit. Marmonna le meneur tout en observant Jais.

— Écoutez, débuta l'étranger, je dit la vérité ! J-Je sais que vous ne pouvez pas me croire car je ne suis pas de votre clan mais... Je ne mens pas ! » Le mâle au pelage blanc parut soudain surpris. Ses yeux bleus se mirent à briller.

« Courageux, le petit ! » Lança-t-il d'un ton narquois. Décidément, tout le monde aime me qualifier de petit ! Se dit Jais, courroucé. Il poussa une profonde inspiration avant de s'écrier :

  « Je ne suis pas petit ! » Cette fois-ci, Étoile de Flocons était loin d'être énervé. 

« Surprenant ! » Murmura-t-il admiratif et impressionné. Après un silence, le meneur du Clan du Vent se releva et déclara :

« Tu peux y aller, remercies mon indulgence. » Le minou n'en revint pas : il avait réussi, une deuxième fois, à s'en aller vivant ! D'un signe de tête, le rescapé remercia son aîné et, hâtivement, il sortit de la tanière.

Jais se dirigea vers la sortie du camp, l'air fier. Nuage de Lande paraissait outrée en apercevant l'intrus si joyeux. Jais passa dans le tunnel d'ajoncs et se retrouva dans la lande. La bise faisait danser les herbes et fit frissonner le minet. Le soleil rougeoyant baignait la lande de couleurs orangées et teintait le ciel d'un rose-orange éblouissant. Le chaton se mit à galoper, et regagna assez rapidement la clairière de son foyer. Il se faufila entre les planches et se tapit discrètement dans les herbes. Il surprit son paternel en train de presser son museau contre celui d'Amande, en lui chuchotant des mots d'amour. Jais eu un haut-le-cœur en observant la scène. Quelques instants plus tard, les deux chats se se séparèrent, leur queues étaient entrelacées. Le minou charbon remarqua avec horreur le regard fou amoureux que son père avait pour Amande. 

« Salut, papa ! » Lança enfin Jais en sortant de sa cachette. Le matou blanc parut mal à l'aise en voyant son fils. 

« Salut ! » Lâcha-t-il après un moment de silence. Il s'approcha vers son enfant et lui demanda : « Où étais-tu ? » Puis il ajouta, l'air en colère : « Tu ne devais pas quitter la clairière ! » 

Oui bah, ça avait l'air de t'arranger que je ne sois pas là ! Avait voulut répondre l'intéressé mais au  lieu de ça, il choisit de répondre calmement.

« Ça va, je suis juste parti me prélasser au soleil ! Je n'étais pas loin... » La mine plus ou moins convaincue du fauve au pelage blanc rassura l'esprit de Jais. 

« Bon ! Conclut le gros félin en se tournant vers Amande. Tu devrais rentrer, Amande. Je n'aimerai pas qu'il t'arrive malheur avec tes deux-pattes s'ils te voient rentrer la nuit. »

« C'est gentil de t'inquiéter... On se revoit demain ? 

— Comme tu voudras !

— Dans ce cas, je serai là demain matin. 

— D'accord. » En partant, Amande frôla – d'un peu trop près pour Jais – Hiver en lui murmurant des mots que le chaton ne comprit pas. Après un dernier échange de regard avec Amande, Hiver se retourna et rentra dans le hangar, suivit de son fils. Tandis que le fauve au pelage pâle s'allongea pour dormir, Jais resta assit éveillé pendant plusieurs longues minutes...

« Jais ? » Appela une voix qui venait sûrement de l'extérieur.

« Jais ? » Répéta la voix.

Le concerné se leva d'un bond, agacé et intrigué. Il se dirigea en douce vers la clairière, guidé par la voix. Dehors, une brise fraîche soufflait sur le pelage du félidé aux yeux verts phosphorescents.

« Jais ! »  Le miaulement fit sursauter le petit chat errant. La silhouette facilement reconnaissable d'Écorce de Chêne surgit dans un brouillard stellaire.

« Écorce de Chêne ? » Souffla Jais.

« Oui, répondit le fantôme de l'ancien guérisseur, c'est moi. » Il reprit en se léchant l'oreille : « Suis-moi. » Sans attendre, le vieux soignant se mit à courir, laissant sur sa route plein de petites étoiles. Obéissant, Jais s'élança à sa suite, conduit par les minuscules astres, une des seules choses brillantes. Bientôt, les collines de la lande se firent plus nettes et la grange moins visible. Le pâle disque lumineux dans le ciel indigo qui n'était autre que la lune, luisait dans la pénombre. Jais la contempla, distrait. Maladroitement, il se cogna violemment contre de la fourrure et pas n'importe laquelle : c'était celle d'Étoile de Flocons.

« Qui es-tu... Jais ?! » Les yeux bleus glacés du chef étaient surpris.

« Désolé... J-Je courais et... » Le chaton laissa sa phrase en suspens, anxieux en sentant le regard cyan du meneur le fixer.

« Je trouve que tu es trop souvent sur le territoire du Clan du Vent. » Jais sentit les poils de sa nuque se hérisser. « Qu'est-ce qui t'intéresse tant chez nous ? »

« Euh, rien... Le minet chercha des yeux Écorce de Chêne : il était debout, à une longueur de queue de renard des deux félidés, fier. I-Il voulait m'emmener à Étoile de Flocons ? S'interrogea alors l'étranger.

— Alors ? » Insista le chef, impatient.

« Oh, euh... » Je pourrai lui dire toute la vérité et lui expliquer que c'est à cause Écorce de Chêne que je suis là ! Mais non... Il ne me prendrait pas au sérieux, un chaton errant qui communique avec les morts... Jais réfléchit en silence mais rien, aucun prétexte. Les prunelles cyans d'Étoile de Flocons luisaient au clair de lune, fixant d'un regard peu convaincu le chaton au pelage jais. 

« Si tu ne me dis rien, je serai obligé de te faire prisonnier. » Déclara le fauve blanc, agacé. 

« Autant me faire prisonnier que de mentir... » Lâcha alors le chaton avant de relever la tête, défiant son aîné du regard. « Je n'ai pas peur. » Le mâle aux poils blancs hocha la tête avant de se placer à côté du nouveau prisonnier.

« Dans ce cas, tu viens au camp, avec moi. » Miaula-t-il avant d'ajouter plus bas : « J'espère seulement que tu assumes la gravité de tes actes... » Les paroles du meneur mirent une légère pression à Jais qui répliqua l'air courageux :

« De toute façon, je n'ai pas peur. Ni de vos mots, ni de l'avenir... » Je devrai m'arrêter à là, j'ai assez fait le courageux... Se dit le minou, tout en suivant son aîné vers le camp du Vent...