Era 2 : La famille.
Où, sometimes we didn't choose where we belong.
L'illusion d'une famille soudée, aimante, cordiale. Aussi stable qu'une pyramide de jeu de carte.
Dad
Où, sometimes you don't teach granny to suck eggs.
Tu étais convaincu que c'était internet qui était dangereux, mais il s'est avéré qu'on lui a fait plus de mal en vrai que sur le net. Faut croire que tu avais pas tout le temps raison, que tu savais pas toujours tout ce qu'il lui fallait, comme tu le prétendais. Pendant 4 ans elle a été au plus mal, elle vivait avec l'angoisse au ventre, la mort à la gorge, s'étirant tel un serpent vers ses avant bras, qui l'a démangeait à tel point qu'elle en avait l'impression de devenir folle. Elle vivait une guerre sur terre, avait l'impression que les démons s'étaient tous échappés des enfers afin de s'appliquer à vivre sur Terre, dans son espace à elle. Elle ne sait même pas si tu t'en ai rendu compte ou non, mais tu aurais pu perdre ta fille beaucoup trop de fois. Elle ne sait pas pourquoi elle t'en parlais pas, peut être parce qu'elle savait que tu n'allais pas comprendre, pas la soutenir. Peut être car tu l'enfoncait de temps en temps aussi, sans t'en rendre compte. Etant légèrement égoïste, c'est plutôt compréhensible. Ou peut être car c'est difficile de dire à l'une des deux personnes qui a fait en sorte qu'elle existe qu'elle voulait mettre tout ça en l'air, qu'après tout elle en voulait plus et qu'elle n'en a presque jamais voulu.
Elle était un peu là par défaut, comme une pièce dans une vitrine, placé de façon à être observé, à représenter quelque chose tout en prenant la poussière. Son état faisait surement miroir à la tempête qui ravageait sa vie, glaçante, sombre et violente. C'est drôle, le principe de donner la vie. Tu fais – non! Tu créer - un être humain, mais on ne sait même pas si cet être souhaite véritablement exister, ou si comme elle, n'a jamais rien demandé a personne. Qui est-on pour ça ? Pour choisir de donner la vie ? On se le permet mais quand cet être veut partir, car il en peut plus, qu'il veut que tout s'arrête et que pour lui la seule solution afin d'acquérir la paix c'est d'en finir, on lui dit qu'il n'a pas le droit. Mais qui sommes-nous pour nous permettre de choisir pour l'autre afin de garder notre petit bonheur ? Égoïsme. Seul cet être peut choisir s'il part ou s'il reste, les autres on devrait plutôt fermer notre gueule ou s'accorder à rendre son monde plus beau. Mais bien sûr, être humain que nous sommes, n'en sommes tout simplement incapables. La fierté, voilà ce qu'il devrait émarger de cet acte, que les survivants devraient être fier de ce que cette personne à accompli jusqu'ici, être fier d'elle car elle a réussi à vivre ici, qu'on ne lui en veut pas, qu'elle n'a pas besoin de culpabiliser car elle a donner son maximum et qu'elle mérite du repos à présent.
"Mom"
Où, the one we though she was about to do something good in her life.
Après tout ce que cette femme avait pu faire, elle se demandait pourquoi cette jeune femme à présent majeur en répondait plus à ses messages. Peut-être avait-elle besoin de lui rappeler ses tentatives de suicides auxquelles elle l'a sauvé, ici un nombre total de quatre, tout en ayant comme remerciement des mots froids, durs, " J'aurai voulu que tu me voies morte." ou " Je ne suis pas ta mère.". S'il n'y avait eu que les mots froids, elle aurait pu le supporter, mais il y avait aussi toutes les fois où se trouvait devant elle, devant ses yeux de petites filles de âgées de treize années à peine, celle qui l'avait mise laborieusement au mode, alcoolisé jusqu'à l'os, à remplacer le liquide manquant, d'abord par de l'eau pour au final réfléchir et racheter de l'alcool, le placer dans la bouteilles que tu avais vidée, en priant de toutes tes forces qu'on ne remarque rien. Dégourdie comme tu l'étais, elle s'en est rendue compte car le liquide était toujours de plus en plus haut, alors que la bouteille était censé se vider petit à petit. L'alcool se soigne, tout comme les envies suicidaires, on aurait pu l'aider, la petite aurait pu l'aider, mais il n'y avait pas que ça. Les gestes. Elle les a revécu chaque nuits pendant un long moment, les moments où la main de cette femme venait se plaquer contre le corps déjà frêle et abîmé par les intempéries de la tempête qui se déchaînant en elle, les moments où les coups de pieds pleuvaient aussi fort que les larmes lui faisaient mal aux yeux, lui brûlant la rétine, coupant son souffle d'une manière brusque. Les moments aussi où, cette petite de treize ans arrivait miraculeusement à s'échapper de ses coups, en se déportant sur le côtés ou en fuyant, loin, seule.
L'odeur de la clope empestait partout, s'infiltrait dans son nez, sa gorge, ses poumons, se déposait sur les vêtements, les cheveux, en effet, elle en avait toujours une au bec. Lorsqu'elle ne fumait pas, elle dormait, sur le canapé face à la télé allumé – au diable la facture d'électricité avec elle – ou dans son lit, mais avec l'ordinateur allumé en plus que la télé.
Logée, nourris, blanchies, avec assez d'argent pour quelques plaisir, que demandez de plus ? La petite demandait simplement du bonheur tandis que cette femme réclamait toujours plus d'argent, alors au moment du divorce, dieu seul sait à quel point à elle a prit plaisir à en réclamer, du pognon.
Loin l'idée de la petite de la faire culpabiliser quand elle lui a parler de tout ça, elle voulait simplement la confronter à la dure réalité tout comme elle l'a été elle même à contre cœur. Que cherchait cette petite demanderiez-vous, et bien elle ne cherchait rien et ne trouva rien, simplement des fantômes qui la saluait et qui lui collait des sueurs froides, peut-être aurait-elle aimé des réponses et une figure maternelle aimante mais elle ne s'attendait déjà à rien depuis un bon bout de temps, donc elle ne fût pas stupéfaite de ne trouver ni réponse, ni amour dans ce dédale de poussière.
Au fond d'elle malgré tout, elle espérait que cette femme allait au moins s'excuser, même de fausses excuses pas forcément sincère, mais au moins un semblant l'illusion que cette femme reconnaissait ses torts. Parce que après tout, il faut une sacré audace pour foutre l'enfance d'un petit être humain en l'air comme elle l'a fait et ceux en s'en sortant sans problème.
En conclusion, une famille tout aussi équilibré qu'un jeu de carte qui combat une bourrasque de vent, venant sûrement de la tempête qui faisait rage à l'intérieur de ce corps qui semblait pourtant si fort.
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If you're going through hell, keep going.
Nonfiksi'' - Tu es plutôt forte comme personne, tu sais. - Arrête de raconter des conneries. '' Ou aussi quand la vie d'une jeune fille se retrouve tiraillé de part et d'autres par ses démons, voici ce qu'il en advient.