21 Février
Nahël glissait sur la glace en suivant ses amis, observant les jeux de lumière qui assombrissaient la patinoire. Alicia était d'une humeur exécrable et d'un commun accord, ils avaient décidé de passer outre sa colère. Ils ne répondaient pas quand elle les provoquait et fuyait lorsqu'elle repartait dans une de ses longues tirades. Sans mal, le châtain avait rapidement comprit qu'il s'agissait du professeur. Visiblement, leur rendez-vous ne s'était pas passé comme attendu et il n'avait pas osé poser la moindre question. Faire la carpette s'avérait très utile quand elle était comme ça.
Il glissa près d'un enfant et sourit avant de le dépasser, rejoignant Tristan qui patinait, les écouteurs dans l'oreille. Il lui agrippa la manche de son pull et sourit avant de se poster à ses côtés.
La première fois qu'il était monté sur des patins remontait à sa sortie du lycée. Avec ses parents, il n'avait droit qu'à peu d'activité. Du piano, essentiellement, pour le reste il devait se concentrer sur ses devoirs et la Bible. Un enfer. Il se souvenait du nombre de fois où il avait dû décliner une sortie avec ses amis ou même une soirée parce que cela ne rentrait pas « dans l'ordre des choses » que lui imposaient ses géniteurs. Aussi, une fois libéré de sa prison, il s'était fait une joie de tester tout ce qu'il n'avait jamais eu le droit de faire à l'époque. Ou au moins tout ce qui l'avait un jour tenté.
— Tu sais, tu devrais nous présenter Armand, dit soudainement Tristan.
Nahël lui retourna un regard surpris, bien qu'il appréciait sa proposition.
— Tu en pince pour lui depuis la première fois... même si ça ne fait pas longtemps que vous êtes ensembles, je pense que ça ira.
— Comment ça, ça ira ? demanda-t-il, intrigué.
Le brun esquiva habilement une petite fille et se demanda comment tourner sa phrase sans vexer son ami. Bien qu'il ait compris l'inquiétude d'Alicia, il sentait que les choses seraient différentes cette fois. Tout d'abord, Nahël semblait vraiment amoureux et heureux. En comparant avec ses précédentes relations, il pouvait assurer ne pas l'avoir vu dans cet état une seule fois. Ensuite, le trentenaire semblait être quelqu'un de réfléchit, de ce qu'il en concluait des descriptions qu'en faisait le châtain. Et pour conclure, il ne semblait plus faire appel aux services de son ami ce qui signifiait que leur relation était sérieuse.
— Je pense que vous resterez longtemps ensemble.
— Tu crois ? sourit Nahël.
Ce serait bien, songea-t-il. En réalité, il attendait le vingt-neuf février avec appréhension. Ses relations ne duraient jamais longtemps et Armand faisait partit de ces hommes qui avaient tenu maximum deux mois. Resterait-il après cette échéance ?
— Je ne suis pas devin, mais je le pense. Prend ton temps, rien ne presse.
Nahël sourit à son ami et le bouscula légèrement d'un coup d'épaule. Il appréciait vraiment Tristan pour son calme et son respect d'autrui. Il ne fourrait jamais son nez dans les histoires qui ne le concernait pas et veillait sans cesse à instaurer une certaine confiance. C'était reposant d'être avec lui.
Ils profitèrent de leur soirée en chahutant par moment puis en patinant à une vitesse folle autour de la piste. Ces moments où il pouvait rejoindre ses amis qui étudiaient encore, se confondre dans leur univers, lui faisait un bien fou. Il n'avait pas l'impression d'être un laissé pour compte. Il se sentait heureux.
Tout allait bien dans sa vie. Pour une fois.
23 Février
VOUS LISEZ
Un petit-ami à louer
RomanceÀ trente-et-un ans, Armand vit sa petite vie de célibataire sans se soucier du lendemain. Sa famille, inquiète de ne pas le voir trouver le bonheur en amour, souhaite organiser un rendez-vous arrangé. N'ayant aucune envie de se retrouver devant un p...