𝐂𝐡𝐚𝐬𝐬𝐞𝐮𝐫 𝐝𝐞 𝐜œ𝐮𝐫 | ᴊɪᴋᴏᴏᴋ

𝟑𝟎- 𝐋𝐞 𝐛𝐚𝐥

Assis à l'arrière de la voiture, je fixe l'heure sur le tableau de bord. Nous sommes partis à vingt-deux heures pile.

Il ne faut pas beaucoup de temps pour effectuer le trajet jusqu'au lycée, et la soirée est censée commencer à vingt-deux heures, donc normalement je ne suis pas vraiment en retard. Alors que je tapote d'impatience mes doigts sur mes genoux, le chauffeur commence à faire la discussion :

— Han ne s'est pas moqué de toi pour la tenue !

Je reconnais assez bien cette voix je dois dire. L'homme tourne son visage vers le rétroviseur, et c'est celui de Bin qui apparaît, souriant. Je suis surpris un instant, sans le lui montrer, et je me reprends, comme si sa remarque ne m'avait rien fait.

— Avec le coup qu'il m'a fait, il pouvait bien se le permettre.

Bin rigole silencieusement. Nous nous disons quelques mots avant d'arriver au lycée. Mon chauffeur personnel se contente de s'arrêter au milieu du parking, alors que de nombreuses voitures occupent déjà les places.

Je souffle un bon coup, et j'ouvre la portière de la voiture et pose un pied sur le bitume. Je remercie Bin pour la balade, et lui dit qu'il peut y aller. Je me débrouillerai pour rentrer tout à l'heure.

Seuls quelques lampadaires illuminent le parking. Je vois de loin la porte du gymnase, et aperçois le faux gardien. Personne n'attend devant, alors j'en déduis que tout le monde est déjà à l'intérieur.
Je m'avance et j'arrive devant l'homme en costard et aux lunettes de soleil, que je ne connais pas, bien évidemment, j'hésite à lui demander s'il est celui que je pense être. S'ils n'ont pas réussi à annuler la réservation, je serai mal barré. Mais celui-ci me devance :

— Vous êtes l'agent Park ?

— Si ça n'était pas moi, vous auriez fait quoi ? demandais-je, sarcastique mais intéressé.

La discrétion n'est pas son fort, c'est sûr. S'il s'était trompé de personne et serait tombé sur quelqu'un d'autre la nouvelle n'aurait pas mis moins d'une heure pour faire le tour du lycée. Pour simple réponse, l'agent m'informe :

— Il y en a trois autres à l'intérieur, en plus de l'agent Jeon. S'il y a le moindre problème, on appelle Han et il vient en renfort.

— Oui, et puis l'agent Jeon comme vous dites, et moi-même, n'avons plus aucune couverture. Je suis là, et mon coéquipier aussi, vous n'auriez même pas dû venir dans ce cas-là. Vous allez vous faire remarquer. Imaginez trois grand molosses à moustaches au beau milieu des élèves.

— Nous avons suivi vos instructions. Vous nous avez demandé, nous sommes là.

— Oui, et moi on m'a empêché de faire ce que je voulais, alors maintenant vous allez renvoyer vos collègues qui sont à l'intérieur, et vous, vous restez ici au cas où. De toute façon, vous n'avez pas le choix puisqu'il nous faut un agent de sécurité.

Il donne des ordres à un micro se trouvant dans sa manchette, et après un signe de tête explicite, je comprends que les agents commencent à sortir pour rejoindre la PAE. Je jette un dernier coup d'œil à l'homme avant de rentrer dans le gymnase.

De grands rideaux noirs forment un couloirs très court qui coupe la soirée du reste du monde. Autrement dit, je ne vois pour l'instant personne, et personne ne me voit. J'entends la musique commencer à jouer, je sais qu'au moins j'ai loupé le discours du directeur. Tout le monde est à l'intérieur, il ne manque plus que moi, qui ne suis même pas censé être là. Je pousse les rideaux de chaque côté et entre enfin dans la salle.

Comme l'avait si bien expliqué l'organisatrice hystérique, la décoration de la salle est tout simplement stupéfiante. Hormis le fait que ce soit une petite peste, elle semble plutôt douée pour organiser une soirée. Des petites lumières blanches sont fixées au sol, contre chaque mur, et puis un peu partout au plafond.