La cicatrice

Chapitre 9

- Tu es talentueux. Voilà tout. Donc maintenant arrête de te détruire, et ait confiance en toi. Tu mérites d'avoir confiance en toi. Tu mérites que les gens reconnaissent ton talent.

Après lui avoir dit cela, il s'approcha dangereusement de moi, et me chuchota quelque chose à l'oreille avant de se rendormir.

- Merci pour tout, Hyejin.

Je le regardai sans comprendre pourquoi ile me remerciait. J'étais épuisée. Je repris sa main avec les miennes et ne réfléchis pas longtemps, avant de m'endormir à côté de lui. Dans son sommeil, il resserrait sa main sur les miennes, comme s'il avait peur d'être seul.

Lendemain

Je sentais quelque chose me caresser les cheveux pendant mon sommeil. Quelque chose qui me réconfortait. Quelque chose comme la main de Wooyoung, lors de ma nuit au studio. Après avoir réalisé que c'était bel et bien la main de Wooyoung, je me réveillai en sursaut.

- T'es réveillé ?!

- Hm... oui, apparemment. T'as encore fait un cauchemar ?

Je ne me rendis pas compte que j'avais encore un air effrayé.

- Non, non... je vais bien...

Je vais bien ? Je n'ai pas fait de cauchemars ? Pourquoi je ne faisais pas de cauchemars en sa présence ?

- Mais et toi ? Tu te sens bien ? T'as réussi à dormir ?

- Je n'avais pas dormi comme ça depuis des années. M'as-tu hypnotisé, mademoiselle Ahn ?

Je ne lui répondis pas. J'étais perdue. On ressentait la même chose. On arrivait à dormir lorsqu'on était ensemble. Je ressentais le même confort que quand je dormais avec mon père. C'était une sensation vraiment étrange. Je n'avais pas ressenti ça depuis mes 12 ans.

- Bon, faut que je retourne m'entrainer. J'ai déjà perdu trop de temps.

Je repris mes esprits et lui répondis.

- Interdiction de sortir de cette salle sans ma permission. Mon travail, à partir d'aujourd'hui, est de te surveiller pour que tu ne fasses aucun effort pendant, au moins, une semaine. Tu dois te reposer si tu ne veux pas-

- Une semaine ?! C'est pas possible ! Je dois m'entrainer !

Je vis dans ses yeux une certaine inquiétude. Il pensait vraiment qu'il n'était pas assez bon pour s'accorder une pause ? De mon point de vue, c'était le meilleur du groupe. Il s'entrainait tellement ardemment. Et ses efforts payaient. Mais il ne s'en rendait pas compte.

- Tu as besoin de repos Wooyoung. Les médecins ont dit que tu t'étais évanoui de fatigue. J'ai eu vraiment peur. Alors s'il te plait... fais ce que je te dis.

Je le regardai en repensant à mes 18 ans. Je ne pouvais pas revivre quelque de la sorte. Je sentais les larmes montées. Il a dû le remarquer, et m'a rassurée.

- Une semaine. Pas plus. Mais tu devras rester avec moi. Je risque de m'enfuir sinon.

- Promis...

Je lui souris en signe de remerciements.

Quelques minutes plus tard, on vit les autres arrivés. Ils avaient demandé à l'agence quelques poses pour venir voir Wooyoung.

- Alors l'insociable, comment ça va ? demanda Chungha.

- L'insociable va bien. Merci de t'inquiéter, la folle, lui répondit-il.

On rigola tous ensemble. On était tous rassurés. On pouvait se détendre.

Ils restèrent environ une heure avant de retourner s'entrainer. Chungha devait s'occuper d'eux, seule, pendant ma semaine d'absence.

- Martyrise pas trop ma copine, l'insociable ! dit-elle avant de s'en aller avec les autres.

Il ria légèrement à l'entente de ces mots. Ca faisait du bien de le voir sourire.

- Tu veux quelque chose à manger ou à boire ? lui proposai-je.

- Un americano me tenterait bien !

Je partis chercher ça à un distributeur, dans le hall de l'hôpital. Je rentrai cinq minutes plus tard, et le vis debout devant la fenêtre. Je m'avançai vers lui, et lui tendis sa boisson.

- Pourquoi tu fais toujours des cauchemars ? De quoi parlent-ils ?

Il posa la seule question à laquelle je ne pouvais pas répondre.

- Oh... c'est... juste un cauchemar quoi ! dis-je en souriant.

- J'en fais aussi. Souvent. C'est pour ça que je ne dors pas beaucoup. C'est pour ça que je m'entraine chaque nuit. Mais cette nuit, j'ai réussi à dormir.

Je nous découvrais de plus en plus de points communs. Quels étaient ses cauchemars ?

- Toi aussi ? Que se passe-t-il dedans ?

- On m'abandonne sur le bord de la route à l'âge de 12 ans. En plein hiver.

- A 12 ans ? En hiver ? Qui te fait ça ?

Il se retourna vers moi sans répondre. Il avait, lui aussi, les larmes aux yeux.

- Merci pour le café ! dit-il pour changer de sujet.

- Ah oui... de rien...

Ce qu'il venait de dire me troublait beaucoup. On l'a abandonné. A l'âge de 12 ans. En hiver. Etait-ce un souvenir, ou un simple rêve ?

- Tu peux retourner chez toi pour aller te chercher des vêtements, et tout ce dont tu as besoin. Je resterai sage.

- Pas besoin. J'ai déjà demandé à Chungha d'aller m'en chercher ce soir.

- Je vois que tu l'aimes vraiment, cette fille.

C'est vrai. Je l'aime à la folie. Elle a toujours été là pour moi. Je n'ai jamais eu personne d'autre qu'elle. C'était ma coéquipière, ma meilleure amie, ma soeur, tout.

- Elle a été la seule personne présente pour moi lorsque ça n'allait pas. Elle a tout mon coeur, toute ma confiance, tout mon respect.

- Je vois... comme San pour moi.

- San ?

- Je le considère de la même façon que tu considères Chungha. D'ailleurs, elle a pas intérêt à lui briser le coeur, sinon je m'occuperai de son cas, dit-il avec un air sérieux tout en rigolant.

- Faudrait plutôt lui dire ça à lui ! Je le sens pas, ton copain là... Je sens qu'elle va encore finir avec le coeur brisé...

- San ne ferait jamais de mal à une mouche, alors, sincèrement, ne t'inquiète pas pour elle, répliqua-t-il histoire de me rassurer.

Notre discussion fut interrompue par une infirmière. Elle venait pour faire une prise de sang. Juste après sa visite, Wooyoung s'endormit. Il devait rattraper toutes ces heures de sommeil manquées. Je pouvais l'admirer même lorsqu'il dormait. Je passai mes doigts dans ses cheveux pour les dégager de son visage. Il était magnifique.

- Je suis si beau que ça ?