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Lorsque je me suis réveillée, je me suis rendue compte de deux choses atroces. Premièrement qu'on ne pourra jamais revenir en arrière; quand c'est fait, c'est fait. Deuxièmement, qu'on ne peut pas vraiment faire confiance aux gens.
À quel moment est-ce que tu ouvres les yeux ?
Ah , encore ma putain de conscience.
J'ai stimulé des céphalées pour ne pas aller à l'école ce jour là. J'étais horrifiée , dévastée. En même temps impuissante et inutile.
J'ai fait une tasse de thé et je me suis assise au salon . J'ai réfléchi , sans trouver de solution.
J'ai repensé à toutes mes tierces de bonheur avec celui que j'aimais et que j'aime toujours ; mais qui , au delà de tout soupçon , m'avait laissé un poignard tranchant dans le cœur. J'ai senti des larmes arriver , chaudes. Je les ai laissé couler. Pas abondantes mais révélatrices de désespoir.Que pouvais je faire d'autre ?
J'ai pris ma tasse de thé et je l'ai collé à ma bouche pour pouvoir en consommer. Malheureusement, il avait refroidi. J'ai reposé la tasse sur la table.
Il m'arrivait de toucher et caresser mon ventre , de temps à autre. Réflexe de femme enceinte ? Certainement. Elles ont toutes ce geste en commun, d'après les psychologues. C'est comme une sorte de communication entre la mère et son enfant.
J'ai pris mon téléphone et j'ai entré certaines recherches dans la barre d'un navigateur pour avoir quelques informations. J'ai lu pleins de trucs à la fois intéressants et effrayants. Ça m'a quelque peu apeuré quoique je n'avais de raisons de l'être .
À un moment, j'ai vu qu'une notification d'un message de la part de Ludovic venait de s'afficher. J'ai cliqué.
~De Ludovic ~
Je peux t'appeler ?
~De moi~
Ouais.
Conversation téléphonique
*De Ludovic *
-Salut
*De moi*
-Salut
Silence.
*De Ludovic*
- Je voulais qu'on se voit pour essayer de mieux parler de notre situation, Élodie.
*De moi*
-Ah , et où donc ?
*De Ludovic*
-Tu pourras m'attendre près de l'épicerie qui est proche de chez toi. Je viendrais te chercher.
*De moi*
-Quelle heure?
*De Ludovic*
- A 10 heures.
*De moi*
-Tarde pas.
*De Ludovic*
-Sans faute.
Fin de la conversation téléphonique.
Pas de romantisme, aucun signe d'amour. Rien .
Et puis , pas étonnant. Je m'en beurre.
Bien sûr après avoir pleuré.
La ferme conscience ! La ferme!
Je me suis habillée vite fait et je l'ai retrouvé. Quand je l'ai vu mon sang s'est glacé , et je n'ai pas pu m'empêcher d'être dégoûtée.
Il était véhiculé. Comme quoi , la vie lui souriait parfaitement.
Il m'a demandé d'y monter,ce que j'ai fait.
-Salut Élodie
-Oui, bonsoir.
- Vu ce que nous traversons actuellement, on devrait trouver une solution.
-Ah oui ? Et laquelle!??? Avais-je demandé froidement.
-Tu sais , y'a une clinique pas loin de ma maison.
-Et?
- Ils font des injections pour avortements . J'ai déjà payé.
- Pardon? Des injections?
- Oui pour avort...
-J'avais compris ce que tu veux dire , -le coupant brusquement-, mais des injections tu t'entends parler?
De grosses larmes ont commencé à envahir mon cristallin et je n'ai pas pu m'empêcher de les laisser couler.
- Pleure pas , j'essaie d'arranger la situation. T'as juste qu'à coopérer et on te débarrasse de ce truc.
-Au contraire tu l'empires. Tu imagines si je perds la vie avec tes putains d'injections? Tu es vraiment horrible. Tu penses qu'à toi . T'es HORRIBLE! Nos chemins n'auraient jamais dû se croiser . Je regrette énormément (toujours en pleurant et ouvrant la portière) . A dieu.
- Attends tu vas quand même pas y aller pieds , il fait chaud et vu ton état aussi. Viens.
J'ai couru sans plus me retourner, et heureusement pour moi j'ai pris un raccourci étroit et comme il était véhiculé il n'a pas pu me rattraper. Franchement tout sauf ça. Il m'avait parlé avec une indifférence incroyable. Et quand il a traité ce que je portais en moi de << truc>> , ça m'a sincèrement brisé le cœur. C'était trop beau pour être vrai. Vraiment le bonheur sans fin n'existe que dans les films.
J'ai vu les notifications de ses appels et messages arriver. J'ai ignoré, j'étais complètement abattue et hors de moi. Comment j'allais faire maintenant? Comment?? J'ai remarqué le regard des gens qui me voyaient entrain de pleurer tout le long du chemin .
Je suis rentrée chez moi , toujours en pleurant; et croyant qu'il y'avait personne jusqu'à ce que je me rende compte que ma maman était là.
-Ma fille? Qu'est ce qu'il y'a ? pourquoi ces pleurs ?
Je n'étais plus à mesure de garder ça pour moi parce que j'entrais dans la dépression. Et sans m'en rendre compte, les mots sont sortis seuls de ma bouche.
-Maman , je suis ... enceinte.
Elle s'est arrêtée de faire ce qu'elle faisait.
- Je ne t'entends pas bien . Tu dis? Stupéfaite .
-Je suis enceinte, je suis désolée que tu l'apprennes comme ça, je ne voulais vraiment pas te décevoir ; je suis désolée.
- C'est De qui ?
Son calme m'impressionnait jusque là. J'ai pensé que si j'indexais Ludovic, avec les sérieux problèmes qu'il avait déjà avec sa maman et son beau père ; ça lui causerait encore plus d'ennuis. Oui , je continuais d'avoir bon cœur . Et donc , j'ai menti à ma mère. Je lui ai dit que en janvier pendant le baptême de ma nièce , pendant que je suis partie chercher des boissons, la dite nièce m'accompagnant , une fois dans la boutique , le gérant avait essayé de nous brutaliser et avait séquestré la petite. Et du coup j'ai du me livrer à lui pour pas qu'il lui fasse du mal.
- Scéne montée de toute pièce, mademoiselle. Si ça avait été le cas , tu m'aurais parlé de ça une fois à la maison.
-Je ne voulais surtout pas t'inquiéter , donc j'ai gardé ça pour moi. Je suis sincèrement désolée maman, j'ai préféré me sacrifier à la place de Cécilia , elle n'a que 3 ans , tu imagines si ça lui était arrivé ? ( toujours en pleurant)
- Viens monte dans la voiture, on va là-bas tout de suite , il ne peut pas s'en tirer comme ça.
Aïe, je crois que je vais me faire démasquer. Mon Dieu , aide moi. Si je lui parle de Ludovic, il risque d'être expulsé de chez lui. Je ne voulais pas être la source de son malheur même si lui , il était la source du mien.
Grande fut ma surprise quand une fois arrivée, ce n'était plus un bar mais un salon de coiffure. Je suis restée dans la voiture et ma mère est allée chercher des informations. Apparemment, le propriétaire serait décédé, et son épouse avait vendu l'emplacement à une coiffeuse , donc elle ne savait pas où pouvait se trouver le gérant. Ma mère était désespérée, et moi aussi. Même comme un peu heureuse que mon plan ait marché . Quand nous sommes rentrées, j'ai fait une prière et j'ai demandé au Seigneur de me pardonner pour ce que j'avais fait. Et je m'étais jurée de ne plus jamais aimé, et cette fois pour  de vrai. Je suis restée enfermée dans ma chambre toute la soirée. Maman est venue prendre de mes nouvelles.
-Ma fille ?
J'ai hoché la tête.
-Tu vas bien ? Oh tes yeux sont tout enflés.
-Je vais bien mama, ne t'en fais pas.
-Je dois m'en faire, je suis ta mère.Comment tu as su pour ta grossesse ?
-J'ai fait des tests
- Fais voir , tu les a achetés ou ?
-À la pharmacie (en les lui tendant )
- D'accord, deux traits ... donc tu vraiment enceinte. Tu veux le garder ?
Petit silence.
-Non, papa n'accepterait jamais et aussi la famille. 15 ans , enceinte. J'aurais aimé mais vraiment je ne peux pas moi-même. Mes études, tout ce que j'ai encore à faire.
Tout ce que je disais était sincère. Et je me suis rendue compte que j'ai vraiment été stupide, en me livrant à Ludovic aveuglement. Probablement il n'allait plus appeler ou chercher à avoir de mes nouvelles. Je savais désormais comme me comporter dans le futur , c'était une leçon que je gagnais.

Le lendemain.

Maman était allée rencontrer l'un de ses vieux amis, qui exerçait le métier de docteur dans un hôpital de la place. Il s'était arrangé, et comme convenu, je devais me faire avorter le samedi qui suivait. Avant , j'allais voir un psychologue pour préparer mon corps et ma conscience à ce qui allait se passer.
Une fois le samedi arrivé, je me suis levée très tôt et brusquement. J'ai , comme à l'accoutumée, dit quelques prières avant de sortir de mon lit. J'ai pris un bain et j'ai beaucoup mangé , sur exigeance du médecin.
Tôt le long du trajet j'étais mal. Je m'en voulais d'avoir menti à ma mère , je m'en voulais aussi pour ce que j'allais faire, et que maladroitement j'avais fait faire à ma mère. Je savais que c'était un péché, un grave péché mais j'étais coincée et c'était le seul moyen que j'avais pu utiliser pour me sortir de cette situation. Généralement, un enfant est une source de bonheur, de joie. Il est bien vrai que je souriais souvent en regardant mon ventre , mais ce sourire s'effaçait dès que je repensais à tout ce que mon paternel aurait dit , ou fait. Il me disait toujours que j'étais sa petite étoile et qu'il savait que je ne le décevrais pas. Donc je n'avais que l'avortement pour option.
Quand nous sommes arrivées , j'ai salué le docteur en question, il m'a posé des questions, les mêmes que celles de la psychologue. Si j'étais prête , si c'était ma propre décision et pas celle de quelqu'un d'autre, si j'étais sûre de ce que je faisais. Dans tous les cas , mes réponses étaient pareilles.
Vers 10 heures , ils m'ont amené dans un bloc et je me suis couchée. J'ai dit un nôtre père rapidement, et ils ont commencé la sale besogne. Mes mains étaient serrées et bloquées par des ficelles de lit d'hôpitaux. Je voyais des ciseaux , des aiguilles et pleins d'autres trucs. Je pensais qu'ils auraient mis une anesthésie, mais hélas. Ils enfonçaient des trucs dans mon vagin , et a un moment, ils ont mis une sorte d'aspirateur. Tout ce que je pouvais faire était de crier, de pleurer; tellement la douleur était atroce. Les docteurs essayaient de me calmer mais rien à faire, c'était plus fort que moi.A un moment j'ai senti que mes forces me lâchaient , et que ma vue  commençais à être  floue... Tout ce dont je me souviens est que mes paupières se sont fermées brutalement.
Quand je me suis réveillée, j'étais couchée. Maman était là et j'ai vu que ça lui a fait plaisir. Elle m'a expliqué que pendant que les docteurs étaient en travail, je me suis évanouie.
-Tu es réveillée maintenant, gloire à Dieu .
J'ai souri , je n'arrivais même pas à parler.
-Tout s'est bien passé, j'espère que le Seigneur nous aura pardonner .
J'ai secoué la tête.
Le docteur est venu voir si j'étais réveillée
- Tu as été très forte , tâche d'être plus prudente à l'avenir. A t'il dit . -Il a continué en s'adressant à maman - Je vais lui administrer des perfusions. Elle a perdu beaucoup de sang, je t'expliquerais pourquoi tout à l'heure.
Il est sorti et est revenu avec tout le nécessaire pour la perfusion. Puis il a fait signe à maman de le retrouver hors de la chambre où j'étais hospitalisée. Pendant que j'étais seule , j'ai repensé à tout ça, j'ai laissé quelques larmes couler . Mon coeur était rempli d'amertume et de rancune. Quand maman est revenue , elle m'a expliqué que j'avais perdu beaucoup de sang parce que la grossesse était jumélaire. Comme quoi je portais deux gosses dans mon petit ventre. Ça m'a brisé le coeur quand j'ai pensé à ce que je leur avait fait. J'espère que eux aussi allaient pardonner à leur mère, une mère désespérée et adolescente, abandonnée par un père orgueilleux, impuissante , qui n'a eu pour choix , que de les supprimer . Pas parce qu'elle le voulait, mais parce que le destin et les circonstances le lui avait imposé.

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Hello !
Désolée pour la treeeeeees longue attente, mais j'avais certaines obligations qui m'empêchait d'écrire la suite. Néanmoins je suis de retour avec un tout nouveau chapitre, assez long et qui répond à toutes vos nombreuses questions.
Aurez-vous fait pareil , si étiez Élodie ou Ludovic ?
Pour ceux qui ne le savaient pas, moi même je m'appelle Elodie. Je n'avais pas d'inspiration alors j'ai pris mon propre prénom.
Qu'est-ce que vous voyez pour la suite ?
Merci pour vos messages et vos encouragements 🥰
N'oubliez pas de voter et de commenter🙏🏽.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 21, 2020 ⏰

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