Chapitre 13

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Quelques minutes plus tard, nous arrivâmes dans un endroit magnifique. Un parc accompagné d'un lac, de bancs, d'enfants qui jouent, d'oiseaux réclamant à manger, et de gens se promenants.

- Aujourd'hui, on va s'amuser. Pour me faire pardonner.

- S'amuser ? Depuis quand tu connais ce mot ?

- Ahah, très drôle... dit-il vexé.

Je souris et le suivis. Il allait en direction de petits stands à manger, puis jouait avec les enfants, puis jouait dans l'eau avec moi, puis retournait manger, puis faisait une pause sur un banc, puis dansait et chantait devant les gens...

Durant toute la journée il s'amusait. Je ne l'avais jamais vu comme ça. Il dégageait de la bonne humeur à n'en plus compter. Il était heureux grâce à sa journée de repos.

Il était maintenant 20h, et il s'allongea sur la pelouse légèrement humide à cause de la nuit arrivante.

- Viens t'allonger. Reste pas plantée là.

- C'est mouillé... expliquai-je doucement.

Il se releva un instant pour enlever son pull et l'entendit par terre.

- Tu peux venir maintenant.

- Oh... mais- il me coupa en tapotant le pull avec sa main pour me faire venir

Nous étions allongés côte à côté et nous regardions le ciel en silence. J'avais envie de lui parler. Je voulais lui raconter mon histoire. Si je ne le faisais pas maintenant, je ne le ferai jamais. C'était le bon moment.

- À l'âge de 12 ans, j'ai été abandonnée par mon père. Les fêtes de noël approchaient et il s'est enfui. Sans un mot. C'est pourquoi je n'arrive pas à accorder ma confiance facilement, et encore moins aux hommes. Quand bien même, j'ai pu supporter le choc, mais ma mère s'est mise à boire. Beaucoup, beaucoup. Et à mon anniversaire de 18 ans, je l'ai retrouvée allongée sur le sol. Les pompiers vinrent et l'emmenèrent à l'hôpital. Une fois les radios passées, ils m'annoncèrent un cancer du foie. J'étais effondrée car je n'avais plus de famille. J'étais maintenant orpheline. La seule personne qui me restait, c'était Chungha. Voici la raison pour laquelle je l'aime plus que tout. Et voici mon histoire. Très passionnante...

Il resta muet. C'était normal de ne pas savoir quoi répondre à ça. Je ne voulais pas spécialement qu'il réponde. Un silence plein de significations suffisait.

- Merci de t'être livrée. Je ne sais quoi répondre à part que je sais que ça ne doit pas être facile. Tu es drôlement courageuse.

Je ris légèrement en entendant cela. Puis quelques minutes, il tourna sa tête vers moi. Il resta fixé sur moi. Chose qui me gêna.

- Y'a quelque chose qui ne va pas ? Mon histoire a gâché ta journée ? Tu-

- Je veux juste profiter de ta beauté tant que je le peux.

- Profiter de... quoi ?

Il sourit ne détournant toujours pas son regard. J'étais extrêmement gênée, alors je relevai mon buste, histoire de ne plus sentir son regard sur moi. Il se releva aussi. J'aurais dû m'en douter...

- Pourquoi chaque fois que tu reçois un compliment tu es aussi gênée ?

- C'est juste... J'ai pas l'habitude. C'est bizarre. J'ai l'impression qu'on se moque de moi...

Il s'approcha de moi. Il me regardait droit dans les yeux, puis ses pupilles basculèrent au niveau de ma bouche. Il continuait de s'approcher pendant que j'essayais de m'éloigner. Je finis par tomber légèrement en arrière, et il était maintenant au dessus de moi. Ses yeux plongés dans les miens.

- Tu penses vraiment que je me moque de toi quand je dis ça ?

Après avoir dit ces paroles, il m'embrassa. Pourquoi encore ? Allait-il m'ignorer après cet événement, comme la dernière fois ? Malgré mes pensées négatives, je ne pouvais m'empêcher de profiter de ce moment. Un moment plein de tendresse et de reconnaissance, venant des deux côtés.

- J'espère que t'arrêteras de penser ça, maintenant...

Il me sourit et je fis de même. Il arrivait à me rassurer, quelque soit la situation.

Il se rallongea et tendit son bras sur mon côté de pelouse. Il m'incita à m'allonger à côté de lui, en posant ma tête sur son bras. Chose que je fis.

Nous étions maintenant l'un dans les bras de l'autre, et profitions de ce moment agréable.

- Tu sais, commença-t-il, je n'aime pas beaucoup les gens. Mais bizarrement, avec toi je me sens moi-même. J'arrive à profiter de chaque instant passé avec toi. C'est rare, mais j'ai finalement appris à t'accepter et à te faire confiance. Alors je voulais savoir une chose... Est-ce que tu pourrais me faire confiance malgré mon sexe masculin ? Pourrais-tu m'accepter comme je l'ai fait ?

Que venait-il de se passer ?

- Tu veux... quoi ?

- J'aimerais être ton cavalier, non pas pour un soir de bal ou je ne sais quoi, mais pour les jours, les semaines et les années à venir.

Je n'en revenais pas. Il venait de me demander de sortir avec lui. Je ne pouvais pas lui dire oui. Bien que je ne pouvais pas non plus lui dire non. Comment faire ?

- Je ne sais pas si c'est une bonne idée. Je pourrais te faire du mal. J'ai jamais aimé un autre homme que mon père avant...

- Tu as tout ton temps pour y réfléchir. Je ne veux pas presser la chose.

Avais-je vraiment besoin de réfléchir ? J'aimais être avec lui, j'aimais sa présence, j'aimais rire avec lui, j'aimais tout de lui.

- Non, dis-je, Je n'ai pas besoin de plus de temps de réflection. Je suis prête à t'accepter. Je t'ai déjà accepté, en réalité.

Je le sentis me serrer contre lui, et je le serrai à mon tour. J'étais heureuse et rassurée. Tellement rassurée que je finis par m'endormir. J'étais maintenant endormie dans les bras de Wooyoung, mon cavalier. Qui l'eut cru ?

La cicatriceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant