Chapitre 4

23 6 2
                                    

George était soucieux. Le meurtre de ce jeune homme avait semé une pagaille complète dans le village. Il connaissait les rumeurs qui couraient. Il savait ce que les gens pensaient.

Un loup garou. Un loup garou qui l'aurait tué.

Lui aussi trouvait cette théorie complètement folle pourtant, il avait vu de ses propres yeux le corps. Il avait vu les blessures sur son corps.

Le mardi soir, quand cette femme était venue chez lui toquer à sa porte alors qu'il était presque minuit, il ne l'avait pas prise au sérieux. Il était vraiment de mauvaise humeur d'avoir été dérangé à une heure pareille. George a pensé qu'elle était totalement ivre, elle avait vraiment une dégaine pathétique...

Cependant, ou plutôt malheureusement, elle avait raison. Elle s'était évanouie et contraint de l'héberger, il l'avait transportée sur un lit, inconsciente. Il lui avait fournit les premiers soins et dès qu'elle avait reprit conscience, il l'avait laissé se reposer. 

Le temps était affreux. Les gouttes de pluie tambourinaient avec force contre les fenêtres de la maison et il avait tout sauf envie de sortir. Il attendit comme ça pendant un moment, regardant dehors au loin et en se demandant ou non s'il fallait la croire. Il l'observait de temps en temps dans le reflet de la vitre, endormie. Finalement, après s'être convaincu mentalement qu'il devait le faire, il enfila une épaisse veste fourrée à capuche de couleur café et des bottes en caoutchouc noir avant de sortir vérifier ses dires, la laissant seule.

Il ne lui fallut beaucoup de temps pour repérer le garçon, allongé sur le ventre. Quelle horreur fut sa découverte lorsqu'il retourna le corps. Le garçon avait le visage massacrée par des griffures et des morsures, comme tout le reste de son corps. Un trou béant se trouvait à la place de son ventre. On aurait dit que quelqu'un avait essayé de lui arracher les tripes. Il ne ressemblait plus à rien, il avait la main gauche d'arrachée, une plaie profonde sur sa cuisse droite et il lui manquait l'oeil droit. Entièrement couvert de sang à moitié coagulé, des lambeaux de chair gisaient sur le sol. George eut beaucoup de mal à retenir un haut-le-cœur et il préféra ne pas s'attarder sur place.

Il était presque une heure du matin et il était déjà trempé jusqu'aux os. À contrecœur, il choisit d'abandonner le cadavre puisque de toute façon il n'allait pas pouvoir le transporter, il reviendrait sûrement avec de l'aide quand il ferait jour. 

Il rentra chez lui précipitemment et découvrit avec soulagement que la jeune femme s'était réveillée. Heureusement qu'il ne lui était rien arrivé... Cette fois elle put enfin lui confier son vrai nom : Isabelle. "Un joli nom..." pensa-t-il. George finit par lui conseiller de passer la nuit chez lui. Après ce qu'il avait vu, il valait mieux ne pas prendre de risque.

Il avait l'impression que cette femme lui retournait complètement le cerveau, en moins d'une heure il avait pris plus de décisions insensées que durant toute sa vie... Il pansa et nettoya ses blessures en veillant à bien désinfecter la plaie qu'elle avait à la tête. Elle avait reçu un sacré coup mais la plaie n'était pas trop profonde, elle n'aurait pas besoin d'être recousue. Il chercha tant bien que mal des vêtements propres pour elle parmi ses affaires. Evidemment, tout était trop grand pour elle. Cela fit rire Isabelle mais malgré tout, elle remercia infiniment de l'avoir accueillie, elle se sentait maintenant redevable. Elle lui promit qu'un jour, elle rembourserait sa dette envers lui et elle lui sourit sincèrement. Troublé, Geroge se surprit à la trouver belle avec ses cheveux châtains et ses yeux d'émeraude.

Malheureusement, il savait très bien au fond de lui qu'elle ne pourrait pas rester longtemps et qu'une relation ne serait jamais possible. Il était sur le point d'avoir de nombreuses responsabilités, mais pas seulement. Après tout, il était maire.

The WerewolfOù les histoires vivent. Découvrez maintenant