Elle sait bien qu'elle n'est pas seule, mais au fond c'est ce qu'elle voudrait, c'est ce dont elle aurait besoin. Un peu de paix, de tranquillité, un moment de répit. Elle voudrait qu'on la laisse tranquille, qu'on la lâche, juste quelques minutes. Qu'elle puisse respirer. Parce que là, elle étouffe. Elle aimerait être invisible, disparaître, s'évanouir dans la nature sans que personne ne remarque rien. Elle souhaiterait s'allonger, se blottir sous les draps, et pouvoir fermer les yeux paisiblement, sans être attaquée par des pensées bien trop intrusives.
Elle est fatiguée, tu le vois bien dans ses yeux. Elle aimerait que tu la sauves. Arrête un peu de faire l'aveugle. Parfois elle se dit que si elle s'endormait dans tes bras, elle ne sentirait plus la douleur. Et puis un instant plus tard elle se souvient dès que tu la touches, tu la brises. Parfois elle voudrait bien que tu la brises un peu plus, parce que tant que tu es là, ça lui va. Mais toi, tu ne la regardes même plus.
Elle aimerait ne plus faire attention à ce que tu fais, mais elle n'y arrive pas. Et le soir, seule dans sa chambre, elle imagine. Elle imagine ta journée, ton quotidien, tes mots, tes sourires. Elle imagine que tu les lui adresse, et pendant un instant tout va mieux. Et puis, elle voudrait juste pleurer, parce que tout ça c'est trop. Mais elle n'arrive même plus à pleurer. Elle est vide de toute émotion.
Tout ça elle aimerait de le dire, te le hurler aussi. Prendre ta tête entre ses deux mains délicates et la fracasser contre un mur, pour que tu souffres toi aussi.