𝐂𝐡𝐚𝐬𝐬𝐞𝐮𝐫 𝐝𝐞 𝐜œ𝐮𝐫 | ᴊɪᴋᴏᴏᴋ

𝟒𝟗- 𝐄́𝐩𝐮𝐢𝐬𝐞́

Je vérifie une dernière fois que rien de gênant ne traîne sur le sol et vais ouvrir la porte à Jungkook qui attend patiemment sur le paillasson. Je lui lance un salut qu'il me rend, il entre et je le laisse fermer la porte derrière lui, lui tournant le dos pour aller chercher un gilet à me mettre par-dessus mon t-shirt.

Je reviens seulement quelques secondes plus tard, essayant tant bien que mal de cacher mes mains avec mes manches. Voyant qu'il reste statique, bien que ce ne soit pas la première fois qu'il vient, je propose : 

— Tu veux boire quelque chose ? 

— Hum... Je crois bien que j'aurai besoin d'un café vu l'heure qu'il est poussin. Merci. 

Ce surnom va me rendre fou. Je hoche la tête et pars en préparer deux dans la cuisine. Un silence de mort règne dans l'appartement, et inutile de dire qu'il n'est pas du tout agréable. Jungkook, qui a l'air aussi à l'aise que moi dans ce silence, finit par crever l'abcès : 

— Tu as trouvé une solution pour aujourd'hui ? 

Je souris d'ironie en pensant à l'heure à laquelle on est arrivée hier soir, et à ma superbe nuit, puis à cette matinée qui a bien commencé. Sur ces pensées, je m'assure que ma main est bien protégée par la manche et m'aperçois que le bandage a rougi en imbibant le sang qui doit continuer de couler de ma plaie. Ne voulant pas paraître bizarre, je relève vite mon regard et le pose sur celui de Jungkook. 

— Pas vraiment, non. Toi non plus, je suppose. 

Il secoue la tête négativement ce qui me fait comprendre sa réponse. Évidemment. Après une journée comme la nôtre, qui aurait encore le courage de réfléchir à un problème comme celui-là ? Parce que oui, il va falloir y réfléchir, et longtemps. La solution ne va pas se pointer comme ça, surtout au vu des circonstances dans lesquelles nous sommes. Les tasses prêtes, j'en tends une à Jungkook de la bonne main, en faisant bien attention à ne pas la faire tomber étant donné que ce n'est pas celle avec laquelle j'ai le plus d'aise, et attrape la mienne sur le plan de travail de la même manière. Jungkook me remercie et je porte la boisson à mes lèvres. 

— Je ne sais pas comment on va faire pour voir Seohu, commençais-je. Il est sous la surveillance de Han, et on ne peut plus avoir aucun contact avec lui. Toi et moi on se rappelle trop bien de ce qui s'est passé hier. Surtout que tu ne pourras peut-être plus entrer dans l'agence maintenant. Je ne peux pas non plus joindre Han par téléphone, il ne me répondrait pas. 

— Tu es droitier, non ? me coupe-t-il presque à la fin de ma phrase. 

— Quoi ? Pourquoi tu changes de sujet, on s'en fiche ? 

Jungkook me regarde de manière observatrice, comme s'il réfléchissait à quelque chose. Il a l'air de me reprocher un fait, reste à savoir lequel. 

— J'ai une très bonne mémoire pour ce qui est de retenir la fois où quelqu'un essaye de me tirer dessus, et à moins que je ne me trompe, tu tenais la gâchette de la main droite.

— Je répète donc ma question de façon plus claire : en quoi ça nous intéresse ? 

Jungkook pose la tasse de café pratiquement vide sur le plan de travail et me sonde du regard. 

— Pourquoi tu tiens ta tasse de la main gauche ? On sait tous les deux que tu ne peux pas faire quelque chose de cette main sans en venir à une catastrophe. 

J'ai envie de me révolter mais je me rappelle pourquoi j'ai enfilé ce gilet, alors je reste en place. Et de toute façon, Jungkook ne semble pas avoir fini. Il ne me laisse pas le temps de répliquer qu'il ajoute :