Chapitre 5

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Lydia

Je suis doucement réveillé par les rayons du soleil qui traversent les rideaux de ma chambre. J'ouvre un œil, puis le deuxième et me redresse calmement. J'ai à nouveau fait ce cauchemar. Il revient toute les nuits. Je ne sais pas comment m'en débarrasser. Je m'étire et me lève enfin. En fouillant dans ma valise, je trouve un chiffon encore humide par terre. Il devait déjà être là hier soir, mais j'ai dû être tellement fatigué que je ne l'avais pas remarqué. Je n'y prête pas plus attention et attrape des habits dans ma valise pour me changer et sors de ma chambre.

Je prends mon courage à deux mains et va dans la salle de bain. J'ouvre la porte, inspire un bon coup et allume la lumière. La pièce est comme je m'attendais : totalement en désordre. Je rentre dans la pièce et me dirige vers le miroir pour constater l'ampleur des dégâts. C'est pire que ce que je pensais. Le peu de maquillage que j'avais a coulé, mes cheveux sont plus emmêlés que jamais et mes yeux sont rouges et gonflés à force d'avoir pleuré dans mon sommeil. Et par-dessus tout, je sens littéralement le fennec. Il faut absolument que je masque tout ça, y compris mon atroce odeur. Je retourne dans ma chambre chercher ma trousse de toilette. Je commence tant bien que mal pas arrangé mes cheveux. Une fois brossés, je ressemble tout simplement à Sybille Trelawney, la professeur de divination dans Harry Potter. Pour plaquer tout ça, je m'arme de mon fer à lisser. Un fois branché et chaud, je le passe délicatement sur mes cheveux pour les aplatir. Une fois fait, je les attache en queue de cheval haute et m'attaque à mon visage. Je mets toujours le stricte minimum en maquillage, mais vu ma tête, je pense qu'il va falloir que j'en mette un peu plus. Une bonne demi-heure plus tard, j'ai enfin fini le maquillage. a me fais très bizarre d'avoir autant de produit sur ma peau mais bon, c'était nécessaire. Pour mon odeur, je masque comme je peux avec beaucoup de déodorant et de parfum. Je n'aime pas me sentir sale, mais étant donné que la salle de bain est plus sale que moi, je m'abstiens de prendre une douche. Une fois le ravalement de façade terminé, je prends mon sac et mes clés, enfile mes baskets et sors de cet appartement.

Je me dirige vers le bureau du doyen d'un pas assuré et ferme. Il est hors de question que je reste un jour de plus dans tel appartement avec une personne si désagréable. Sa secrétaire me fait patienter dans une salle quelques minutes, puis l'homme que je suis venu me voir m'appelle. Je me lève de ma chaise et m'avance vers son bureau

- Bonjour mademoiselle Hoarau ! me dit-il d'une voix enjoué. Que me vaut le plaisir de votre visite ?

Il m'invite à m'assoir sur la chaise en face de son bureau. Je m'exécute.

- Bonjour Monsieur Lewis, je suis ici pour vous parler de mon logement.

- Que se passe-t-il ? Il ne vous convient pas ?

Son visage se tend, il est soucieux de ce que je vais dire.

- Pas exactement. Comment vous dire. Entre mon colocataire et moi, l'entente a du mal à passer.

- Mais vous ne vous connaissez que depuis quelques heures !

L'incompréhension de lit dans ses yeux. C'est vrai que c'est bizarre de venir pour changer d'appartement parce que je ne m'entends pas avec mon colocataire que je n'ai rencontré il y a seulement peu de temps. Masi je sais pertinemment que la cohabitation risque d'être très compliqué entre nous.

Je poursuis sur un ton posé :

- Je le conçois, mais le problème c'est que nous n'avons pas le même mode de vie et je ne pense pas que l'on arrivera à trouver un compromis.

- Dites-moi, avec qui êtes-vous en colocation ?

A ce moment-là, je me rends compte à quel point je ne connais pas cet homme. Je saurais à peine le décrire ! Mais une chose est sûre, c'est que c'est une personne très désagréable.

- Je suis navrée, mais je ne connais pas son nom. Je suis dans l'appartement .

- Ah je comprends mieux votre présence. Vous êtes dans le logement d'Aaron Martinez. J'ai déjà eu beaucoup de déménagement à cause de lui. C'est un boursier d'UCLA, comme vous.

- Donc, vous comprenez pourquoi je souhaite changer d'appartement ?

- Tout à fait. Hélas, vous devrez attendre encore un bon bout de temps avant de pouvoir changé de domicile. La procédure est très longue et étant donné que le rentrée approche à grand pas, nous n'avons pas beaucoup de temps à consacrez à votre requête. Je suis désolé.

C'est une blague ? Donc je vais devoir vivre avec une personne que j'ai déjà du mal à supporter, qui a déjà fait fuir plus d'une personne de chez lui. C'est génial tout ça !

Dans un élan d'infime espoir je lance :

- Je comprends. Et il n'y a rien à faire pour accélérer la procédure ?

- Malheureusement non. Mais je vous promets de vous recontacter dès que nous avons un nouveau logement de libre.

Tous mes espoirs de passé mes années d'études à vivre le fameux rêve américain partent en fumés.

- Merci de votre aide en tout cas.

- Je vous en prie Mademoiselle Hoarau. Bonne chance pour la suite et bon courage avec votre colocataire.

- Merci Monsieur Lewis. 

Mon entrevu avec le doyen étant terminé, je sors du bâtiment totalement dépitée par son annonce. Je vais vraiment devoir rester encore longtemps avec ce mec ? Mais quelle catastrophe ! En plus, va falloir que je lui annonce la nouvelle. Il va vouloir me virer de l'appartement, c'est certain. Mais ça n'arrivera pas ! Je suis une femme forte ! je vais lui imposer ma présence et certaines règles, qu'il le veuille ou non.

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