CHAPITRE 1 : Amères retrouvailles.

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Une fois l'anneau de l'Arche enfin dans son champ de vision, Clarke suspendit sa marche un instant pour prendre le temps d'admirer le monstre de ferrailles qui se dressait sous ses yeux et avait été sa maison pendant les dix-sept premières années de sa jeune existence.

Ce n'était pas la même chose de vivre à l'intérieur, puis d'être amenée à pouvoir l'observer de l'extérieur dans un environnement autre que l'espace où la navette paraissait infiniment petite et vulnérable comparée à l'immensité et l'infinité du vide galactique.

De plus, ayant été envoyée sur Terre sans retour possible, la fille du ciel n'avait jamais espéré une seule seconde revoir une station de l'Arche un jour et elle avait encore moins imaginé avoir un jour l'occasion d'y remettre les pieds.

Comme beaucoup d'autres choses auxquelles elle avait dû renoncer bien malgré elle, elle avait été contrainte d'en faire le deuil et voilà que désormais le vaisseau s'élevait là, juste devant elle : sur Terre.

Il offrait un contraste saisissant avec la nature sauvage et boisée environnante, se distinguant dans le paysage par sa taille imposante.

Elle ne pouvait définitivement pas en croire ses yeux et se demanda un instant si elle ne rêvait pas.

- Regarde ça Anya, souffla-t-elle à l'adresse de sa prisonnière.

La rousse avait elle aussi le regard rivé sur l'engin qui se tenait devant elles.

- Combien ils sont ? Se renseigna-t-elle, impressionnée par les dimensions du bâtiment spatial qui n'avait rien à voir avec les constructions terrestres qu'elle avait connu jusqu'alors.

- Je ne sais pas, répondît Clarke qui ignorait si tous les habitants de l'Arche avaient survécu à l'atterrissage. Mais j'espère qu'ils sont nombreux, s'empressa-t-elle d'ajouter avant de se tourner vers Anya et de commencer à défaire les liens qui entravaient ses poignets. Je vais te laisser partir, annonça-t-elle à la terrienne qui ne put dissimuler sa surprise de se voir libérer après le traitement impitoyable qu'elle avait infligé à la skaikru un peu plus tôt, menaçant de la livrer comme prisonnière à son Commandant. Elle ne semblait vraisemblablement pas lui en tenir rigueur. Mais ce n'est pas de la faiblesse, s'empressa de la détromper Clarke. Je ne suis pas comme toi, c'est tout. La seule chance que l'on ait contre le Mont Weather, c'est d'unir nos forces. Pour qu'on puisse les battre, il faudra notre technologie et votre connaissance de ce monde. Je sais que mon peuple participera. Maintenant, reste à savoir si le tiens aussi ? S'inquiéta la jeune femme.

- Le Commandant était mon second avant, dévoila Anya impressionnée par la blonde qui parvenait, au fil du temps, et malgré toutes les résistances qu'elle opposait, à gagner peu à peu son respect, qu'elle n'accordait pas facilement même aux gens de son propre peule. Je lui demanderai une audience, promit-elle.

- Fais au plus vite, implora Clarke.

Anya acquiesça, indiquant par ce geste qu'elle ferait son possible et tourna les talons, s'apprêtant à partir retrouver les siens sous le regard de Clarke qui priait intérieurement pour que la native se montre suffisamment convaincante auprès de son redoutable Chef.

Ce dernier accepterait alors peut-être de former une alliance avec le peuple du ciel en vue de délivrer ses amis et les natifs prisonniers du Mont Weather.

Si leur collaboration s'avérait être un succès, alors peut-être pourraient-ils ensuite envisager d'établir une paix durable entre leurs deux peuples pour que Clarke et les siens n'aient plus à vivre dans la crainte d'un conflit permanent avec les natifs.

Ses pensées furent cependant brusquement interrompues par le sifflement caractéristique d'une balle qui passa très - bien trop ! - près de son oreille, lui vrillant douloureusement le tympan,
et atteignit Anya dans le dos, qui s'effondra lourdement sur le sol sous l'œil affolé de la blonde.

LE PRIX DU SANGOù les histoires vivent. Découvrez maintenant