Chapitre 3

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2020
Mathieu







Une semaine est passée depuis notre premier rendez vous et j'ai été beaucoup trop occuper au studio pour lui proposer de sortir à nouveau. Cette soirée c'était d'ailleurs bien terminer mais tout le long on est chacun rester sur la défensive ce qui plombait un peu l'ambiance. J'lui disais le minimum à savoir sur moi et elle me disait le minimum à savoir sur elle. Et ça m'a légèrement irrité car j'voulais qu'elle me parle d'elle sans que j'ai à parler de moi et aie donc très vite compris qu'elle me fera pas confiance si moi même je ne lui fais pas confiance avant. Ce que j'ai du mal à donner généralement.

—« J'suis en bas de chez toi et j'ai des beignets et de quoi boire avec moi »

Je viens à peine de me lever d'un long sommeille et ne m'attendait pas à ce qu'elle se ramène à l'improviste. Je lui dis alors de monter le temps que je me prépare mais sa réponse est négative.

—« Je monterais jamais chez toi Mathieu »

Sa réponse me laisse perplexe et je me mets à réfléchir à pourquoi elle m'a donné une réponse aussi froide et radicale. J'avais vraiment pas d'arrières penser en lui proposant ça, respectant de ouf son envie de se préserver. Je finis par jeter mon tél' sur mon lit, abandonnant mes réflexions qui me mènent à aucune réponse et m'active pour me changer et rapidement me débarbouiller. Quelques gouttes de parfum et je quitte mon appart' pour retrouver sa Mercedes en bas de chez moi.

—« J'avais pas d'arrière pensée en te disant de monter, on aurait pu se poser au chaud sur mon canap' sans rien faire de mal » lui dis je quand je suis installé à ses côtés

—« Je sais mais nan. On est bien dans nos voitures » dit elle en démarrant pour rouler au même endroit que la dernière fois

Elle me tend ensuite le tupperware contenant les beignets et me montre, à l'arrière, un sac rempli de plusieurs canettes différentes.

—« J'savais pas ce que t'aimais boire alors j'ai pris de tout » dit elle en ouvrant une mini bouteille d'oasis tropicale pour y boire quelques gorgées

Je souris à son attention et la remercie en me prenant une canette de coca.

—« C'est super bon » dis je en mangeant sa pâtisserie

J'avais déjà pu goûter à ses talents culinaires à la soirée de Nek et j'avais grave kiffé mais là c'est une dinguerie et j'peux pas m'empêcher de penser qu'il est possible qu'elle soit la meuf parfaite. Elle a de bonne valeur et principe, clean de tous les côtés et cuisine grave bien.

—« J'ai l'habitude de toujours beaucoup préparée alors que j'habite seul donc ça me fait plaisir de partager ma bouffe pour ne pas qu'elle moisit bêtement dans mon frigo » dit elle en posant son coude sur sa portière pour ensuite appuyer sa tête sur la paume de sa main

—« Et où t'as appris a aussi bien préparer ? »

—« C'est naturelle chez nous. On apprend en regardant nos grands mères, nos tantes et oncles et nos darons préparés et puis ça m'a toujours intéressé de faire des petits plats par ci par là. Alors je me suis entraînée en commençant par des pâtisseries puis des trucs plus complexes »

—« T'as commencé à faire ça à quel âge ? »

—« J'sais plus trop. Très tôt en tout cas vu que je devais souvent m'occuper de mon petit frère et lui préparer à bouffer quand mes parents et mon grand reuf étaient encore au travail ou à l'école »

J'acquiesce simplement et décide de lui poser la question que j'ai en tête depuis la veille.

—« Au fait pourquoi t'as quitté la Belgique pour le sud ? »

Elle ne me répond pas et se contente de fixer son volant d'un regard différent que celui que j'ai l'habitude de voir. Après quelques seconds elle relève son visage pour poser à nouveau son regard sombre sur ma personne.

—« Mon père voulait aller au soleil » répond t'elle simplement

Ses parents sont donc séparés. Je sais pas pourquoi la dernière fois ça m'avait pas interpelé plus que ça mais je me sens un peu plus proche d'elle de ce côté là. Ayant vécu la même chose.

—« Mes parents sont séparés depuis mes cinq ans. Ça a été très difficile pour moi au début car mon père avait quitté notre appartement et que comme j'étais gamine il me manquait beaucoup. Du coup quand j'ai eu la possibilité de choisir de le suivre ou non dans le sud j'ai pas hésité une seconde et l'ai suivie avec mes frères »

—« Je te comprends. Les miens sont séparés depuis presque ma naissance »

Se sentant sûrement plus à l'aise, elle se met à sourire provoquant le mien. Alors que la dernière fois nous étions assez tendu, cette fois si nos échanges sont plus légers et nous prenons un peu plus de plaisir à nous découvrir. On se met même à se taquiner et à rire ce qui me fait beaucoup de bien après la longue semaine de charbon que j'ai passée au studio.

—« C'était cool » me dit elle quand nous sommes en bas de chez moi

—« Ouais. On se re capte bientôt »

Elle acquiesce et je sors de sa voiture les mains chargées par son gros sac de boisson et son tupperware encore rempli de beignet que j'ai pas terminé de manger.

𝐒𝐚𝐧𝐬 𝐒𝐮𝐢𝐭𝐞 - (𝐀𝐫𝐜𝐡𝐢𝐯𝐞) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant