Tournant

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11h. J'arrive chez Gary. Le samedi, sa femme est toujours pressée. A chaque fois que je suis là elle est déjà sortie.
-Ou konnen. Fi sa pa janm gen Bouda chita. Li rive ka Myriam. (ah, comme tu le sais elle adore sortir. Elle est déjà chez Myriam)
-Bon ou menm, dim ! Ti dam m te wew avel avanyè a pa dim se kou wap bay Suze? (Raconte. La fille avec laquelle je t'ai vue, est-ce une rivale de Suze ?)
-Monchè oh pa pale fò, me dit-il. Ou Konn patne w pa jwe. (Mec ! Je suis un séducteur dans l'âme et tu le sais...) Je l'ai rencontré dans un bar et depuis on se voit parfois.
Nous cessons les bavardages et je fis de mon possible pour finir à temps. Car je devais être à l'heure pour récupérer Val. Personne ne doit le savoir. Pas même Gary que je connais depuis bientôt cinq ans.
Chacun a ses secrets. Sauf qu'il existe des secrets bien plus noirs que d'autres. Des secrets que l'on caresse doucement. Quand je pense à Val je souris béatement. Je la connais à peine. Mais elle remplit déjà mes pensées.
14h45. Je laissai la maison de Gary pour me rendre aux Trois Dumas.
           
  **********
Dans cette même petite ville où tout se sait, dans une petite maison, une jeune fille se réveillait heureuse en ce Samedi harassant. Elle connaissait sur le bout de ses doigts le programme du jour. Ce matin c'est à elle de faire à manger. Elle se doucha. Sa mère se reposait encore Elle se décida pour des bananes plantain et de la morue en sauce. Tout de suite après elle alla trier le linge sale de sa mère. Elle se prépara à commencer sa lessive. Elle devait être dans les temps pour pouvoir se préparer pour son rendez-vous.
8h. Elle commenca sa lessive. Le temps passa inlassablement vite.
Vers les 14h30 elle se prépara. Elle enfila une petite jupe et un corsage. Elle mit ses petites sandales. Elle devrait penser à emprunter un livre pour ne pas éveiller les soupçons de sa mère.
-Je serai de retour vers 18h ou 18h30 au plus tard. Paske M gen yon liv mwen anvi li menm pap ka pranl(il y a un livre que je rêve de lire mais j'ai pas le droit de l'emmener)
-ok sois prudente. Lui dit sa mère
Elle avait hâte. Hâte de Revoir Patrick. Hâte de le fixer quand il raconte sa vie ou encore comment se passe son travail. Hâte qu'il lui parle de ses choses d'adulte.
La bibliothèque n'était pas trop loin de chez elle. Elle apercevait déjà la façade. Elle reconnaissait déjà la voiture de Patrick garée un peu plus loin. Elle rentra dans la bibliothèque et salua Monique la charmante bibliothécaire. C'était une dame âgée et douce. Elle l appréciait beaucoup.
-Comment tu vas Cia ? Elle l'appelait toujours ainsi et cela lui faisait plaisir.
-Je vais bien et Toi Monique ? Aujourd'hui je ne compte pas rester. Je vais juste emprunter un bouquin et rentrer de si tôt
-Pas de souci. Il y en a des nouveaux qui vont te plaire.
-Merci.
Elle prit le temps d'en choisir un qu'elle serait sûre de lire après. Elle l'enregistra puis s'en alla.
Elle marcha doucement. Elle prit place dans la voiture et salua Patrick.
-Salut Val. Tu es très en beauté.
-salut, merci beaucoup. T'es pas mal non plus.
-tu es prête ?
-oui
Ils s'en allèrent.
Qui pourrait imaginer que dans cette voiture comme toute autre se tenaient main dans la main une adolescente sans histoire de 17 ans et un homme de 30 ans ?
Qui pourrait croire que ce samedi serait bien différent ?

L'absence d'un pèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant