chapitre 6

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Lui : Cette paix, je veux bien la ressentir.

Moi : Vous faites le meilleur choix possible. Je suis Lisbonne, et vous ?

Lui : Nadjy.

Moi : Très bien, Nadjy, voici ma carte. Contactez-moi si vous avez besoin de parler.

Lui : Merci.

Moi : Ne me remerciez pas, c'est Dieu qui guide les âmes perdues vers le droit chemin.

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Asheley

Après cet incident, je me sens complètement perdue. La confiance en moi, autrefois solide, s’est évaporée. Je regarde ma vie d’avant avec une ironie amère. Je croyais être la meilleure, intouchable, incapable de faillir. Mon orgueil m’avait conduite à juger Charles, me croyant supérieure à lui. Mais maintenant, je vois l’étendue de ma vanité. Mon monde s'est effondré. L’image parfaite que j’avais de moi-même a été brisée. Cette erreur, même Charles n'aurait pu la commettre. Le pire, c’est qu’un patient est mort à cause de mon arrogance et de mon désir de gloire personnelle. J’ai placé ma carrière avant la santé des gens, et la culpabilité me ronge.

Je me demande : et si les choses avaient été différentes ? Si j’avais eu l’honneur que je désirais, aurais-je même reconnu mon erreur ? Mon orgueil aurait continué à masquer ma faute. Maintenant, je suis face à un dilemme : préférais-je l’honneur que j’ai travaillé si dur pour obtenir ou la déception actuelle qui me rappelle les échecs que j’ai toujours cherché à éviter ?

Je n’ai jamais cru en Dieu, mais je me rappelle une phrase : « Quiconque s’élève sera abaissé, et quiconque s’abaisse sera élevé. » (Luc 14:11). Peut-être que c’est ma punition. Quelle vie tragique !

Voix : Asheley, Asheley.

Je me retourne et vois Charles. Pourquoi m’appelle-t-il par mon prénom ? Nous n’étions pas proches.

Docteur Charles : Je suis désolé, mais vous étiez tellement distraite que cela fait un moment que je vous appelle.

Ah oui !

Moi : Pourquoi me vouvoies-tu alors que tu m’as appelé par mon prénom ? Si tu te permets ce genre de familiarité, autant qu’on devienne amis, dis-je avec ironie.

Docteur Charles : Je sais que nous n’avons pas eu la meilleure relation pour une raison que j’ignore. Mais je voulais vous informer que je vais commencer la chimioembolisation de Wilbert dès aujourd’hui.

Moi : Et pourquoi est-ce important de me le dire ? Je ne suis plus en charge de son suivi.

Docteur Charles : C’est justement pour cela que je voulais vous le dire.

Moi : Est-ce que tu as fini ?

Docteur Charles : Non, j’ai une question.

Moi : Je t’écoute.

Docteur Charles : Que me reprochez-vous exactement ?

Moi : Je... je ne sais pas.

Docteur Charles : Je voulais juste vous informer. Voici un rapport.

Moi : Merci.

Il me fixe un moment, puis détourne le regard et retourne à ses tâches.

Moi : Et toi, que me reproches-tu ? crie-je.

Il se retourne, ses yeux rencontrant les miens. Il répond : Je n’ai rien contre vous. Vous devez comprendre que la vraie joie ne vient pas de nous-mêmes. La joie que nous cherchons est souvent superficielle. La joie que Dieu donne à travers son fils Jésus-Christ est différente, même dans les moments difficiles.

Moi : Alors cesse de me vouvoyer.

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Marithza

Moi : C’est la fin, vous pouvez partir. Rose, reste ici, s’il te plaît.

Quand la salle se vide, je m’assois à côté de Rose.

Moi : Tu sembles très distante ces derniers temps. Tu ne réagis même pas aux questions.

Rose : Comme si ça m’intéressait.

Moi : Ce n’est pas vrai. J’ai vu tes dessins, ils sont vraiment beaux, mais un peu étranges. Peux-tu me les expliquer ?

Rose : Comment peux-tu juger quelque chose de beau si tu ne comprends même pas ce que cela signifie ?

Moi : Tu as raison. Je vais chercher le dessin que je trouve le plus étrange dans mon tiroir. Peux-tu m’expliquer ce dessin ?

Rose : Tu m’as demandé de dessiner ma peur, alors j’ai dessiné un homme.

Moi : Ça ressemble aussi à un animal.

Rose : Oui, c’est parce qu'il l'est.

Moi : Est-ce que ta peur est imaginaire ou réelle ?

Rose : C’est réel. Cet homme est ma plus grande peur, mais j’en ai d’autres.

Moi : Qui est cet homme pour toi ?

Rose : Pourquoi devrais-je te faire confiance ?

Moi : Je ne te force pas.

Elle me regarde un moment, les larmes commençant à couler sur son visage.

Moi : Ne pleure pas. Tout le monde a ses moments sombres. À 14 ans, j’ai vécu l’horreur. J’ai été témoin, comme une spectatrice, de la torture et du meurtre de ma mère, de mon père et de mon petit frère de deux ans.

Les larmes coulent sur mon visage, imprégnant mon récit d’émotions brutes.

Moi : Je ne veux pas que tu te sentes seule. Jésus peut sécher tes larmes, visibles et invisibles. Crois-moi, ta tristesse et ta haine seront temporaires si tu acceptes Jésus dans ta vie.

Même avec Jésus dans ma vie, je lutte pour laisser l'Esprit de Dieu me guider. Je préfère parfois nourrir ma haine contre Nilahuan, ce qui n’a fait qu’aggraver ma tristesse.

Moi : Peux-tu me dire le prénom de ton père ?

Rose : Nadjy.

🌻 TOUS POUR SA GLOIRE 🌻

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