14 Août
Il pénétra dans l'appartement en suivant docilement l'artiste. Les lumières étaient presque toutes éteintes. Seule la lampe du salon était allumée et éclairait faiblement la pièce. Par automatisme, il jeta un regard vers la chambre d'Ashley dont la porte était ouverte. Apparemment, elle était en colonie de vacances pour la semaine. Ce qui permettait au quarantenaire de l'inviter pratiquement toutes les nuits. Les invitations précédemment disparates s'étaient faites régulières au cours du mois dernier. Il n'était pas rare que Tristan se réveille dans les bras de Victor alors qu'ils n'étaient pourtant rien d'autre que des sex friends. Il allait devoir mettre un terme à tout cela s'il ne voulait pas finir blesser. Il sentait qu'il serait compliqué de ne pas souffrir au moins un peu en mettant un terme à leur relation. Sauf qu'il ne souhaitait pas tomber amoureux d'un homme qui ne le voyait que comme un plan cul.
— Dans la chambre, Tristan, lui ordonna Victor au creux de l'oreille.
Un frisson le secoua. Il lui jeta un regard, se mordit la lèvre inférieure et s'exécuta sans plus attendre. Il s'arrêta près du lit et se retourna en observant l'artiste dans son dos qui venait de lui ordonner de se déshabiller. Lentement, il s'exécuta en sentant les prunelles grises de son vis-à-vis le détailler avec autant d'insistance que d'habitude. Victor glissa jusqu'au fauteuil dans le coin de la pièce et y prit place en positionnant son coude sur l'accoudoir, déposant sa mâchoire contre son poing. Ses iris décrivirent le corps mince et pâle du noiraud, l'enflammant à chaque passage. Il l'invita à le rejoindre de son index et Tristan s'assit sur ses talons devant lui.
Il frissonna en sentant le pied de Victor échouer sur sa cuisse et l'écarter. Lorsque ses orteils vinrent titiller son sexe, il se mordit la lèvre inférieure et rougit un peu plus. Il détestait autant qu'il appréciait la façon dont leurs ébats pouvaient se dérouler.
— Un rien t'excite, s'amusa le plus vieux.
Tristan ne répondit pas, conscient d'être un peu trop sensible. Il observa le quarantenaire glisser un doigt dans le nœud de sa cravate pour la défaire. Chaque geste de Victor s'accompagnait d'un regard à son égard. Il déglutit en se faisant bander les yeux et se mordit la lippe, excité.
Victor retraça sa mâchoire de ses doigts, son cou et sa clavicule avant de se lever pour fouiller dans un tiroir. Il en ressortit de quoi enfermer les poignets du plus jeune et une plume. Il revint à sa place, attacha les mains de Tristan et s'assit en le regardant longuement sans jamais bouger.
Le noiraud régula sa respiration pour s'acclimater à sa nouvelle condition. Il sentait que Victor n'était pas loin même s'il n'avait aucun contact avec lui. Le simple fait de ne pas être livré à lui-même le rassurait. Il rentra brusquement son abdomen et frissonna violemment en sentant quelque chose caresser son torse, s'attarder sur ses boutons de chair. C'était doux et cela le chatouillait. Il se dandina comme pour s'extraire de cette caresse paresseuse.
Victor, un sourire sur les lèvres, glissait sa plume sur l'épiderme du plus jeune, savourant chaque frisson qui relevait le moindre de ses poils. Les réactions de Tristan étaient toujours amusantes et satisfaisantes. Il se pencha près du jeune homme et laissa son souffle échouer contre ses lèvres.
— Tu es vraiment sensible, Tristan.
Il sentit son souffle s'emballer et s'humecta les lèvres. Il mourrait d'envie d'embrasser le quarantenaire, mais il y avait peu de chance que ce dernier lui accorde un baiser. Lorsque la plume joua avec sa verge, il resserra ses cuisses en se mordant l'intérieur des joues.
Victor lui attrapa le coude et l'obligea à se relever. Il le fit assoir sur ses cuisses avant d'attaquer sa peau de ses lèvres. Les genoux posés de part et d'autre des cuisses du plus vieux, Tristan se courba en sentant une intrusion dans son intimité. Les sensations qu'il lui faisaient découvrir le rendaient fiévreux et avide. La bouche de Victor remonta dans son cou. Il bascula son crâne vers l'arrière et se laissa embrasser en soupirant.
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Un petit-ami à louer
RomansaÀ trente-et-un ans, Armand vit sa petite vie de célibataire sans se soucier du lendemain. Sa famille, inquiète de ne pas le voir trouver le bonheur en amour, souhaite organiser un rendez-vous arrangé. N'ayant aucune envie de se retrouver devant un p...