« Kokichi, as-tu vu ton père ? »
Dire que Kokichi Ôma avait toujours été un menteur serait un terrible mensonge.
Un enfant n'a peut-être qu'une notion vague du bien et du mal, mais il n'est pas pour autant inconscient de la différence entre ce qu'on appelle communément la vérité et le mensonge. Il sait qu'il doit parfois dire la vérité, quand ses parents sont en colère contre lui par exemple, et qu'ils exigent des explications sur ce qu'il s'est passé pour que le mur du salon se pare de tâches colorées ou que le vase se retrouve brisé.
Ce jour-là, Kokichi avait sept ans. Il était un enfant adorable. Ses yeux mauves pétillaient de malice et de joie enfantine, ses cheveux violets qui rebiquaient étrangement faisaient le bonheur de ses camarades de classe qui s'ébahissaient devant leur capacité à se dresser en permanence. Il aimait taquiner ses camarades et leur faisait parfois des mauvais coups, mais il avait un bon fond, tous ses professeurs le répétaient sans cesse à ses parents lorsqu'ils venaient le chercher à l'école.
Il avait aussi des amis bien sûr. Plein d'amis même, car à cet âge il est plus simple de se lier avec les autres. Un regard échangé, puis un sourire et un siège côte à côte dans la salle, et on se fait des amis. Alors, oui, des amis, il en avait beaucoup. Comment résister à l'envie de côtoyer ce jeune garçon haut comme trois pommes mais avec un certain charisme et une certaine prestance telles qu'on lui faisait vite confiance et qu'on le suivait partout ?
Le jour où cette question lui fut posée, sa mère était venue le chercher dans le parc à côté de l'école. Son père et elle se partageaient les jours de la semaine car leurs horaires étaient similaires, et il s'agissait du tour de son père ce soir-là. Il était venu à la sortie de l'école, puis avait amené son fils au parc avec ses autres camarades. Il lui avait ensuite fait promettre de ne pas bouger, le temps que papa aille régler une affaire à côté.
Alors le petit garçon avait joué avec ses amis : ils s'étaient pris pour des super-héros, ils avaient couru de part et d'autre du parc pour sauver leur petit univers. Ils avaient combattu le méchant toboggan, et triomphé des pièges du parcours des plus âgés. Il ne leur restait plus qu'à chevaucher les chevaux de bois pour se rendre sur une autre planète, se faire acclamer comme des héros et rejoindre leurs belles princesses en sécurité.
Sa mère était arrivée alors qu'ils traversaient les univers, et lui avait tout de suite posé cette question. Lui en avait plein d'autres, des questions, car il ne comprenait pas pourquoi elle était venue - il apprendrait plus tard que c'était parce qu'elle n'avait pas reçu le message de son père disant qu'ils s'arrêtaient au parc - mais elle ne les avait pas écoutées. La seule chose qu'elle voulait savoir, c'était où se trouvait son mari.
Alors, avec toute l'honnêteté qu'il possédait, l'enfant lui répondit que son père était parti régler une affaire à côté.
Et il ajouta ensuite, car il l'avait aperçu au cours de leur traversée de l'espace, qu'il était en pleine conversation avec une très jolie madame aux cheveux blonds.
C'était une vérité. Une vérité destinée à briser sa famille à jamais.
Une vérité qui blessait bien plus qu'un mensonge.
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LES MENSONGES SONT D'OR - 𝗼𝘂𝗺𝗮𝘀𝗮𝗶
Фанфик─ (🎏) ❝ CERTAINES VÉRITÉS BLESSENT BIEN PLUS QU'UN MENSONGE, ET CELA, KOKICHI L'AVAIT BIEN COMPRIS. ❞ C'était un paradoxe des plus absurdes : la vérité créait les menteurs, car elle n'était jamais à la hauteur. On avait beau dire qu'une vérité doul...