Chapitre 14

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Emma fit les yeux ronds quand Adèle lui présenta sa robe de bal.

— Je ne tolérerai aucun refus Emma. Ta mère a accepté son présent. Je comptais te l'offrir demain mais maintenant que je suis fiancée et que tu es ma témoin, ta présence au bal ne se discute pas.

— Où est ma mère ?

— Dans sa chambre, elle essaie sa robe. Emma, pourquoi ais-je l'impression que tu as peur de dévoiler ton appartenance à notre milieu ?

— Je n'ai pas peur de mes origines, c'est juste que... Dimanche, au château, Pamela Purnst m'a reconnu.

— Vous vous connaissiez ?

— On s'est juste vu une fois, quelques jours après la mort de mon frère.

— De quoi as-tu peur alors ?

— De me retrouver face au nouveau baron de Hans. Le cousin de mon père a...

— Qu'a t-il fait Emma ?

— Il a voulu me vendre au plus offrant pour compenser les sois-disant pertes financières de mon père.

Choquée par ce qu'elle venait d'entendre, Adèle s'installa à côté d'Emma, sur son lit, attendant plus de confidences.

— Ma mère a été horrifié par cette proposition, d'autant qu'elle faisait attention aux finances quand mon père s'est réfugié dans l'alcool.

— Mais qu'avez-vous fait ?

— Le cousin de père continuait à faire du chantage à ma mère, comme quoi nous étions un poids pour lui avec l'état catastrophique des finances. Ma mère a décidé que nous serions mieux loin de lui. Alors, nous avons réuni quelques affaires et nous sommes parties.

— Et vous êtes allées directement voir madame Taberny ?

— Non. Maman avait ma dot. Elle voulait la garder pour mon mariage mais j'ai insisté pour s'en servir le temps que l'on se trouve une situation. Nous dormions dans une auberge et c'est par pure coïncidence que nous avons croisé Edith Taberny. La suite, tu l'as connais, elle nous a pris sous son aile en échange de services.

Adèle se leva, énervée. Elle se pinça les lèvres pour éviter d'injurier le baron de Hans. Elle ignorait qui son père avait invité et si jamais il avait le malheur de se retrouver invité, elle ferait en sorte que justice soit rendue.

— J'avoue ne pas m'être intéressée à la liste des invités. Tu veux que j'y jette un coup d'oeil ?

— Non, ça ira.

— Si jamais tu le vois, j'exige que tu me le dises sur le champ. Bon maintenant, que dirais tu d'essayer ta robe ?

Emma avait tord de garder pour elle son passé. Elle devrait se confier à Alec et lui faire confiance. Mais d'un côté, Alec avait maintenant des soupçons sur les origines aristocratiques de son amie. Si lors du bal, plusieurs personnes la reconnaissent, peut-être qu' Alec découvrirait la vérité et pourrait ainsi agir selon les lois de son cœur. Car Adèle était sûre d'une chose, c'était les sentiments réciproques qu'éprouvaient Emma et Alec l'un envers l'autre.

La robe était d'un rose pâle dans un tissu fluide mais le bas de la robe était plus évasé contrairement aux autres modèles. Elle ne contenait pas de manche mais plutôt des bretelles cachées sous de la dentelle. La robe lui seyait à merveille, Edith connaissant les mesures d'Emma et de Pénélope pour avoir été leur couturière de nombreuses années.

Quant à Pénélope, la robe était du même style qu'Emma mais la couleur bleu foncée était plus appropriée pour elle. Pénélope était gênée de la générosité d'Adèle mais, pour le bien de sa fille, elle mettait sa fierté de côté.

Le temps d'un week-end. (Terminé). Où les histoires vivent. Découvrez maintenant