Chapitre 12

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2020
Joëlle







Je me gare dans la rue où habite Mathieu en soupirant. J'ai passé une agréable soirée à ses côtés et monsieur à beaucoup profiter de sa soirée d'anniversaire.

Beaucoup trop même.

Il se retrouve complètement défoncé et bourré et j'ai donc dû me dévouer à le ramener chez lui car ses potes étaient tout autant dans le même état que lui pour pouvoir eux même le ramener.

—« Tu vas pouvoir monter tout seul ? » Lui demandais je alors qu'il est à moitié endormis à mes côtés

—« Nan » murmure t'il me faisant grogner

C'est pas parce que y a quelques jours j'ai fini par monter dans son appartement et même y dormir que je suis soudainement à l'aise à monter chez lui aussi librement. J'aime toujours pas ça et les raisons sont toujours les mêmes.

—« Je vais devoir te raccompagner comme un enfant ? »

Il se tourne vers moi et baisse doucement sa tête pour légèrement faire glisser ses lunettes noires sur son nez. Il ancre ensuite son regard dans le mien et un faible sourire se dessine aux coins de ses lèvres.

—« Je te déteste » soufflais je en me détachant

Il ricane victorieusement en redressant sa tête et j'enfile un sweat que j'ai laissé sur la banquette arrière de ma voiture, puis prends les clés de cette dernière et sort de l'habitacle. Je fais ensuite le tour de mon auto et l'aide à sortir de ma Mercedes en grimaçant, le con s'appuie de tout son poids sur moi après que j'ai posé l'un de ses bras sur mes épaules pour qu'il ne perde pas l'équilibre. Nous arrivons difficilement jusqu'à son appartement dû à sa lente marche et notre fatigue à tous les deux.

—« Voilà » dis je quand nous sommes dans son salon

Je veux ensuite me séparer de lui pour me casser d'ici mais il s'appuie encore plus sur moi gardant son emprise sur mes épaules.

—« Quoi encore ? » dis je alors

—« J'veux me débarbouiller avant d'aller dormir mais j'vais pas pouvoir le faire seul »

Il se fout de ma gueule. Je le sais bien mais je me plie quand même à ses envies sachant qu'il va pas vouloir me lâcher dans tous les cas. Nous nous dirigeons donc vers sa salle de bain et il me montre d'un signe de tête sa brosse à dents posée dans un verre à côté du lavabo.

—« Mathieu arrête de te foutre de ma gueule s'il te plaît »

Il s'appuie encore plus sur moi et je grimace en lui donnant un coup de coude. Quand j'attrape sa brosse à dents il se met à sourire comme un gamin et je roule des yeux en mettant du dentifrice sur la brosse. Je la mouille ensuite et me tourne vers lui en soufflant. J'appuie ensuite le bas de mon dos au lavabo et il pose les paumes de ses mains dessus, de part et d'autres de mon postérieur. Il est donc très proche de moi et c'est à peine si j'ai la place de faire les mouvements pour pouvoir lui laver correctement les dents. Je fais d'ailleurs cela le plus rapidement possible et me décale de temps en temps pour qu'il puisse cracher. Cela fait, je retire ses lunettes et lui passe de l'eau au visage, j'essuie ensuite ce dernier et nous nous dirigeons ensuite vers sa chambre. J'étais d'ailleurs jamais entrée dans cette pièce et me sens encore moins à l'aise que dans les autres pièces.

Monsieur n'a pas dit à mots depuis que nous sommes entrés dans sa salle de bain et c'est à peine si ses yeux arrivent à rester ouvert plus de deux secs. Il s'assoit d'ailleurs lourdement sur son lit et enlève vulgairement ses chaussures avant de galérer à retirer son haut. Je le regarde faire les sourcils froncer et ses yeux s'ouvrent doucement me fixant avec peine.

—« Tu m'énerves » grognais je

Je l'aide donc à retirer son pull et le pose au bout du lit. Il se couche ensuite sur sa couette en soupirant et quand je suis assuré qu'il est enfin prêt à dormir je tourne les talons pour pouvoir enfin rentrer chez moi. Mais monsieur en a encore une fois décidé autrement et m'attrape le bras alors que je croyais qu'il n'avait plus aucune énergie.

—« Alors là c'est mort » dis je quand il tapote la place libre à ses côtés

—« Le temps que j'm'endorme complètement » dit il en ouvrant seulement l'un de ses yeux

—« Après je ma casse, carrément je garde mes chaussures » dis je en me défaisant de son emprise

Il se met à sourire comme un gamin et je me couche à sa verticale posant mes coudes sur le matelas et ma tête sur les paumes de mes mains. Il tapote alors son ventre et je le regarde blaser mais ça ne sert à rien vu que ses yeux sont clos. Je souffle alors vraiment bruyamment et vais poser ma main droite sur sa poitrine pour ensuite y poser ma joue. Son bras vient s'enrouler autour de ma taille et je me mets à le regarder s'endormir légèrement attendrit.

—« J'aime bien quand tu t'occupes de oim comme as » souffle t'il avant de complètement partir dans les bras de Morphée







J'ouvre doucement mes paupières et fronce mes sourcils en sentant une couverture qui n'est pas la mienne posée sur moi. La soirée de la veille et comment elle s'est terminée me revient ensuite en tête et je grogne me rendant compte qu'il a encore réussi à me faire dormir chez lui. Mais cette fois si dans son lit, avec lui à côté.

Mon pire cauchemar.

Je passe même pas par la salle de bain pour voir ma gueule et entre directement dans la pièce de vie où il se trouve dans l'espace cuisine, une cigarette entre les lèvres et un café en main. Il est d'abord dos à moi mais je tape du pied pour montrer ma présence. Il se tourne donc vers moi et se met à sourire alors que mes sourcils se froncent durement. Je dois sûrement ressembler à rien d'ailleurs, avec ma robe rouge de la veille, mon pull noir enfiler par dessus, mes Aire Force One que j'ai mise avant de prendre la route en quittant la fête d'anniversaire de monsieur et mes tresses détacher.

—« J'ai été acheter des viennoiseries » m'annonce t'il comme si de rien était

—« Vous avez l'air en forme monsieur Pruski » dis en m'approchant de lui le regard dure « Hier vous aviez l'air d'être entre la vie et la mort et aujourd'hui comme par magie vous êtes tout rayonnant »

Il sourit un peu plus et je sais qu'il se retient de rire.

Il faisait semblant dès notre sortie à la fête jusqu'à ce que nous nous endormions dans son lit.

Et au fond je m'en doutais mais je crois que j'étais tellement fatigué que j'avais la flemme de m'opposer à ses gamineries.

—« Vous n'avez donc pas aimé votre nuit passer ensemble ? » dit il faussement peiner

J'ai passé une très bonne nuit, je l'avoue. Mais jamais je ne lui dirais.

—« J'ai un mal de dos horrible et ma tête était posée sur quelque chose de beaucoup trop dur » répondais je alors

—« C'est vrai que ça doit pas être confortable de dormir sur des parfaites tablettes de chocolat » dit il en tapant ses derniers de sa main libre

Il souffle ensuite sa bouffée de nicotine et je lève mes yeux au ciel.

—« Mais vu comment vous avez bavé sur mon teeshirt j'crois plutôt que vous avez passé la nuit la plus apaisante de votre vie »

C'est plus fort que moi, je suis obligé d'à nouveau lever mes yeux au ciel sous son petit rire qui me fait craquer.

—« Je te déteste » répétais je pour la énième fois

—« Je sais » répond t'il en souriant toujours comme un con

𝐒𝐚𝐧𝐬 𝐒𝐮𝐢𝐭𝐞 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant