« La vie est faite de choix: oui ou non. Continuer ou abandonner. Se relever, rester à terre ou se noyer. Certains comptent plus que d'autres: aimer ou haïr. Être un héros ou un lâche. Se battre ou se rendre. Vivre ou mourir. Je le répète une dernière fois. La vie est faite de choix. Vivre ou mourir, le choix le plus important quand seulement il nous appartient »
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Dix jours, dix putain de jours ou tout va mal ou plutôt rien ne va c'est comme vous choisissez. Un choix...c'est ce que j'ai fait quand cette petite fille est arrivée au urgence. Un mal de tête, une légère fièvre...C'était un dimanche, il n'y avait pas de cabinet de médecin ouvert. J'ai conclus un rhume, une simple grippe passagère. Elle est rentrée chez elle et elle est revenue. Morte. C'était trop tard. La mère ne l'avait pas vu tomber et se cogner sans doute violemment la tête. Elle avait un traumatisme crânien que je n'avais pas su déceler. En seulement quelques heures, un abcès cérébral s'est formée et elle est morte. Je me prends la tête entre mes mains dans la baignoire. Pourquoi est-ce que je n'ai pas effectué de scanner ? Qui commet ce genre d'erreur médicale après une année d'internat et de pratique constante ? La mère n'a pas porté plainte et pourtant elle aurait dû. Je me laisse tomber dans l'eau. Je n'arrive pas à me pardonner cette erreur, s'ajoute à ça le chaos dans ma vie. La mésentente avec ma mère, son cancer. Et mon frère qui croit pouvoir la guérir alors que c'est une forme incurable ! Et la fatigue de ces derniers jours...la putain de fatigue. Je regarde la lumière au-dessus de moi sans bouger. C'est ça la dernière chose que voit une personne avant de mourir ? Je ne sais pas. Mais c'est désagréable. Ça fait mal au yeux. Une larme perle le long de ma joue tandis que je m'enfonce dans l'eau chaude. Je prends ma respiration et me laisse couler. Pourquoi est-ce que tout va mal ? Tout ne pourrait pas aller bien ? Je suis comme même un peu heureuse, non ? Pourquoi je ne manque pas encore de respiration ? Peut-être que je suis déjà morte ? Je crois que je le suis, de l'intérieur.
- Maddie ?
Je ne bouge pas. Je voudrais sortir de l'eau mais je n'ai pas la force. Tout est trop difficile ou pas assez simple. Encore cette question de choix. Est-ce que je dois me relever pour répondre ou rester ici ? Je suis bien. Cette idée me traverse l'esprit. Peut-être que je devrais le faire, au moins ce serait moins douloureux.
- Maddie ? T'as fini ?
Oui ?
- Maddie !
Deux mains m'agrippent les bras pour me sortir de l'eau vivement. Ma bulle éclate. Un haut le coeur me prend alors que l'air emplit de nouveau mes poumons. Je reprends mon souffle en toussant. Je tourne la tête vers celle qui m'a...sauvé ? Lorsque je rencontre ses yeux. J'y lis de l'incompréhension. Elle doit me prendre pour une folle. Sofia me redresse et écarte les cheveux de mon visage.
- Qu'est-ce que tu fais ? me demande t-elle.
Je ne sais pas. J'avais envie de le faire, c'est tout.
- Maddie, regarde-moi. Tu allais te laisser te noyer ?
Je tousse. J'ai peut-être un peu abusé. Pourtant je ne ressentais pas le manque d'air. Voyant que je ne réagis pas, elle attrape la serviette posé sur le lavabo et me relève pour m'enrouler autour. Je crois que je ne me suis même pas laver. Elle garde une main sur mon bras pendant qu'elle frotte mon dos avec la serviette.
Je tourne la tête vers la baignoire. Est-ce que j'allais me laisser mourir ? Foutue dépression.