Chapitre 10.

884 71 14
                                    

- Ils voulaient te faire une surprise, expliqua ma mère alors qu'on franchissait le seuil de la maison, à peine sorties de l'hôpital. Donc ils se sont tous réunit dans ta chambre et ils t'attendent. 

Quelle curieuse situation. 

Après six mois d'enfermement, je m'en étais sortie. On m'avait soigné comme on pouvait à l'hôpital. L'homme qui m'avait kidnappé était en fuite. Ils essayaient tous de me rassurer en disant qu'ils allaient le rattraper mais je savais bien que ça n'arriverait pas. Je ne savais pas pourquoi cet homme m'avait enfermé pendant six mois. Ni qui il était et si c'était lui qui avait assassiné ma meilleure amie. Ni pourquoi il avait fait ça. 

La seule chose que je savais c'est qu'il allait revenir. Et ce n'était peut-être pas beaucoup mais ça suffisait. 

Ma mère alla avec moi jusqu'à ma chambre, où on entendant beaucoup de voix. Elle y frappa quelques coups et tout d'un coup il n'y eu plus un seul bruit.

- Vas y, me souffla t-elle. Vas retrouver tes amis.

Elle partit. Je restais quelques secondes seules, la main sur la poignée. 

Et j'ouvrais.

À l'intérieur était entassées environ vingt personnes. Clara me sauta dans les bras, et je vis tous mes amies, certains que je n'avais pas vu depuis plusieurs années défiler et venir me serrer dans leurs bras en pleurant et souriant. Je fut presque déconcertée de me souvenir de tous leurs noms, de voir leurs visages familiers, et de me rappeler des brides de souvenirs les concernant en les serrant dans mes bras. Au fond, peut-être qu'à l'intérieur, ça n'était pas encore tout à fait détruit.

Oui, j'étais de retour. Non, je n'étais pas morte. La police allait lui faire payer, oui. Oui, ils m'avaient aussi manqué. 

Je m'approchais de Caleb et lui prit la main. Il me la serra fort. Au bout d'un moment le brouhaha cessa un peu et tous se tournèrent vers moi. 

- Écoutez, lançais-je à la cantonade, je suis très heureuse que vous soyez venus pour moi, ça me touche énormément. Mais vous devez savoir une chose. 

Le silence planait, on aurait entendu une mouche voler. Tous étaient accrochés à mes lèvres et ça me gênait encore plus.

- Je... Je ne sais pas si la personne que vous connaissiez est toujours là. Ce que j'ai vécu... Je... je ne sais pas si je suis toujours la même,  je crois que passer tant de temps enfermée, loin de tout, ça m'a fait perdre la tête, alors... 

Je sentis quelqu'un me prendre ma deuxième main libre. Je me retournais et découvrait Clara. Ses yeux brillaient.

- Celle qu'on connaissait aurait exactement prononcé ces mots, déclara t-elle.

 Je m'essuyais le visage d'un revers de la manche. Mais s'ils disaient que j'étais toujours la même malgré tout, pourquoi me sentais-je tellement étrangère à moi même ? 

- Mais Clara à raison, appuya un de mes amis. Tu es toujours la même. Et on sait tous ce que tu as traversé, on va pas te juger.

- Pendant que tu étais enfermée là bas, reprit Clara, il y a eu pleins d'avis de recherche, tu es passée à la télé, on voyait ton visage partout, et on disait que tous les moyens seraient employés pour te retrouver. Ils ont réussit et c'est tout ce qui compte.

- Et puis, commença Caleb, son sourire disparu, tout le monde pensait que... qu'il y avait un rapport avec Jenn.

J'acquiesçais, incapable de dire un mot de plus. Les larmes brouillaient ma vue, et l'une de mes amies me donna un mouchoir. 

Chasseur de primesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant