« Frenchie réveille-toi ! On a besoin de toi ! »
Eléanore était violemment secouée par une deuxième année, dont les cheveux rouges venaient se lier en deux nattes collées. Son petit nez était plutôt disgracieux, mais ses yeux plutôt expressifs. Elle avait ses sourcils rehaussés, dessinant une expression singulière partagée entre l'agacement et l'étonnement. Depuis qu'elle était arrivée en 6ème année, et malgré qu'elle n'eût pas fait l'intégralité de son cursus à Poudlard, Du Château avait été désignée comme préfète. Ce qui faisait d'elle LA personne à réveiller en cas de problème. Cependant, elle ne s'était pas vraiment habituée à son nouveau statut, ni à son nouveau surnom d'ailleurs. C'était ça ou « petite baguette » alors à choisir...
Frottant ses paupières engourdies, Eléanore se leva péniblement, ne prenant même pas la peine de se rendre présentable. Elle arriva ainsi peu vêtue, uniquement d'une large chemise blanche d'Homme qui lui descendait jusqu'au milieu des cuisses. Un liseré bleu et rouge en sertissait le col, et était assorti à de grandes chaussettes qui couvraient ses mollets jusqu'aux genoux. Toujours endormie, elle ne comprenait pas l'afflux d'information qui lui parvenait de toute part. Quand enfin, Pamela (la jeune étudiante qui l'avait réveillé) réclama le silence, elle put lui expliquer clairement.
« On n'en peut plus, cela va faire bientôt une demi-heure que Black s'époumone en hurlant ton nom et en essayant de rentrer dans le dortoir... Je ne comprends même pas que Rusard ne l'ai pas encore attrapé, mais je t'en supplie pour le bien de notre sommeil, va lui parler ! ».
Une flopée d'approbation, de hochements de tête, marqua les propos de la jeune fille. Elle avait un sacré caractère pour son âge et était tellement appréciée pour cela. Eléanore soupira longuement, jura quelque peu dans un français que personne ici ne pouvait comprendre, et se saisissant d'un plaid aux couleurs de sa maison, elle quitta la pièce. Le plaçant sur ses épaules, descendant les premières marches, elle commençait seulement à prendre conscience de ce qui l'entourait lorsque Sirius apparu dans son champ de vision.
Aussitôt qu'elle fut à sa portée, Black se jeta dans ses bras, la soulevant par la taille, pour la presser contre sa poitrine. Totalement sonnée face à cette imprévisibilité, elle poussa un cri de surprise, alors qu'elle sentait de longs sanglots glisser le long de sa peau. La main de Black torturait ses cheveux courts, alors qu'il tentait de maintenir ses gémissements. Elle le repoussa comme elle le pouvait, ne voulant le blesser une seconde fois. Il devait être sûrement alcoolisé pour se comporter de la sorte, ou alors il était bel et bien fou et elle avait intérêt à courir plus vite que lui. Comprenant l'absurdité de la situation, le Gryffondor la reposa, et se morfondit dans un florilège d'excuses.
Ne savant que répondre, face à tant de regrets, de culpabilité vaine envers lui-même, gênée par l'accoutrement qui révélait bien plus qu'il ne le devrait, la couette s'étant volatilisée dans son élan. Couvrant de ses bras ses cuisses nues, elle voulu s'asseoir sur les marches quand Black lui tendit sa veste de cuir.
« Je t'en prie, ne t'en vas pas.... Je ne comprends pas... je ne sais pas ce qu'il m'arrive, je te le jure ! Mais je suis fou de toi, et tu ne quitte pas mes pensées. J'ai voulu t'oublier, mais tu es là continuellement, jusque dans mes rêves. Je ne peux contrôler mon esprit ni mes actions quand tu es là. Tu ne peux pas imaginer à quel point je me retiens de te prendre dans mes bras en cet instant. »
La jolie française, souffla sur une mèche courte qui lui obstruait la vue, et plongea son regard océan dans le brun de son interlocuteur. En France, elle avait eu des cours d'iridologie, une science moldue qui consiste à révéler l'état de santé d'un individu juste en le regardant dans les yeux. Cela fonctionnait aussi avec les sentiments, si ces derniers étaient sincères. Que voyait-elle dans les yeux de Black ? De la souffrance, énormément de souffrance. De l'incompréhension aussi, et un amour fugace qu'il ne pouvait maîtriser. Ainsi il ne mentait pas, et elle lui faisait vraiment de l'effet. C'était plutôt flatteur à y penser, surtout quand on sait que Sirius est l'un des partis les plus convoité de l'école... Que devait-elle faire ? Elle lui avait déjà pardonné, depuis si longtemps, peut être souhaitait-il l'entendre de sa propre bouche... Mais quid de ses sentiments ? Du Château n'avait jamais envisagé une quelconque relation auparavant, surtout au vu de l'animosité qui les avaient liés auparavant.
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Black Jack (Fanfiction Harry Potter)
Hayran KurguVictime d'une de ces blagues dont ses amis Maraudeurs sont si friands, la jeune Lily Evans du haut de ses 17 ans, avait concocté là la plus belle des vengeances. Quoi de plus humiliant que de voir le roi des Gryffondors, l'éternel farceur Sirius Bl...