Chapitre 3

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— Ne devrais-tu pas te changer Adèle ? Si ces messieurs t'ont prise pour une domestique...

— Tsss tsss, il a dit cela pour nous taquiner. Et puis, je me suis changée pour ce midi et c'est avec fierté que je porte cette robe. On ne trouve pas la femme de sa vie en fonction de sa garde robe mais en fonction de qui elle est.

Emma ne put s'empêcher de rire.

— Quoi ?

— J'adore ton franc parler Adèle. Rares sont les demoiselles de l'aristocratie à être aussi sincères. L'homme que tu prendras pour époux aura intérêt d'avoir un sacré caractère mais ce n'est pas une critique, au contraire, ne change pas qui tu es.

— Et moi je suis contente que tu sois là à mes côtés alors je dis un grand merci à madame Taberny.
Allez, c'est l'heure de se jeter dans la fosse aux lionnes.

Adèle prit son amie par le bras et toutes deux pénétrèrent dans le château. Un domestique arriva vers elles et les avertit que le repas se tiendrait sous forme de buffet, dehors, et qu'elles pouvaient d'ores et déjà s'y rendre.

Elles suivirent le domestique qui les emmena dehors, dans un endroit isolé du jardin. Plusieurs tonnelles étaient assemblées et forcément, les deux femmes se rendirent dans celle où il y avait le moins de monde et surtout la plus éloignée de celle où se trouvait Pamela Purnst. D'ailleurs, la jeune femme ne pouvait pas passer inaperçu avec sa robe envahie de rubans, de nœuds sans parler du même ornement présent sur son horrible chapeau. Le pire est qu'un troupeau de jeunes filles la suivaient pensant que sans doute, cette riche héritière serait la candidate idéale pour le prince.

— Mesdemoiselles, que puis-je vous servir ?

Adèle et Emma firent face au serveur derrière le comptoir.

— Que proposez vous donc ?

— De la citronnade ou du champagne.

— Je prendrais avec plaisir du champagne s'il vous plait.

— Crois-tu que l'on ait le droit, lui murmura Emma.

— Bien sûr si on nous le propose. Père m'en a déjà fait boire dans notre domaine. N'as-tu jamais goûté de l'alcool ?

— Vu comment cela a ruiné la santé de mon père, non.

— Oh, je suis désolée Emma.

— Non ne le sois pas. Tiens, je vais en prendre aussi.

— Une deuxième coupe pour mon amie s'il vous plait.

Une fois servie, Adèle se rapprocha d'Emma et lui prodigua quelques conseils.

— Bois lentement et surtout n'hésite pas à manger quelques petits toasts régulièrement.

— J'ignorais que les servantes étaient autorisées à venir déguster le champagne. Vos maîtresses sont bien gentilles.

Cette voix moqueuse... Adèle se retourna et tomba nez à nez avec le grand brun de tout à l'heure.

— Encore vous ! Vous n'avez que ça à faire je présume.

— Il se trouve que je me rendais sous cette tonnelle quand je vous ai reconnu toutes les deux.

— Vos amis ne vous accompagnent pas ?

— Ils sont dehors. Je suis arrivé un peu plus tard qu'eux et j'ai comme on dirait une petite soif.

— Une citronnade pour ce monsieur, demanda Adèle au serveur avant de boire une gorgée de champagne.

Le temps d'un week-end. (Terminé). Où les histoires vivent. Découvrez maintenant