9. "guapissima"

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    On va super bien manger, j'espère que Shayna va aimer. D'ailleurs, elle s'est toujours pas réveillée, il est 13h34. Il faut que j'aille la réveiller, je déteste faire ça. Mais bon, il faut bien qu'elle mange et puis elle me l'a demandé donc je peux pas aller contre sa volonté. Je finis de mettre les couverts, j'en mets trois au cas où James ramène son cul. Il commence à me taper sur le système ce gars mais c'est quand même mon pote, je l'accepte avec ses défauts comme ses qualités.

      J'avance jusqu'au bout du couloir et je fixe la porte fermée en soupirant  – désolé, Shayna, je vais devoir te sortir de ton sommeil mais c'est pour la bonne cause. J'ouvre doucement la porte et je la vois, étendue sur le lit, les genoux un peu pliés, sa joue droite repose sur ses deux mains jointes. Elle est éblouissante, magnifiquement éblouissante. J'entre et m'assieds sur le bord du lit, je n'ose pas la réveiller, elle est si paisible, si sereine et si belle. Toujours aussi belle, Shayna. Je la regarde, j'ai soudainement envie de la toucher mais si elle se réveille ça va être bizarre. Je me demande aussi pourquoi elle m'évitait au lycée. À chaque fois que je voulais parler avec elle m'esquivait. Je comprends toujours pas. Depuis que je suis parti à l'université, on s'est perdus de vue et j'ai pas vraiment cherché à la revoir. Et maintenant, il s'avère que nous sommes dans le même appartement et la même université, la fameuse université de New York.

      Elle dort, j'ai vraiment pas envie de la sortir de son paisible sommeil. Je reste là, à la regarder.

- Putain, j'ai l'impression que tu vas faire le même effet à James.

- Hein ? Qu'est-ce que tu racontes ?

   Merde, elle m'a entendu. Son regard interrogateur dévoile toutes les questions qu'elle se pose en ce moment à savoir qu'est-ce que je fous dans sa chambre, assis sur son lit en train de la fixer.

- Non, rien. J'ai tendance à parler seul parfois, tentais-je en lui offrant mon plus sourire. Bon tu viens, on va se régaler.

- Oui, je meurs de faim. 

      Lorsque je sors de la chambre, elle me suit. Je sens sa chaleur. J'espère que j'ai pas mis trop de piment dans les fajitas sinon elle va tomber dans les pommes. Je prie intérieurement pour qu'elle ne s'étouffe pas et qu'elle savoure le délicieux met que je lui ai préparé. Lorsque nous nous asseyant au comptoir de la cuisine, j'ai l'impression qu'elle cherche quelque chose.

- James est toujours pas là ? me demande-t-elle.

- Non, toujours pas. Pourquoi ?

- Je sais pas, il m'intrigue. Tu me parles toujours de lui mais je l'ai jamais vu. J'ai hâte de le voir et de devenir son amie.

- James n'a pas d'amis excepté moi. C'est pas son truc, les amis.

- Alors, c'est quoi son truc ?

- Hum, je ne peux pas me prononcer sur cette question, tu lui demanderas.

- Ok, aussi le guacamole est délicieux.

- !Gracias! Guapissima.

- De nada, répond-elle timidement.

     Elle a compris ce que je viens de lui dire d'où son air gênée. Elle vraiment belle et je vais pas m'empêcher de le lui dire.

- Je suis content de recevoir tes amies ce soir et je sens qu'on va bien s'amuser.

- Prépare-toi à être vite saoulé.

- Ah bon, pourquoi ? lui demandas-je, assez étonné par son affirmation.

- Elles sont chiantes, crois-moi.

- T'inquiète, je suis habitué.

- Comment ça ?

- Ma petite soeur, un vrai enfer.

- Ah, je vois. Les fajitas sont super bonnes.

- Merci beaucoup. Je suis très flattée.

- De rien.

      Après avoir mangé, elle a insisté pour faire la vaisselle et pendant ce temps j'ai tenté d'appeler James. Sans réponse. Ça fait trois jours qu'il rentre super tard et qu'il sort tôt le matin. C'est vraiment un malade ce gars. La cuisine est propre et on décide de se poser pour regarder un film. N'importe lequel du moment qu'il y a de l'action. Fast & Furious, parfait.

     Au bout d'une heure je me rends compte que notre chère Shayna s'est endormie. Elle doit vraiment être fatiguée, je vais lui laisser quelques heures de repos avant l'arrivée de ses amies. Je la prends dans mes bras pour l'amener jusqu'à sa chambre. Elle est super légère ou peut-être que je suis juste trop fort. Cinq jours de sport par semaine, ça paie.

Je la dépose délicatement sur son lit et la fixe quelques instants avant de sortir de sa chambre.

us. [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant