Chapitre 8.

1K 83 22
                                    

Tout était noir autour d'elle. Mais elle était en vie, elle en était certaine. Son dernier souvenir était le gout de la fumée sur sa langue et la certitude de mourir. Elle tenta de se redresser, et tomba sur le sol. Les dalles glacées contre son visage la firent frissonner et elle repensa à ce fameux jour, celui ou l'enfer avait débuté, le jour où elle était arrivée ici.

Elle n'avait plus aucune force. Une sorte de lassitude qui l'envahissait et engourdissait ses membres.

Au fond, elle voulait que ce cauchemar prenne fin depuis le début. Elle ne souhaitait que ça. Arrêter de souffrir, ne plus avoir à se poser de questions sur le nombres de temps qu'il lui restait à vivre.

Alors elle essaya de tout oublier. De laisser le néant envahir son esprit. Elle en avait besoin.

Elle ferma les yeux sur cette pensée, sans savoir que le lendemain serait bien pire que tout le reste.

*

Elle essayait vainement de s'endormir quand elle entendit la porte grincer sur ses gonds.

- Vous êtes venu me chercher ? s'enquit-elle dans le noir.

Sa voix. Étrangement, elle savait encore parler. Elle aurait cru que c'était fini. Mais non. Sa voix était rocailleuse, faible.

Impassible.

Il l'avait forcément sauvé de l'incendie. C'était la seule solution possible, où alors elle n'aurait pas été en vie à l'heure qu'il était. Mais il ne laissa entendre rien de tel.

- Je suis venu t'achever.

Se furent ses seuls mots. Elle voulu se relever et pour cela s'appuya faiblement sur ses coudes. Mais cela ne servit à rien, car son corps refusait de réagir et de se mettre sur ses jambes. Les yeux mis clos sous la douleur, elle se rendit compte qu'il était sortit.

Puis tout alla très vite, et elle ne comprit pas ce qui se passait.

Une explosion retentit et tout à coup, la moitié du plafond s'effondra dans une assourdissante détonation. Une pluie de bloc de pierres, de gravas et de ciment tomba sur elle. Elle sentit quelque chose lui broyer la cheville et elle se rendit compte qu'elle n'entendait plus rien.

La douleur l'envahit et elle se détourna pour tousser un filet de sang. Elle n'arrivait pas à se relever, elle était coincée. Il y avait de la poussière partout, elle s'infiltrait dans son nez et sa bouche et brouillait sa visibilité. Elle sentit une terreur sans nom l'envahir à l'idée qu'elle mourrait étouffée, ensevelit sous des amas de gravas, et dans un accès de panique elle se mit à bouger dans tous les sens pour tenter de se dégager du bloc qui retenait sa jambe.

Ce fut inutile. La deuxième explosion lui fit perdre connaissance, et elle s'effondra, la tempe couverte de sang.

*

L'obscurité. Elle l'enveloppait de nouveau.

Mais elle ressentait la douleur. Si intense, si présente, qu'elle ne pouvait pas être morte.

Alors elle entrouvrit les yeux. La pièce était blanche et remplie d'appareils. Elle essaya de tourner la tête, et ce geste lui envoya une telle charge de douleur qu'elle gémit. Mais si son cou la faisait souffrir, elle ne sentait même plus ses bras et ses jambes.

À gauche, il y avait un appareil avec une poche et une perfusion, qui devait sans doute être plantée dans son bras.

Elle essaya de comprendre ce qui se passait, mais son cerveau était teriblement embrumé et la douleur lui coupait le souffle.

Chasseur de primesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant