Chapitre 30

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Je ne veux pas le perdre. 

Le lendemain midi, Shoto et Izuku avaient déjeuné ensemble comme convenu et Todoroki s’était expliqué, racontant globalement l’histoire qui le liait à Katsuki depuis fin septembre sans entrer dans les détails. Il conta leur rapprochement, leurs conversations sur leur enfance, les fois où ils avaient dormi ensemble, le week-end chez les Bakugou, leurs souvenirs, noël, le premier de l’an, son anniversaire. Midoriya était subjugué. Shoto parlait tellement et avait tant de choses à raconter que le petit vert n’avait pratiquement pas le temps de caler une phrase, se contentant de commenter le récit passionné de son meilleur ami par diverses onomatopées. Mais il était encore plus subjugué par la relation totalement improbable et pourtant bien réelle qui s’était créée entre les deux garçons. Il pouvait jurer voir l’expression de Todoroki s’illuminer à la simple mention de son ami d’enfance et, sans vraiment savoir pourquoi, il était heureux. Heureux de les voir épanouis ensemble, complices et proches. Peu importe la nature de leur relation ou de leurs sentiments, Midoriya aimait le simple fait de voir Shoto sourire dès qu’il prononçait le prénom de Kacchan. 

De l’autre côté, plus Todoroki parlait, plus il se rendait compte que, depuis quelques semaines, il se voilait la face sur les sentiments qu’il ressentait pour Bakugou. Il insistait à chaque fois pour dire que c’était son ami mais, en faisant le récit de leur histoire à Midoriya, il se rendait parfaitement compte qu’il avait apprécié tous les moments qu’ils avaient partagés et qu’il désirait plus que tout en partager de nouveaux. Sa réaction face à la perte possible de Katsuki avait été bien plus violente qu’envers Shinso, ce qui témoignait des sentiments du garçon. De plus, face au regard surpris de son meilleur ami, Shoto se rendait bien compte que de simples amis ne dormaient pas ensemble dès qu’ils en avaient l’occasion, ils ne cherchaient pas non plus à passer la moindre parcelle de temps libre avec l’autre. De simples amis n’avaient pas envie de s’embrasser non plus. Pourtant, cette envie, Shoto l’avait déjà ressentie. À noël pour la première fois, mais il avait mis ça sur le compte de l’instant ‘romantique’ de l’éclairage du sapin. Puis, de nouveau, au jour de l’an. Cette fois-ci, il s’était dit que c’était certainement dû à l’excès d’alcool qu’il avait dans les veines. Enfin, il avait ressenti une folle envie d’embrasser Bakugou le soir de son anniversaire, en trouvant ce dernier sur le pas de sa porte. 

Mais, pour cette fois-là, il n’avait trouvé aucune excuse valable. Simplement un désir profond de goûter cette bouche qui semblait l’appeler. Mais il avait rapidement balayé ses pensées en allant travailler et n’avait pas eu le temps d’y penser correctement. Pourtant, face à la potentielle perte de Katsuki, Shoto avait pleinement réalisé l’importance que ce garçon explosif avait dans sa vie. Il l’avait découvert, apprécié, soutenu, et avait fini par craquer pour son charme sauvage. C’était même bien plus que ça. Katsuki ne lui plaisait pas juste physiquement, de par sa beauté, son air rebelle et indomptable, son corps musclé et son captivant regard rubis. Il aimait aussi le caractère du garçon, ses facettes faibles, son manque de patience qu’il trouvait adorable, sa détermination hors-du-commun, sa manière si particulière de se soucier des autres sans le leur montrer, sa force et son intelligence, la façon qu’il avait de froncer ses sourcils, la douceur des traits de son visage lorsqu’il ne prenait pas son air grognon, l’odeur de pomme de ses cheveux, sa voix lorsque ce dernier prononçait son prénom presque timidement, sa passion secrète pour les fleurs et pour la cuisine qu’il avait fini par découvrir. Les défauts, les qualités, les tics et autre mimiques de ce garçon, chaque détail lui plaisait. 

Todoroki soupira, admettant finalement que Bakugou lui plaisait et constata le sourire éclatant de Midoriya. Ce dernier était ravi. Après plus d’une année de célibat, où personne n’avait éveillé le moindre intérêt chez Shoto, celui-ci s’était de nouveau entiché de quelqu’un, et cette personne n’était autre que son ami d’enfance qu’il avait toujours connu célibataire. Du point de vue du numéro un, il s’agissait d’un combo gagnant. 

Même les héros ont besoin d'un héros <TodoBaku>Où les histoires vivent. Découvrez maintenant