LiésTome 1 : Ce jour-là.

Chapitre 6

Chapitre 6

En descendant les escaliers je ne savais pas encore ce que je faisais. Ni dans quoi je m'engageais. L’escalier en béton est suivis d’un long couloir avec une seule lampe dénudée au plafond. Au bout du couloir, on entend beaucoup de bruits, surtout des cris. Je me retourne, l’inconnu me talone. Il hoche la tête, alors j’ouvre la porte. En dessous de ce bar se trouve un vrai ring. En pleins milieu d’une pièce bondée de monde. Des tonnes d’hommes sont agglutinés de part et d’autres du ring en train d’acclamer des hommes qui se battent. La pièce est complètement grise, et sur les bords il y a des bancs. Une autre porte se trouve à l’autre bout de la pièce. J’ai l’impression de m’être engouffrée dans un bloc plein de béton.

- Et comment ça se passe ? Il faut que l’on s’inscrive pour se battre, dis-je sur le ton de la plaisanterie en me retournant.

Un petit sourire en coin apparaît sur son visage. Il est si séduisant avec ses cheveux bouclés… Mais quand va t-il enlevé sa casquette ?

- C’est encore plus simple. Ceux qui veulent se battre se battent. Et regarde, je crois que ton chère ami Marcus est venu en avance réserver le ring, dit-il avec un signe de tête.

Effectivement, je vois à l’autre bout de la salle le pervers qui a essayé de m’embrasser. Il vient de croiser mon regard et m’invite à le rejoindre. S’il croit que je vais me dégonfler c’est surement qu’il n’a jamais vu mes entrainements. Il n’est pas prêt au combat, le pauvre. En attendant j’observe le combat qui se déroule actuellement. Ils se battent plutôt bien je dois l’avouer. Je me demande quel est cet endroit, un fight club ? Une espèce de combat clandestin ? Aucune idée. Je me tourne donc vers l'inconnu pour avoir plus d’informations. Mais il s’est volatilisé. Dommage, j’aurais bien aimé connaître son nom.

Les applaudissements retentissent, je dois avoir loupé le dénouement. Mais à en croire le gros baraqué qui se fait lever la main par l’arbitre, c’est lui qui a gagné. Il arbore un sourire ensanglanté avec quelques marques sur le corps mais il s’en sort plutôt bien. L’arbitre demande aux prochains boxers de venir sur la piste. Je vais donc avec un pas serein vers le milieu. Avant on me prête des gants, du 16 Oz. Bien sur. On me propose également de me changer parce que je suis en legging, quel idée de génie d’en avoir mis un aujourd’hui. J’ai également un pull et mon sac. Je décide donc d’aller dans ce qui se rapproche à des “vestiaires”. C’est derrière la porte que j’ai vu plutôt que se trouve la pièce pour ce changer. Je prends un casier et y dépose mon sac ainsi que mon manteau et mon pull.

Je vais donc maintenant muni d’un débardeur, legging et avec les gants, sur le ring. Toutes les personnes qui étaient agglutinées sur les bords du ring sont assises sur les bancs. Elles attendent. Certains me dévisagent, d’autres rigolent. Je connais très bien le regard des hommes sur les femmes et surtout sur les femmes qui boxent. Ce monde est remplis de matcho qui se croient indestructibles. Mais je suis loin d’être une petite chose fragile.

Une fois sur le ring, l’arbitre nous présente et la sonnerie si familière retentit. Je deviens une bête sauvage. Je donne coup sur coup. J'enchaîne les coups droit, esquive, coup de pied. Nos corps fusent dans tous les sens. Nous ne sommes que coups et esquives. Soudain je bondit sur lui et le frappe en plein ventre. Il se replis, et la je sais que c’est la fin pour lui. Je l’achève avec de nombreux coup de poing et coup de pied. Il finit par frapper trois fois au sol. Défaite. Je gagne. L’arbitre me prends et me lève la main. Je suis un peu dans les vapes. Je viens de réaliser que je saigne de la bouche. J’ai aussi pas mal de taches sur mes vêtements. Un sacré mal de tête, j’ai retrouvé ma rage, je me sent vivante. Je sourie.

Je cherche du regard mon cher inconnu, il est au fond de la salle. Il m’observe. Et je sent qu’il sourit. Je suis fière. Je retourne vers les vestiaires, récupère mes affaires et me lave le visage. Je regarde mon reflet. J’ai les joues rouge. Ma queue de cheval est complètement défaite. Je lâche mes cheveux. J’ai de long cheveux frisés, alors j'essaye de discipliner mes boucles mais sans trop de conviction. Mon maquillage est quasiment, totalement parti. Mais je suis pleine de vie. Ce combat a rallumé quelque chose en moi. Je me sens vivante de nouveau, comme si je venais de pousser mon premier souffle.

Une fois remontée au bar je cherche Adam pour lui demander ou je peux avoir un taxi. J’ai lâché l’affaire avec le bus. D’autant plus que je ne sais absolument pas quelle heure il est. Je le vois il est entrain de nettoyer le comptoir.

- Hey !
- Salut toi ! Alors ce combat ? On m’a dit que tu n’avais fait qu’une bouchée de Marcus. Bien fait pour lui !
- Je crois que j’avais suffisamment de rage en moi pour en boxer deux comme lui. J’ai un petit service à te demander. Est ce que tu peux me commander un taxi ? Je n’ai plus la patience d’attendre le bus..
- Tu veux dire ce bus, dit-il en montrant le bus qui part sans moi.
- Merde.. Bha oui ce bus.
- Alors si tu patiente dix petites minutes je peux te ramener. Je viens de finir mon service.

Je réfléchis quelques instant. Je sais que ça n’est pas très raisonnable mais monter dans un taxi avec un conducteur étranger ça revient au même, non ? Bon d’accord je sais. Mais je n’ai pas la force d’attendre.

- Ok.
- Je m’attendais à plus de réticence. Mais ça me va ! Prépare toi, j’arrive !

Il me fait rire. Un grand gaillard comme lui qui est si doux.
Après une dizaine de minutes comme convenu il revient vêtu de son manteau et avec ses clefs de voitures en main.

- En voiture simone !

Je le suis dans le noire. Il fait biper sa voiture. C’est une petite voiture très propre et bien entretenue. Je lui indique une adresse à proximité de chez moi et nous partons. Bien sur je ne lui donne pas ma vrai adresse. Mais je serais seulement à quelques minutes à pied de chez moi. Dans la voiture on discute de tout et de rien. C’est léger et ça fait plaisir. j’ai l’impression d’avoir vraiment rencontré un nouvel ami. Il est très sympa et parle beaucoup. J’adore ça ! C’est une vrai bouffée d’air frais.

On arrive, Adam propose de me donner son numéro pour que l’on reste en contact. J'accepte avec plaisir. Je descends et me dirige vers la porte d’une maison inconnu jusqu’au moment ou j'entends la voiture d’Adam partir. Je rentres à pied chez moi en pensant à cette soirée. Je ne le savais pas encore mais ça n’est pas fini. Bientôt de nouvelles aventures m'attendent et pas des moindre. Sans bruit je me faufile dans ma chambre depuis le jardin. Je grimpe au mur, puis sur le toit et saute dans ma chambre. Cette nuit là, j’ai vraiment bien dormis.