-5-

39 4 0
                                    

PDV Dean:

L'enfoiré. J'étais resté silencieux tout du long, restant dans le rôle du mec gay qui ne s'assumait pas vraiment tout en étant très social. Je crois bien même que j'eus réussi à faire rougir mes joues pour appuyer mes dires. Mais apparemment, il n'était pas dupe, et moi non plus. En fait, je crois bien qu'il savait que je savais qu'il n'était pas là par hasard. Le jeu en valait donc bien la chandelle, et mine de rien, il venait de se trahir lui-même. Je pouvais le sentir, j'en étais à présent certain.

" Alors mon mignon, on est facilement intimidé ? Je peux t’aider à le calmer moi ton stress."

Cette phrase eut le don de me ramener à l'instant présent. En effet, je m'étais largement perdu dans mes pensées depuis que ce fameux prisonnier était parti, un léger sourire aux lèvres. Cela allait être compliqué, mais pas impossible. Je ferais tout ce qui était en mon pouvoir pour le stopper, quand bien même je ne voyais pas très bien pour l'instant pourquoi il était venu ici.

Un simple regard aurait pu faire taire l'homme plutôt costaud qui se trouvait devant moi. Mais au lieu de cela, je rougissais davantage, prétextant que j'avais craqué sur ce nouveau venu, Castiel. Et que s'il pouvait me donner des informations sur lui pour que je puisse essayer de le séduire, je pourrais potentiellement lui filer de quoi le faire planer. Décidément, qu'est-ce que j'étais doué. Avec un peu de chance.. Cet informateur secret pourrait bien m'aider involontairement dans mes recherches.

[…]

" Je comprends bien Winchester, déclarait mon boss en vidéo-conférence. Et grâce aux caméras de surveillances de l'infirmerie, on a pu regarder en long en large et en travers votre discussion. Des experts en communication corporelle nous ont affirmés qu'il était très doué, qu'il savait très bien masquer ses doutes, mais heureusement un geste malheureux de sa part semble avoir trahi une certaine panique quand il vous a vu dans la pièce.  Continuez comme cela, on finira bien par savoir ce qu'il trame dans cette prison. "

J'acquiesçais d'un air convaincu puis je souhaitais une bonne nuit à mon patron avant de stopper la conversation. J'étais tellement fatigué. Hier encore, j'étais rentré si tard qu'on était déjà aujourd'hui. Deux heures du matin pile. Je devrais peut-être songer à aller dormir, moi. Sachant que je me levais dans 5 heures, cela me semblait être une bonne idée.

Pourtant, même douché et allongé confortablement dans mon lit, je ne parvenais pas à me défaire de ce regard. C'est comme s'il avait essayé par tous les moyens possible de rentrer dans ma tête pour savoir ce que je pensais, ce que je faisais ici, et quelles étaient mes véritables intentions. Je devais me méfier, être plus prudent que jamais. Je déglutissais difficilement, reniflant une ou deux fois avant de me tourner sur le côté. Je finis ainsi par m'endormir, quand bien même préoccupé.

Le lendemain, à la même heure que la veille, j'étais là, dans l'infirmerie. Et ce que je ne comprenais pas, c'était que je l'attendais presque avec impatience, comme si ce petit jeu me plaisait, au final. Cela faisait quelques années que je n'avais essuyé pratiquement aucun échec. Et pour une fois, il semblerait que mon ennemi soit à peu près au même niveau que moi.

PDV Castiel:

Cet infirmier allait peut-être me poser soucis. Il semblait savoir qui j'étais tout autant que je savais qui il n'était pas, c'était à dire, un médecin. Donc s'il ne l'était pas... Il serait des forces spéciales sous couverture ? Uniquement pour moi ? Ça me paraissait trop d'honneur, sûrement n'étais-je pas le seul à prévoir une détention à court terme ici. Il y en avait sûrement de bien plus dangereux qu'un simple pauvre fonctionnaire comme j'étais. Enfin pauvre... On se comprenait.

La cour était assez spéciale. Il y avait des clans de chaque côtés. Je ne voulais pas mettre mon plan à exécution dès le premier jour. J'étais en repérage aujourd'hui, vérifier que tout était conforme à ce que j'avais prévu. Et ça l'était à mon plus grand soulagement. L'ange en papier que j'avais fait était bien arrivé à l'égout prévu. J'en étais rassuré.

Je voyais les regards des différents "clans". Eux aussi ne venaient pas directement parler, ils analysaient, voir qui serait intéressant parmi eux. Je ne voyais pas l'intérêt de clans dans un lieu de cohabitation forcée. Cela entraînera immanquablement des conflits inévitables en ce lieu. Enfin, ça n'était pas ce qui m'intéressait actuellement, certains avaient les relations qui me fallait.

On me guida ensuite à la cellule que je partageais avec un certain Cole Trenton. Il faisait parti des inconnues de mon équation mais je fus rassuré en le rencontrant. Je ne devrais pas avoir de problèmes de cohabitation. La trentaine, 1m75 pour environ 70kg, il n'avait pas l'air bien effrayant. Je ne le croirais pas s'il me disait être là pour meurtre.

"Tu es là pour quoi toi ?"

Fit justement ce dernier une fois que nous fûmes enfermés dans notre cellule. Je m'asseya sur ma couche avant de répondre :

Braquage à main armée. Et vous ?

"Oh woaw... Moi pour menace avec arme à feu... Mais je ne voulais pas..! Enfin bref. Bienvenue à toi."

Et sur ce il alla s'allonger. Je pense que lui aussi était soulagé de ne pas être tombé sur une brute. Certaines cohabitations ne devaient pas être des plus calmes. Semblerait-il que le sort soit avec moi.

Je n'arrivais pas à dormir, les événements de la journée me repassant en tête et notamment cet infirmier. Il avait le regard révélateur, il savait. Et il ne serait même pas étonnant qu'il sache que je sais. Après tout mon refus était bien des plus polis et son hypocrisie pour trouver ma veine des plus polies de même et surtout évident. Nous verrons comment les choses évoluent.

[...]

Le matin était déjà là. C'est aujourd'hui que j'allais lancer la machine, en espérant que mes capacités humaines soient assez bonnes pour réaliser tout ce qui est prévu. Mais avant tout ça, mon passage à l'infirmerie.

J'y arriva plus serein que la veille encore. Nous ne faisions plus la queue un par un, plus de bruits et de grognements derrière, j'étais plus à mon aise. Un léger sourire tranquille naquit sur mes lèvres en voyant l'"infirmier" de la veille:

- « Bonjour docteur »

Fis-je en m'installant à la place du patient. Le garde attendait sagement à la porte, j'endormais la méfiance des gens avec mon calme. Après tout je ne voulais de mal à personne.

Destiel version Prison BreakOù les histoires vivent. Découvrez maintenant