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PDV Dean:

Les semaines avaient beau s'écouler, je ne parvenais plus à compter. Comme si j'eus emprisonné cette part de mon être qui, trop douloureuse pour moi-même, aurait été un frein à la réussite de la mission. J'étais incapable de comprendre pourquoi je me sentais comme cela puisque je ne trouvais aucun sens à cette possibilité qui m'effrayait autant qu'elle me fascinait. Qu'est ce que cela voulait dire, au fond? J'étais là mais à peine conscient. La seule chose que je savais faire, c'était concrétiser un exploit dont j'étais seul capable, ce qui faisait que j'avais réussi à attraper les pires malfrats à moi tout seul.

Cet individu avait trouvé la seule caméra qui se trouvait dans l'infirmerie. C'était sans conteste une manière de constater qu'il savait que je savais. Mais je devais faire comme si de rien n'était. J'avais donc décidé de la faire retirer, ne gardant que mon oreillette dernier cri et ma caméra portative. Ces deux objets ne pouvant pas être repérés pour la simple raison qu'ils n'étaient pas encore sorti sur le marché.

Je venais de finir de faire le test de santé de Lucifer, ce matin-là, peu avant que les événements de la journée ne commence. Ce dernier avait remarqué que j'étais ailleurs, c'est pourquoi il s'était empressé de me demander ce qui me tracassait. Je n'avais pas honte de le dire, je m'étais énormément attaché à ce détenu, quand bien même j'avais conscience qu'il devait être exécuté dans peu de temps. Et plus le temps passait, plus je commençais à douter. Je veux dire, Lucifer n'avait pas du tout le profil de ceux qui assassinaient. Je veux dire, vraiment. Mais encore une fois, j'emprisonnais cette pensée dérangeante dans un coin inaccessible de ma tête dans le but d'être tranquille.

- « Oh, murmurais-je simplement comme toute réponse. Je me sens un peu fatigué ces derniers temps. C'est gentil de vous en inquiéter. Prenez soin de vous, le plus possible.  »

J'étais loin de me douter que le prisonnier qui avait précédé Lucifer avait pour but de l'éliminer au cœur même de la prison, peu avant son exécution. Et ce qui allait suivre allait lui donner l'opportunité rêvée d'en terminer. Quant à moi, j'étais entrain de soigner un détenu lorsqu'on me prévint dans l'oreillette qu'une aile de la prison était tombée aux mains des prisonniers, et qu'ils avaient les clefs pour venir jusque dans l'infirmerie. J'avais également pour ordre de me défendre qu'en cas de nécessité extrême.

Ce fut pourquoi je terminais rapidement de soigner le détenu avant de le faire sortir et de dire aux gardiens d'aller faire leur pause, dehors. Je ne voulais pas qu'ils risquent leurs vies inutilement en pensant devoir me protéger alors que je pouvais très bien le faire tout seul. Je fermais la porte à clef sans faire rien d'autre afin de ne pas trop éveiller les soupçons.

Quelques minutes plus tard, c'était l'hécatombe et ce dans le sens strict du terme. Des prisonniers encerclaient l'infirmerie, et dans la panique, j'avais du discrètement me débarrasser de l'oreillette et de la caméra, au cas ou. J'allais me remercier pour cette initiative plus tard, mais pour l'instant on ne pouvait pas dire que c'était une belle situation. La plupart d'entre eux avaient pour but de m'enculer au sens littéral du terme, ce qui ne me donnait qu'une envie, les exploser un à un contre le mur. Mais je ne pouvais pas faire cela, sinon la mission serait compromise.

Désespéré, je me mis alors à prier pour que quelqu'un, quelque chose vienne me sortir de ce pétrin. Les fenêtres de l'infirmerie n'allaient pas tenir indéfiniment. Je serrais les dents, tâchant de voir quelles options s'offraient à moi. Je respirais un bon coup, prêt à en venir aux mains quand soudainement..

Destiel version Prison BreakOù les histoires vivent. Découvrez maintenant