26 Décembre.
Le trentenaire était en train de faire le lit, terminant d'enfiler la taie d'oreiller dans la presque obscurité. La lampe de chevet éclairait doucement la pièce tandis qu'il lâchait le polochon sur le lit. Noël s'était étiré en longueur : ils avaient dégusté le dessert avant de se précipiter au pied du sapin pour ouvrir les cadeaux. Chacun était allé de son commentaire, souriant et remerciant les autres pour leur présent. Ils s'étaient quitté tardivement et Michelle avait insisté pour que son fils et son amant dorment sur place.
Alya, son mari et ses enfants avaient rapidement reprit la route en expliquant qu'ils travaillaient le lendemain et Thierry avait été l'un des derniers à partir. Armand avait discrètement consulté Nahël, lui demandant si cela ne le dérangeait pas et le jeune homme avait aussitôt accepté, bien trop éreinté pour refuser. D'ordinaire, il partait lorsque son temps étaient dépassé, mais il appréciait la compagnie d'Armand et en profitait toujours pour prolonger leur rendez-vous.
De ce fait, le brun avait envoyé son faux-amant se laver après avoir lui-même prit une douche et lui avait prêté ses anciens habits. Ses parents avaient toujours tenu à garder une chambre de libre pour lui et il ne s'était jamais vraiment débarrassé de ses vêtements universitaire. Nahël revint au moment où Armand se laissait tomber sur le lit, une serviette venant ébouriffer ses cheveux mouillés.
Le trentenaire laissa son regard se promener sur le jeune homme, remarquant que le jogging lui allait à la perfection et que le tee-shirts semblait un peu serré. Le châtain bailla et s'assit sur le rebord du matelas tout en continuant de frotter ses cheveux.
— Si tu fais ça, tu vas les abîmer un peu plus, fit remarquer son vis-à-vis en se redressant.
Il récupéra la serviette du châtain et sécha avec plus de douceur ses boucles, sachant que ce genre de chevelure était plutôt fragile. Nahël ferma les yeux pour profiter du massage crânien et lutta pour rester éveiller. Il aurait bien voulu faire quelques petites choses peu catholiques, mais il se sentait si épuisé qu'il ne pourrait sûrement rien faire cette nuit.
— Voilà, annonça Armand, le sortant de sa léthargie.
— Merci, répondit le châtain avant de se retourner et de se laisser tomber sur le torse du trentenaire.
Surpris, le brun ne réagit pas tout de suite et finit par le tirer sous les draps.
— Ça ne te dérange pas de partager le lit ?
Nahël gigota et se mit sur le flanc, à quelques centimètres de son client. Il eut un sourire espiègle et répondit :
— Je ne crois pas que ce soit la première fois...
Armand sourit et contint le rougissement qui voulait s'étaler sur ses pommettes. Heureusement que la pénombre de la chambre - une fois la lampe éteinte - cachait ses rougeurs.
— Je suis désolé de t'avoir réclamé pour Noël. Tu n'avais rien de prévu ?
Nahël haussa les épaules comme il le put et roula sur le flanc opposé, lui tournant le dos.
— Non, non... je ne fête jamais Noël.
— Pourquoi ? Tu es juif ?
— Quoi ? Non, il pouffa, c'est simplement la famille qui n'a jamais vu d'intérêt à cette fête.
— Ah... alors tu n'as jamais eu de cadeaux pour Noël ?
— Non, mais ce qu'on ne connaît pas ne nous manque pas.
Armand trouvait la perspective de passer la naissance du Christ seul, triste. Comment un enfant pouvait-il être privé de cadeaux et de festivités ? Il se retenait de tendre son bras pour ramener le bassin du châtain contre lui, avide de contact.
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Un petit-ami à louer
RomansaÀ trente-et-un ans, Armand vit sa petite vie de célibataire sans se soucier du lendemain. Sa famille, inquiète de ne pas le voir trouver le bonheur en amour, souhaite organiser un rendez-vous arrangé. N'ayant aucune envie de se retrouver devant un p...