Un amour de bibliothèque

Chapitre 1

Galantis – Runaway

Lundi 1er juillet

« Mademoiselle Hastings, j’ai réellement besoin de ce livre alors dépêchez-vous! »

Quelqu’un pourrait me dire comment je suis censée atteindre un livre qui est placé le plus haut possible dans l’étagère ? Non, sérieusement, je veux dire, c’est pas comme si j’étais si petite que ça, je fais quoi, presque un mètre soixante-dix quand même. Madame Monroe, la bibliothécaire, m’a demandé ce livre il y a environ une demi-heure. Franchement, j’ai eu aucun mal à le trouver.

Romans.

Auteur commençant par la lettre M.

Musso.

« Central Park ».

Je le voyais, je le voyais depuis un bon quart d’heure mais je n’arrivais pas à l’attraper. Honnêtement, j’avais tout essayé. J’étais montée sur la rangée du bas de l’étagère, j’avais d’ailleurs failli faire renverser l’étagère. J’avais pris de l’élan puis sauté, en vain. Tout, je vous dis tout. Alors que j’essayais, pour la dixième fois, de me mettre sur la pointe des pieds, je réussissais à le toucher. Je souriais instantanément, j’y étais presque ! Je retentais ma chance. D’un coup, je sentis quelqu’un derrière moi qui attrapait le livre que je voulais. Je me retournais.

Theo James. (c’est l’acteur qui joue ‘Quatre’ dans ‘Divergente’ pour ceux qui ne connaissent pas)

Non, j’déconne ! C’était Theo Anderson, le mec le plus populaire du lycée. En tout cas, Theo était populaire cette année, année de terminale, mais maintenant le lycée était terminé et j’espérais ne plus le revoir. C’est vrai qu’il est plutôt pas mal dans son genre, mais il est trop ‘populaire’, si vous voyez ce que je veux dire… Vous voyez ce que je veux dire ?

Après avoir reconnu celui qui m’avait aidée, je lui fis un léger sourire comme pour le remercier, mais au lieu de me donner le livre, il sourit comme lui seul savait le faire, ce petit sourire narquois qui les fait toutes tomber. Ensuite, il s’en alla, le livre toujours en main, et se dirigea vers Mme Monroe. Je ne comprenais pas ce qui venait de se passer. Je repris rapidement mes esprits et me dirigea vers eux.

« Vous tombez très bien mademoiselle !  Je tiens à vous présenter Monsieur Anderson, il travaillera à la bibliothèque les trois premières semaines de juillet, exactement comme vous. Vous pouvez déjà le remercier de m’avoir apporté le livre que je vous avais demandé il y a une demi-heure de cela, sans lui je serais encore à l’attendre. Monsieur Anderson, voici Mademoiselle Hastings. »

Theo qui travaille à la bibliothèque ? C’est une blague ? Il a jamais foutu les pieds ici de sa vie ! Et c’est moi qui ait trouvé son stupide livre, il a juste eu de la chance d’être plus grand et de pouvoir l’atteindre. Il veut jouer à ça ? Il veut faire le gentil auprès de Madame Monroe quitte à me marcher dessus ? J’aurais pas pu m’attendre à mieux de sa part, mais on va jouer gros malin, on va jouer.

« Mademoiselle… J’attends… »

Theo me regardait, toujours le sourire aux lèvres.

« Merci. »

Ok c’était froid, mais j’allais pas être toute gentille après ce qu’il venait de faire. Mme Monroe ne paraissait pas tellement convaincue mais laissa passer.

« Mais de rien Mademoiselle Hastings. »

Il me fit un clin d’œil, fier de lui. Non mais je vous jure, je vais jamais tenir un mois avec un gars comme ça moi…

« Bon, réuniooooooon ! Suivez-moi. »

Ouais, parfois la bibliothécaire pète des câbles toute seule, personne n’y peut rien, elle est comme ça. Nous la suivions donc jusqu’à son bureau pour la ‘réunion’.

 « Très bien ! Donc, à partir d’aujourd’hui et jusqu’au samedi 21 juillet, vous allez travailler à la bibliothèque. Vous êtes les seuls étudiants à travailler ici. Georges, mon mari, viendra nous aider de temps à autre mais sinon, nous ne sommes que nous trois. Résumons, c’est une petite bibliothécaire, mais parfois il y a du monde malgré tout. Vous aurez le droit chacun à un jour de congés par semaine, en sachant que nous sommes fermés le dimanche. Evidemment, vous ne pouvez pas prendre congés en même temps, vous devrez donc vous arranger par la suite et me tenir au courant. La bibliothèque est ouverte de 9h à 12h, puis de 13h à 18h tous les jours. Qu’est ce que je peux rajouter… Oh, oui. Parfois, vous travaillerez en équipe et parfois en individuel. Vos missions seront de classer les livres, de les étiqueter, de les enregistrer sur l’ordinateur et d’accueillir et d’aider le public. Je vous donnerai une liste de tâches à faire, une fois que vous avez tout réalisé, vous pouvez rentrer chez vous mais seulement à partir de 15h30 et bien sûr, après que j’ai vérifié que vous n’avez pas tout bâclé. Et bien, je crois que c’est tout… Vous pouvez disposer.

- Madame, avec tout le respect que je vous dois, on est censés faire quoi maintenant ? »

Bonne question Anderson.

« Et bien, commencez par trier cette pile de livres sur le bureau. Non non, d’abord occupez-vous de régler cette affaire de congés. Très bien, nous sommes le lundi 1er juillet et vous restez jusqu’au samedi 21 juillet. Je le répète, vous avez un congé par semaine. Mettez vous d’accord et donnez moi une feuille avec votre nom et les dates inscrites. Ce sera parfaaaaait ! »

***

Nous nous étions mis d’accord, même si c’était difficile, sur la plupart des dates de congés. Evidemment, on voulait tous les deux récupérer des week end de trois jours en prenant le samedi et le lundi d’après, mais on avait convenu qu’on n’avait pas le droit, sinon on aurait pu se battre pour ça. Il nous restait à peine une semaine, la semaine de mes dix-huit ans youhou.

« Je prends le 19 juillet ! Il me faut vraiment, vraiment, vraiment ce jour, s’il-te-plaaaaît ! »

On aurait pu croire que c’était moi qui venais de dire ça, étant donné que c’était  la date exacte de mon anniversaire, on aurait pu croire… Et bien non, Theo voulait cette date. Oh et puis peu importe…

« Ok mais j’ai le droit à un week-end de trois jours. Pas cette semaine, mais celle d’après. Deal ?

- Parfait ! Deal. »

Finalement, la journée était passée plutôt rapidement. Madame Monroe ne nous a pas reparlé et les seules paroles que j’ai échangées avec Theo ont été pour ranger les livres. Il ne me reste plus qu’à rentrer chez moi à pieds.

***

« Alors ma puce, cette première journée de travail ?

- Ca a été papa. On a chacun une journée de congés et —

- Chacun ?

- Oui, Theo, un gars du lycée travaille aussi là-bas tout le mois, au moins je ne suis pas toute seule !

- Oh très bien, fais attention à toi… Les mecs à cet âge là, tu sais bien qu’ils pensent qu’à une chose…

- Je sais, je sais. On pourrait parler d’autre chose s’il-te-plaît ?

- Oui, d’ailleurs tant que j’y pense, nous sommes invités à manger chez des amis le 13 au soir. Aucun problème pour toi ?

- Je suis en congé donc non ! Mais qui c’est ?

- Tu connais pas, tu ne les as jamais vus.

- Oh... Très bien. »