Chapitre 10

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2020
Joëlle







—« Joëlle réveille toi ! »

Je grogne en ouvrant faiblement les yeux.

—« Je t'ai déjà dit de pas m'appeler comme ça »

—« C'est pas le moment là, faut que t'aille te cacher sur le balcon » dit il en me relevant brusquement

Je déteste plus que tout qu'on me réveille brusquement de cette manière. Mais j'oublie très rapidement ça me rendant soudainement compte que j'ai passé la nuit chez lui.

—« T'inquiète il s'est rien passer on a juste fini par s'endormir sur mon canap' comme deux gros shlags »

Les souvenirs de la veille me reviennent ensuite en tête et je me rappelle qu'on était à deux doigts de s'embrasser mais que finalement rien ne s'est passé. Et tant mieux au final. On s'est ensuite maté un film et avons donc finit par nous endormir.

—« Attends mais pourquoi je dois me cacher ? » lui demandais je quand je suis dehors

—« Je t'explique plus tard » dit il en me jetant un pull à lui dans la gueule

Je souffle en m'asseyant au bout du balcon et enfile son pull puis plie mes jambes pour les amener contre ma poitrine. Je les enroule ensuite de mes bras et la chienne du polak se ramène à mes côtés réclamant des caresses. Ce que je lui donne le sourire aux lèvres alors que j'entends de l'agitation dans l'appartement.

—« Ça sent la meuf ici » entendais je dire une voix féminine

—« Prend tes affaires et dégage j'rigole pas Naomie » dit il a son ex d'il y a quelques mois

Je soupire. Elle fait beaucoup de voyage étant photographe professionnelle et avait quitté Paris quelques mois, juste après sa séparation avec le faux blond. Ce dernier m'avait prévenu qu'elle allait revenir un jour pour reprendre ses affaires et sûrement lui faire une crise mais je ne m'attendais pas à ce que ce soit maintenant. Alors que nous venions de passer une soirée assez éprouvante toute les deux.

Mes yeux s'écarquillent quand j'entends les voix se rapprocher de moi et la porte du balcon s'ouvre soudainement me coupant le souffle. Elle se referme ensuite violemment et j'entends des cris puis cette dernière se ferme à clé. Je suis dans un angle qui me permet de ne pas me faire voir de l'intérieur et franchement je suis pas à l'aise me sentant comme une maîtresse cachée par un gars qui trompe sa copine. J'espère que la dessus il m'a bien dit la vérité et qu'ils sont vraiment plus ensemble ne voulant pas jouer le rôle de la pute dans l'historique.

Encore quelques hurlement et des portes claquées et Mathieu vient enfin me rejoindre sur le balcon.

—« Plus jamais, j'ai bien dit au grand jamais, tu me réveilles comme ça le polak »

Il sourit faiblement et vient s'assoir à mes côtés en s'allume la fin d'un joint déjà entamé.

—« Désoler c'était vraiment pas prévue » me dit il en se mettant à caresser le museau de son chien poser contre moi

—« J'espère que tu m'as pas menti sur elle » dis je en retrouvant mon air froid et distant

—« Je t'ai jamais mentis Joëlle et surtout pas sur elle »

J'acquiesce et lui frappe son épaule en grognant.

—« Arrête de m'appeler comme ça ! »

—« Ok bébé »

—« M'appelle pas comme ça non plus ! » dis je en lui frappant à nouveau l'épaule

—« Arrête de me frapper wsh moi aussi j'aime pas qu'on me réveille comme as le matin »

Je souffle puis nous nous fixons un moment dans le blanc des yeux et finissons par rire comme des cons.

—« T'as quelque chose de prévu vendredi prochain ? » me demande t'il en se levant

Il me tend ensuite sa main et je le regarde un faible sourire aux coins des lèvres. Je me lève ensuite sans son aide et il ricane faiblement puis nous entrons à l'intérieur de son appart'.

—« Nan j'ai rien de prévue » répondais je enfin « Pourquoi ? »

—« Parce que j'vais avoir vingt trois piges et je le fête avec quelques potes et ça me ferait plaisir que tu sois là »

Je souris.

—« Ok m'sieur Pruski je serais au rendez vous »

Il me présente plusieurs boîtes de céréales et je choisis les crunchs juste parce qu'elles sont au chocolat. Il me tend ensuite un bol et pose la bouteille de lait sur la table à manger. Je me sers et vais chauffer mon bol aux micro-ondes pendant quelques secondes.

—« Me dit pas que tu viens de faire ce que je viens de voir ? » me demande t'il en me regardant de travers

—« J'aime quand mes céréales sont chaudes tu vas faire quoi ? »

—« J'vais te dégager de chez moi tu vas voir »

—« Bah vas y je t'attends polak »

L'un de ses sourcils se lèvent puis il pose son bol sur la table et s'avance sauvagement vers moi. J'ai à peine le temps de poser mon bol sur le plan de travail à mes côtés que je me retrouve sur son épaule. Il se dirige ensuite naturellement vers la porte d'entrée alors que je frappe son dos de toutes mes forces.

—« C'est bon je rigolais ! Laisse moi ou moins terminer mon bol ! »

Il ricane en me posant au sol et je souffle alors qu'il approche brusquement son visage du mien, collant presque son nez au mien.

—« Fait belec tu sais pas de quoi j'suis capable de faire »

Je souris simplement et il me fait un clin d'œil avant de retourner dans la salle à manger.

—« Les mecs de l'est ils rigolent vraiment pas » dis je en le rejoignant à table avec mon bol en main

—« Tu continues en plus » dit il la bouche pleine

On passe la mâtiner à se chamailler de la sorte et je me sens encore mieux à ses côtés.

𝐒𝐚𝐧𝐬 𝐒𝐮𝐢𝐭𝐞 - (𝐀𝐫𝐜𝐡𝐢𝐯𝐞) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant