7. it's only goodbye for now

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Dimanche  03 septembre 2019

Je me réveille avec l'image de ma mère qui pleure. Je sèche ses larmes et la rassure comme je peux. Ah, ma petite maman, le petit oiseau bat des ailes maintenant, il est temps qu'il prenne son envol, tu ne crois pas ? Hier soir, Sam m'a envoyé un message en me disant qu'il arriverait à 10h00. Jusqu'à son arrivée, j'ai largement le temps de prendre mon petit déjeuner et de me préparer.

      Ma mère se lève avec difficulté pour prendre le petit déjeuner avec moi. Œufs au plat, bacon et toasts, un vrai délice, surtout quand c'est ma mère qui les fait. Elle est triste aujourd'hui, je comprends après tout, je vais la laisser toute seule. Vous pourrez croire que c'est de l'égoïsme mais moi je pense que c'est le schéma de la vie. Ma mère est bien partie de chez ses parents un jour, non ? Je ne fais que répéter ce schéma entamé par mes parents, mes grands-parents, mes arrière-grands-parents et j'en passe.

      Le petit déj terminé, je me dirige vers la salle de bain pour me préparer rapidement. Je vais m'habiller simplement aujourd'hui, on est quand même dimanche. Sous la douche, je pense à James, l'ami de Sam. Je me demande comment il est. C'est vraiment bizarre de penser à quelqu'un que tu ne connais pas sous ta douche. Je me demande s'il a le même gabarit que Sam à savoir grand, fort, beau – oh, seigneur, je bave.

      Aujourd'hui, j'opte pour un jean, un tee-shirt noir trop grand pour moi et mes Converse. Toutes mes affaires sont prêtes, il faut juste que Sam arrive. En attendant Sam, je discute avec mère sur mon avenir, mes études, mes résultats, une discussion normale entre une mère et sa fille. Nous sommes soudainement interrompues par la sonnerie. C'est Sam, je vais ouvrir.

-       Salut, Sam, commençais-je, un peu intimidée.

-       Salut, Shayna, me répond-il, en le laissant entrer. Bonjour, Mme Dixon.

-       Bonjour, rétorque ma mère froidement. Je vais vous laisser. Shayna chérie, je suis dans ma chambre, viens me voir avant de t'en aller.

-       D'accord, maman, répondis-je, attristée par sa mine de cadavre vivant. Sam, je m'excuse, ma mère a du mal à accepter mon départ. D'habitude, elle est super accueillante et joviale. James n'est pas là ?

-       Non, il a pas pu venir, mais t'en fais pas, je suis là. T'en fais pas trop pour ta mère, elle se remettra. Euh... Où sont tes affaires ?

-       Ah, elles sont dans ma chambre. Viens, lui dis-je en me dirigeant vers ma chambre.

      Trois gros cartons et deux valises. On a dû faire des mathématiques pour les mettre dans la voiture en une fois. Mon Dieu, si vous aviez vu Sam lorsqu'il portait les cartons, les veines de ses biceps sont sorties au grand jour. J'aurais bien aimé les toucher, ses biceps...– Shayna, tu vas bien là ?

Putain, je suis en train de fantasmer sur Sam même si je sais qu'il fait partie des MI – Mecs Inapprochables – et que je vais forcément me heurter à un mur.

-       Bon, on peut s'en aller...

-       Attends, je dois dire au revoir à ma mère, l'interrompis-je soudainement.

-       Ok, je t'attends dans la voiture.

-       Merci, Sam.

      Le moment le plus douloureux est arrivé, je monte les escaliers jusqu'au deuxième étage, j'ouvre et me précipite vers la chambre de ma mère qui pleure encore. Les larmes de maman sont difficiles à voir, j'ai mal, elle a tellement pleuré dans sa vie.

-       Hey, maman, je te promets qu'on s'appellera et qu'on se verra souvent. Tu restes ma maman chérie, tu vas me manquer. Maman, arrête de pleurer, s'il te plaît, je me sens super coupable. Je t'aime, Maman, et même si...

      Avant même que j'eus terminé ma phrase ma mère me prend dans ses bras chaleureux et je pose sa tête sur mon épaule. Qu'est-ce que j'aurais fait sans elle ? De la prison, sans doute. Son parfum, sa gentillesse, son souci pour la personne que je suis vont extrêmement me manquer. Mais, ce n'est pas un adieu, je viendrais souvent la voir. Promis.

      Elle me raccompagne jusqu'à l'entrée de l'immeuble où est stationnée la voiture. Encore un gros câlin, et encore un autre.

-       Au revoir, mon bébé, prends soin de toi. Ne rentre pas trop tard, concentre-toi bien sur tes études et surtout ne me cache plus rien.

-       Comment ça, je t'ai caché quelque chose ? répondis-je, étonnée.

-       Tu me n'avais pas dit que tu avais un petit-ami. Il est très beau, trop beau.

-       Maman, c'est pas...

-       Dépêches-toi, ton chéri t'attend.

-       Mais, maman c'est pas mon copain.

-       Oui, oui, c'est ça, et moi, je vis sur la Lune. J'ai vu à la façon dont il te regardait qu'il y avait quelque chose de puissant entre vous.

-       Maman, je t'assure que tu te trompes.

-       J'ai vu le soleil avant toi ma grande, et l'amour ça me connaît.

-        Bon, si tu veux pas me croire, pas grave. Bon, maman, je pense que je vais y aller maintenant.

-        Va.

-        Au revoir, ma petite maman.

-        Au revoir, ma chérie.

      C'est sur cette belle preuve d'amour que je quitte ma mère. Lorsque la voiture démarre, je continue à observer ma mère qui est resté au même endroit que je l'ai laissé. Ah, maman, t'es vraiment la meilleure mais aussi la plus folle. Sam et moi, je n'y crois même pas une seconde. C'est impossible, Impossible.

us. [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant