Chapitre 5

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Elles étaient aussi stressées l'une que l'autre mais pour des motifs différents, sans compter les regards outrés voir jaloux des mères des jeunes filles mais aussi des filles en question. Rien que par l'originalité de leurs robes, Adèle et Emma ne passaient pas inaperçues.

Andrew qui était présent dès le début pour assister au défilé des invitées fut ébahi envoyant Adèle dans sa longue robe verte. Elle respirait la grâce et l'élégance. Il se dirigea vers elle, fier d'être son cavalier pour deux danses et voir toutes si possible.

— Vous êtes ravissantes mesdemoiselles. J'ignorais cette mode et personnellement, je préfère vos robes que ces gros sacs qui sont au goût du jour.

— Merci Bruce, je préfère aussi.

— Je vais vous laisser seuls tous les deux, murmura Emma à Adèle, préférant laisser son amie dans les bras de cet homme, leur laissant ainsi plus d'intimité.

Emma n'attendit pas la réponse d'Adèle et se faufila sur un siège, au fond de la salle, là où étaient assises les douairières et les chaperons. Car Adèle avait beau le nier, Emma se trouvait à sa place en cet endroit même et elle comptait faire honneur au comte d'Ernew en surveillant sa fille. Bruce était un inconnu et elle devait rester vigilante pour Adèle. Elle était tellement concentrée dans sa mission qu'elle ne vit pas Alec se diriger vers elle.

— Que faites vous ici Emma ? On croirait que vous chaperonnez Adèle. Venez donc avec moi, je comptais justement me servir à boire.

Emma n'eut visiblement pas le choix : Alec lui tendait son bras, attendant de sa part qu'elle y glisse le sien. Elle se leva donc et se dirigea vers le buffet. Elle n'eut pas son mot à dire quand il lui tendit une coupe de champagne.

— Merci, dit-elle tout en cherchant du regard Adèle.

— Votre amie ne risque rien avec lui, soyez tranquille.

— Si vous le dites. Et vous Liam, avez-vous trouvé une cavalière pour la première danse ?

— Pour tout vous avouer non. Et vous ?

Emma le regarda avec surprise comme si cette question était inappropriée.

— Non, bien sûr que non.

Alec fronça ses sourcils. Emma venait d'éveiller sa curiosité. Il se rappela alors qu'aucune Emma ne figurait parmi les invitées.

— N'en avez-vous pas le droit ? Pourtant, par votre présence ici même, vous avez le privilège de danser tout comme de déguster cet excellent champagne et tous ces petits fours.

— Je ne suis pas un bon parti si vous voulez savoir. Merci pour ce champagne Liam mais je vais regagner ma place.

Alec la rattrapa par le bras, la forçant à se retourner.

— Pourquoi vous dévalorisez-vous autant ?

Alec analysait cette jeune femme d'apparence si calme. Il cherchait à la déstabiliser mais elle restait maîtresse d'elle même.

— Je ne me dévalorise pas Liam, je vous exprime juste un fait. A quoi bon séduire un gentleman si ce n'est pour me faire repousser ensuite ?

Il la laissa regagner le coin des vieilles filles mais remarqua à quel point sa démarche était grâcieuse. Emma était sans aucun doute la demoiselle de compagnie d'Adèle tout comme il ne faisait aucun doute qu'elle avait reçu une bonne éducation mais de part sa naissance, elle n'avait pas le privilège de s'unir à un homme de sa condition. Dommage, pensa t-il, Emma lui plaisait bien.

La petite scène entre son ami et Emma ne passa pas inaperçu aux yeux d'Andrew.

— Pourquoi votre amie joue t-elle à la vieille fille ? J'ai l'impression qu'elle vient de remballer mon ami.

Le temps d'un week-end. (Terminé). Où les histoires vivent. Découvrez maintenant