11

3.3K 104 16
                                    

Nous avons décidé de manger en ville. Et bien que le trajet de ma maison au centre-ville soit d'à peine une vingtaine de minutes, j'ai tout de même terminé celui-ci à pied.

Faire du skate est quelque chose que j'adore et de presque inné pour moi, mais après quasiment un mois sans pratiquer aucun sport ni même effort physique, cela m'a vite paru compliqué et surtout très dur. Mine de rien, c'est extrêmement physique de faire avancer cette petite planche en bois.

Heureusement pour moi, Lise a fait le reste du chemin à pied pour me tenir compagnie. Mais histoire de changer ses habitudes, elle ne cessait de tapoter sur son téléphone.

Bien évidement, je n'ai rien dit et je ne vais pas aller voir ses parents, moi.

A vrai dire, je ne me vois pas lui demander à qui elle parle. Avant je n'aurais pas hésité une seconde, je lui aurais peut-être même pris des mains son téléphone pour voir son mystérieux interlocuteur.

Au fond, je lui en veux encore pour ce qu'elle a fait ; ce n'était vraiment pas cool de sa part.

Mais il faut savoir aller de l'avant, quelque chose que j'ai franchement du mal à faire ces derniers temps, c'est vrai.

***

Le skate ne m'a que peu servi. En effet, du restaurant à la maison de Lise nous avons marché. Oui je sais, marcher ce n'est pas si dur : mais tout dépend de qui l'on parle, croyez-moi.

Enfin devant chez elle, je m'arrête pour reprendre ma respiration, cette pause tombe à pique. J'aurais mieux fait d'accepter la proposition de ses parents qui voulaient m'amener chez eux après l'heure du déjeuner, avant qu'ils ne retournent à leurs bureaux respectifs.

Tant pis. Tout ce que j'attends, c'est que Lise ouvre cette foutue porte grise.

Me rafraîchir - Canapé.

Mais lorsque nous arrivons devant, Lise ne se presse pas pour sortir son trousseau de clé, bien au contraire : madame est encore en train d'écrire sur son portable.

Un sourire niais est gravé sur son visage, j'espère que c'est une plaisanterie. Bien qu'aucune caméra n'aie l'air d'être cachée.

J'aimerais tant que le monde entier m'explique que tout ceci n'est qu'une mauvaise blague de ma meilleure amie, mais ça n'est clairement pas le cas. 

Génial.

J'essaie de prendre sur moi tant bien que mal, mais plus les secondes passent, plus je sens mon sang bouillonner dans mon corps. Je suis telle une cocotte minute : sous pression. Et même si elle ne le sait, les secondes sont comptées avant que je n'explose.

Mais ces secondes s'écoulent bien trop vite.

- Bon Lise, il faut qu'on parle, elle relève enfin les yeux de son portable alors que je crie presque. Tu me fais venir chez toi après que je t'ai pardonné parce que TU as merdé, on peut se le dire clairement. Et toi tu fais du téléphone sans pression tout le temps pour parler avec je ne sais qui.

Elle entrouvre alors la bouche tandis que je l'empêche de parler.

- J'ai pas fini Lise, tu es gonflée là. Je te parle sérieusement pour une fois. Je suis là, tu attends de me perdre définitivement ou quoi ?

- Je...

La porte s'ouvre alors brusquement sur nous, coupant nette Lise dans son élan.

C'est surprise que je découvre Liam, une cigarette à la bouche, les cheveux ébouriffés et un t-shirt couleur saumon d'une moitié rentrée et de l'autre sorti de son jogging gris : très chic. Le tout accompagné de ce regard vert émeraude, si attirant.

Il m'avait terriblement manqué, je dois l'admettre. Lorsque ceux-ci se posent sur mon visage, ils deviennent étonnement bien plus foncés. Est-il énervé contre moi ? Cela doit être de famille alors.

- Merci de m'avoir réveillé avec vos hurlements, s'exclame le grand blond.

Lise le pousse légèrement dans l'entrée afin de pénétrer dans la maison à son tour.

- Et depuis quand monsieur fume une cigarette après sa sieste ? Rigole-t-elle en s'arrêtant quelques secondes.

Elle reprend son chemin tandis que je la suis, un sourire plaqué aux lèvres grâce à sa réplique.

Mais Liam continue de me regarder avec ce même regard agacé, sa cigarette toujours en bouche. Bouche sur laquelle je m'attarde un peu trop, à tel point que je ralentis. Les souvenirs, quant à eux, reviennent.

Plusieurs secondes doivent être passées avant que je ne me rende compte que Liam me fixe, tout comme Lise qui a l'air intriguée par la situation.

Et merde. Merde. MERDE.

Et si je venais de dévoiler une partie de mes sentiments. Vu le regard insistant de ma meilleure amie, je me le demande.

Est-ce que je viens réellement de fixer les lèvres de son frère avec tant d'envie ?

Absolument.

Fait chier.

Je sens le rouge me monter aux joues alors que je baisse la tête tout en rentrant dans la maison de Lia... Lise.

Et oui, ils vivent tous les deux ici, il faut que je m'y fasse.

Pendant plusieurs minutes j'échange des regards avec Lise, puis je décide enfin à m'assoir sur son lit, ce qu'elle fait également.

Nous étions restées debout dans sa chambre. Elle sur son téléphone, moi à m'attarder faussement sur les photos - que je connais par cœur.

Le silence devient presque gênant et seul le bruit de la couverture qui se courbe sous mon poids résonne dans la pièce.

Puis finalement, Lise recommence, pour mon plus grand bonheur, à être un moulin à paroles.

Ouf.

***

Hello tout le monde, alors qu'en avez-vous pensé de ce onzième chapitre ?

My best friend's brotherOù les histoires vivent. Découvrez maintenant