écrite en collaboration avec Momohorsie
chapitre 16
PDV de Karol
Après un long silence pendant lequel je m'étais un peu calmée et assise aux côtés de Robin, ce dernier prend la parole.
-Tu as fait d'énormes progrès... Commence-t-il hésitant.
-Mais ?
-Tu n'es pas encore guérie.
Il regarde ma réaction alors que je fronce les sourcils, où voulait-il en venir ?
-Tu as su te libérer d'un poids. Tu lui as dit tout ce que tu avais sur le cœur et c'est un très grand pas. Tu as réussi à dire haut et fort qu'il t'avait blessée et ce n'est pas rien. Mais tu seras guérie lorsque tu seras capable de l'écouter, d'essayer de comprendre et de lui pardonner.
-Lui pardonner ? M'emporte-je.
Il lève un doigt pour m'arrêter.
-Attention, « pardonner » ne veut pas dire « oublier ». Ce n'est pas non plus te lancer dans une nouvelle relation avec lui. C'est réussir à le côtoyer et penser à Hope qui aura un jour où l'autre besoin de son père, d'une figure paternelle qui la rassurera. -Mais comment pourrais-je lui laisser ma fille après ce qu'il m'a fait ? M'énerve-je à nouveau.
-Il a changé Karol... Et je ne suis pas en train de te parler en tant que psychologue mais en tant que ton ami. Il a changé. Répète-t-il. Et il a essayé de te le prouver mais tu étais trop bloquée dans le passé pour le voir. Et si tu l'empêche d'être un père pour Hope, tu finiras par t'en vouloir comme elle t'en voudra lorsqu'elle l'apprendra. Tu ne m'as pas dit avoir ressenti un manque toute ta vie ? Par rapport à ton père je parle.
-Si... J'admets.
-Réfléchis un peu. Tu ne crois pas que, peut-être, si ton père avait été là, tu n'en serais peut-être pas là aujourd'hui ?
-Si. Il m'aurait peut-être appris à plus me méfier des hommes. Il aurait peut-être réagi en voyant ce que Ruggero me faisait.
-Sûrement... Et maintenant, poses-toi cette question, veux-tu que ta fille ressente ce manque toute sa vie ? Il me laisse sur ces derniers mots. Je reste une petite heure, scotchée sur mon canapé, à me demander qui de nous deux avait raison. C'est donc sur un coup de tête, avant que je ne change d'avis, que j'attrape mon téléphone pour l'appeler. La sonnerie retentit.
-Karol ?
Sa voix trahit sa surprise et son timbre... différent. Je rêve ou il est bourré ? A 20h ?
-Tu es où ? Questionne-je rapidement.
J'entends plusieurs voix masculines en arrière-plan et il se décide enfin à me répondre.
-Mmh... Dans la ruelle à côté du bar. Indique-t-il.
-Quel bar ? Demande-je immédiatement.
Mais un fracas me répond et je comprends que les voix masculines n'appartenaient pas à ses amis. Sans vraiment réfléchir, j'attrape ma veste, mes clefs et enfile mes chaussures pour sortir de l'appartement. Je cours à en perdre haleine pour rejoindre le bar le plus proche de chez moi. Je bouscule des passants et m'excuse en criant à chaque fois sans pour autant m'arrêter. . Les minutes me séparant du bar me semblent si longues... Mais je finis par arriver enfin devant le bar et me stoppe net en voyant un corps au sol. J'hésite d'abord quelques secondes, de mauvais souvenirs refaisant surface. Et si Robin avait tort ? S'il n'avait pas vraiment changé ? Je chasse rapidement les images qui me reviennent et m'avance prudemment vers l'homme qui essaie de se redresser. Plus je m'approche, plus je serre les poings. Je prends une grande inspiration et m'accroupis à ses côtés. Il relève une tête pleine de sang et de coupure. Il fait une grimace lorsqu'il me voit.
-Tu n'aurais pas dû venir. Dit-il difficilement. Et si je recommençais ? Continue-t-il.
Sa voix n'était pas menaçante mais plutôt apeurée. Après un long silence, coupé par quelques gémissements qu'il pousse alors qu'il s'agenouille.
-Eh bien... je suis là. Dis-je simplement, ne sachant quoi dire d'autre.
Il pousse un soupir qui ressemble à un rire mais se tient les côtes. Je l'aide difficilement à se relever et le chemin jusqu'à mon appartement paraît durer une éternité. Son bras autour de mes épaules, il essaie de mettre le moins de poids possible sur moi mais c'est peine perdue dans l'état qu'il est. Alors il boîte tandis que je l'aide du mieux que je peux, n'étant pas vraiment aidée par ma petite taille et mes muscles presque inexistants, la tâche n'était vraiment pas aisée. Nous arrivons enfin à mon appartement et je l'aide à s'asseoir sur le canapé. Je vais chercher de la glace et ma trousse de secours pour nettoyer ses plaies. Je m'active sur ses blessures et malgré les grimaces et les gémissements de douleur qu'il pousse, il me laisse faire sans broncher. Il m'observe faire, il semble s'attarder sur chacun de mes traits tandis que j'essaie de rester concentrée sur ce que je fais.
-Pourquoi ? Demande-je, ne supportant plus qu'il me fixe sans rien dire.
Il ne semble pas comprendre ma question alors je développe.
-Boire comme ça et te battre. -Oh... Il réfléchit avant de reprendre. Après ce que je t'ai fait... je pensais que je devais souffrir. Je suis allé boire quelques verres, je ne suis pas totalement bourré, précise-t-il avec un petit sourire.
En effet, il avait l'air encore lucide. Je m'étais stoppée dans mes soins pour l'écouter attentivement.
-Et lorsque j'ai vu ces mecs... je me suis dit que c'était l'occasion. Je les ai cherchés, pour qu'il me frappe.
Je reste stupéfaite face à son discours et le fixe sans discrétion. Il se penche vers moi pour attraper la poche de glace que j'avais posée sur la table derrière moi et nos joues se touchent presque. Il pousse un râle de douleur et je l'aide à s'allonger. Il déboutonne sa chemise pour poser la poche sur son torse au niveau de ses côtes et je reprends mes esprits.
-Tu ferais mieux de te reposer. Dis-je avant de quitter la pièce.
Cette nuit-là, je n'arrive pas à dormir. Les derniers événements m'avait perturbée et je savais que la suite ne serait pas plus facile...fin
j'espère , que ce chapitre vous auras plus un énorme merci a @Momoshorsie de l'avoir écrite avec moi cela nous ferais plaisir de savoir ce que vous penser
laisser une petite étoile et un commentaire bisous mes loulou!!!!!!!❤❤❤❤
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Tu m'as détruite [en collaboration avec @Momohorsie]
FanficLorsque le gouffre est trop profond, comment s'en sortir ? Quand les parois sont trop lisses, comment grimper ? Est-il seulement possible de remonter à la surface ? Karol est brisée. Karol est détruite. Karol sombre un peu plus chaque jour. La lumiè...