Le voisin du 9ème

5 Malaise

PDV DE SASUKE

Je me lève en m'étirant tel un chat. Je sors de mon lit à deux àl'heure pour me diriger jusqu'à la salle de bain. Je me passe de l'eau sur le visage, et commence à retirer mon t-shirt mikey qui me sert de pyjama. Un frisson me parcourt l'échine alors que je laisse tomber le vêtement au sol. Je tourne la tête de tout coté comme pour vérifier que je suis bien seul.
Je ne sais pas pourquoi, mais ces derniers temps, je me sens mal à l'aise dans mon propre appartement. J'ai cette impression permanente d'avoir quelqu'un chez moi. J'entends des bruits et je sens des courants d'air alors qu'aucune fenêtre n'est ouverte. Je remarque aussi que la peinture se décolle un peu partout dans la salle de bain et ma chambre. Pourtant, ma chambre n'est pas la pièce la plus humide.

Je vais dans la cuisine toujours torse nu. Je me saisis de mon téléphone, que j'ai laissé sur la table basse hier soir, pour regarder mes messages. Je souris en constatant que Suigetsu continue de chercher tout un tas de stratagèmes aussi ridicules les uns que les autres pour m'aider à me rapprocher de Shikamaru.
Puis, je reçois à l'instant un message de Kakashi.

"- Salut Sasuke. Bien dormi?

- Oui merci. Je vais prendre mon petit dej.

- Ce matin c "contrôle surprise" alors prends un bon petit dej. Pas juste un yaourt et une pomme.

- Ok."

Je repose l'appareil avant de m'avancer vers le frigo. Quand je l'ouvre, je me rends compte qu'il est désespérément vide. Tout ce qu'il reste c'est un yaourt à la myrtille et une pomme.

J'attrape la pomme et l'apporte à ma bouche. Tout en mangeant je fini de me déshabiller complètement. Au moment où le dernier morceau de tissu qui me couvrait touche le sol, je me sens comme nauséeux.
Je crois ressentir une main invisible descendre lentement du haut de mon dos jusqu'à mes fesses et s'y attarder pendant ce qui m'a parue durer des heures.
Instinctivement je me retourne vivement en essayant de me cacher avec mes mains.
Il n'y a personne. Encore une fois je me dis que c'est la fatigue ou je ne sais quoi d'autre. J'en arrive même à un stade où je me dis que je deviens fou.

J'arrive à la fac avec cinque minutes de retard. Je me faufile à pas de loup dans l'emphi jusqu'à une place de libre. Au moment où je fais de mon mieux pour m'asseoir le plus silencieusement possible, la porte s'ouvre à la volée - laissant entrer un jeune homme éssoufflé à la cheuveulure rougoyante - brisant ainsi le calme du cours.
Il s'assoit à côté de moi tout en s'excusant du dérangement. Kakashi s'avance vers nous et nous donne notre examen. J'inscrit mon nom sur la feuille et commence à répondre aux questions.

Une fois mon examen terminé je pose mon stylo et attends. J'observe mon voisin de table discrètement alors qu'il continue d'écrire.
Son aire calme et impassible m'intrigue un peu.
Il achève à son tour son évaluation et sort un petit bloc de feuilles pour commencer à écrire dessus puis il me le tend. Je lis:

"- Pourquoi tu me fixe comme ça ? Je t'intéresse ?

Je le regarde pris de cours. Je ne sais pas quoi lui répondre. Il me sonde de ses yeux verts d'eau entourés d'un fin trait de crayon noir.
Il reprend son carnet et se remet à écrire.

- C'est quoi ton nom ?

- Sasuke.

- Gaara.

- Tu étais où avant ? C'est la première fois que je te vois.

- Tokyo.

- C'est la première fois tu viens à Paris ?

- Non."

Ses réponses souvent monosyllabiques rendent le personnage d'autant plus difficile à décrypter que son regard inexprésif.

A la fin du cours nous sortons tous les deux avec un estomac aussi vide que mon carnet d'adresses. Gaara m'invite au Mcdo du coin.
Pendant le déjeuner j'essaie de continuer mon questionnaire. Toujours en jeune homme peu éloquent il ne me répond que par "oui" ou "non". Par fois il ne me répond même pas du tout.
Je ressens tout de même un sentiment de plénitude. Grâce à lui tout mon stress accumulé dans la semaine s'envole.
Enfin c'était le cas jusqu'à ce que j'apperçoive Shikamaru avec sa commande s'avancer vers nous. Il me repère bien vite et prend place à notre table.

"- Salut Sasuke.
Comme d'habitude dès que je le vois je perds l'usage de la parole.

- Sa...Salut Shik...maru."

Il se présente ensuite au rouquin qui m'observe avec un petit sourire en coin.
Tout au long du repas je tente de me faire comprendre de mon crush comme je peux. Plus je distingue l'amusement grandissant sur le visage de Gaara, moins mes phrases n'ont de sens.
Après le départ du brun, mon nouveau camarade rit légèrement en me disant :

"- Tu t'exprime de façon très étrange. Je rougis un peu gêné. Vous vous connaissez depuis longtemps?

- Depuis le lycée. Il...

- Te fait perdre tous tes moyens dès que vous êtes ensemble. Termine-t-il.
Je hoche la tête. Il t'aime bien et ça se voit.

- Peut-être mais pas comme je voudrais... Et la drague c'est vraiment pas mon fort.

- C'est sur. J'imagine que tu n'as pas essayé de lui dire ?"
Je secoue tête en signe de négation.

Nous ne nous quittons plus de la journée après le déjeuner.
Mes efforts finissent par payer. Gaara se confie à moi sur ses activités et ses rêves d'avenir. Nous avons bien plus en commun que je le croyais. Nous échangeons bien vite nos numéros. Nous prenons également le même métro car son frère aîné habite dans mon cartier et il veut lui rendre visite. Nous nous séparons donc à quelques rues de chez moi.

De retour dans mon apparte, je me sens à nouveau dévisagé de tout les côtés. Pour oublier cette sensation désagréable, j'ouvre mon ordinateur portable et jette un oeil à de potentiels nouveaux abonnements ou commentaires à ma dernière vidéo.
Des tas de petits messages super gentils apparaissent sur mon écran.
" tu as une voix d'or Sasu !" ou " j'adore ta dernière chanson 😘😘" sont les commentaires les plus récurrents.
Un certain Kurama9tail a posté: " ta voix est toujours aussi mélodieuse Sasu. J'ai hâte de l'entendre à nouveau 😍😍😍😍😍."
Je remarque que ce Kurama commente et like toutes mes vidéos sans exception.
Ça me fait chaud au coeur de voir que ce je fais plaît à la majorité des gens.
Le dernier message que je lis vient de Shukakupandaroux. Ce qu'il dit achève de pousser mon mal-être à l'extrême.

"Je sais qui tu es."