Ils partent tous. Les uns après les autres. Tous. Ils restent plus ou moins longtemps mais ils finissent par s'éloigner. Je suis fatiguée de m'accrocher à des choses sans interêt. Des relations bancales, de beaux sentiments sur lesquels on crache, des pensées qu'on efface. Je trouve qu'on oublie bine vite ce que l'on vit, ce que les gens nous apportent. Ces joies et ces rires, mais aussi cette douleur, et tout ce mal qu'ils nous font. On oublie bien trop vite les tourbillons de rires qui nous entraînent, le bonheur qui nous fait fondre et cette chaleur dans les yeux. On oublie bien trop vite les éclairs dans les regards, les cris et les injures à nous briser les tympans, l'odeur d'une trahison trop grande ou le goût amer d'un espoir vain. On ferme les yeux sur tout un t'as de souvenirs comme si tenter de les oublier les faisait disparaître, comme si il n'avaient jamais existé. Mais dès la marée haute, ils reviennent et s'échouent avec un peu d'écume, juste sous nos yeux. On les retrouve, et on se surprend à dire que c'était mieux avant.