Black Jack (Fanfiction Harry Potter)

Chapitre 9 : Une discussion s'impose...

           Lorsqu'il entra dans la pièce, Remus Lupin arpenta des yeux les environs, espérant découvrir dans les allées vides, la trace de son ami. Les lieux étaient déserts. Il ne fallut que très peu de temps pour le lycanthrope pour les localiser. Il voulu tout d'abord s'avancer discrètement, mais se révisa et préféra rester en arrière, feignant la rencontre surprise. Sirius serait surement sur ses gardes, et une altercation ruinerait toute tentative de paix. Alors qu'il se dissimulait derrière une rangée d'encyclopédies poussiéreuses, il observa en silence la scène qui se déroulait sous ses yeux. Le bras du Gryffondor enlaçait les épaules de la Serdaigle, d'un air protecteur. Les joues rosies, elle avait cette expression surprise, devant un Sirius Black lui récitant sa leçon sur le bout des doigts. Elle le corrigeait quelques fois, mais seulement pour appuyer son propos. La fierté d'avoir un rival à sa hauteur se lisait dans ses yeux. Tantôt elle entortillait ses cheveux autour de ses doigts, tantôt elle triturait la page, cornant le coin. Lunard fut plutôt surpris de la scène, en soi, le comportement dragueur de Patmol il y était habitué. Mais l'attitude de Du Château le questionnait tout autant : il ne se souvenait pas le moins du monde que la belle eut été attirée par Black. Plus encore, qu'elle céderait aussi facilement à ses avances. Tout ceci ne faisait qu'accroître la méfiance du loup envers l'aigle.

Quand enfin Remus décida d'approcher, il toussota pour signaler sa gêne. bon pour l'effet de surprise on repassera, de toute manière il n'avait jamais su mentir. Black sursauta, lâchant sa partenaire, comme honteux. Détournant le regard, il fit mine de se replonger dans ses révisions, ignorant royalement la présence de Lunard. N'importe qui de censé aurait pu se vexer, mais ce n'était pas son cas, le comportement de Black le trahissait : la situation le gênait tout autant qu'il ne la comprenait.

« Bonjour... Remus c'est ça ? », demanda la bleue et bronze, brisant le silence. « Pouvons-nous faire quelque chose pour toi ?

Son air supérieur était revenu aussi vite, portant un véritable masque de comédienne. Son ton n'était pas sec mais plutôt doux, parsemé d'ironie. Bien sûr qu'elle n'en avait que faire de ce que voulait Remus, elle cherchait juste à abréger cette interruption.

- J'aurais aimé parler avec Sirius, quelques instants, mais il ne semble pas disposé. Je repasserai plus tard.

           Lupin retourna sur ses pas, s'apprêtant à quitter la bibliothèque, quand une voix masculine l'interpella. Arès Avery venait de pénétrer les lieux, le match de Quidditch venait sûrement de se terminer. Jamais il n'avait pris le temps de détailler le personnage, mais sa démarche lente insufflait le respect. Une carrure très fine, emmitouflée dans d'épais vêtements de velours, un air hautain, rehaussé d'un sourire d'une blancheur éclatante.... Dracula aurait de quoi pâlir de jalousie. Avery savait tenir sa réputation, et les illustres et sinistres exploits de sa famille qu'il n'hésitait pas à dévoiler quelque soit l'occasion.

« Ne pars pas si vite mon ami, j'aimerais m'entretenir avec Eléanore personnellement. Je suis sûre qu'elle n'y verra aucun inconvénient, n'est-ce pas ? », souligna-il d'une voix sensuelle.

            Bien moins réticente à cette entrevue imprévue, Du Château sauta de sa chaise, se relevant rapidement. Le dos droit, les bras le long de son dos, ses mains liées, elle affichait une neutralité déconcertante. Le manuel avancé de potions n'avait pas suffi à retenir l'attention de son compagnon, qui face à la vivacité de sa réaction, avait détourné le regard vers les deux hommes.

« Bien sût, de toute manière nous avions fini, n'est-ce pas Sirius ? »

             N'attendant même pas l'approbation de Black, la jeune femme lui avait tendu un paquet de biscuits, semblable aux cookies moldus, et ramassant ses affaires, elle se précipita dehors, suivie par son ami Serpentard. Le Gryffondor stupéfait, était resté là, stoïque, n'ayant pas le moindre mot à dire. Soupirant longuement, il désigna le siège désormais vide à son meilleur ami, qui s'y installa silencieusement.