Δ 12. You can deliver everyone Δ

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Vingt-quatre heures passent, puis quarante-huit

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Vingt-quatre heures passent, puis quarante-huit. Le temps défile sans que je ne le vois passer. Les repas s'enchaînent et se ressemblent. Je n'ai pas bougé du fond de ma cellule depuis que ce maudit collier m'a privé de ma liberté. Je meurs de faim, mais je n'ai pas la force de me traîner jusqu'à l'entrée pour me nourrir. 

- Alia ? chuchote Alex de l'autre côté du mur. Salut. Je sais que tu refuses encore de parler, mais reste forte, on va sortir d'ici. Il faut que tu manges pour reprendre des forces. 

Je reste muette, comme à chaque fois qu'Alex m'adresse la parole. Il me tient au courant de tout ce qu'il note. Il a récupéré un couteau en plastique en espérant que ça nous serve. Il se croit peut-être dans Prison Break ou il est seulement idiot. On ne sortira jamais d'ici. Je préfère ne pas lui communiquer le fond de ma pensée, parce que sa voix pleine d'espoir est la seule chose qui me permet de tenir encore un peu. Matin comme soir, il se pose juste sous le trou qui relie nos deux cellules - mais trop haut pour que l'un de nous puisse voir à travers - et il me parle. Il me divertit, même si je ne lui réponds pas. Il me rassure, me complimente. 

- Tristan est à côté de moi, me rappelle-t-il. Il dit que Lindy n'arrête pas de pleurer, mais ils sont forts. Je ne sais pas où sont Hayley et Bea. Sean est en salle d'interrogatoire. Ils veulent savoir qui nous a aidé en plus d'Irvine. 

Stewart Irvine a été abattu. Clancy ne voulait pas de lui comme prisonnier alors il lui a mis une balle entre les deux yeux, juste devant Sean. Quel monstre est capable de tant de cruauté ?

- Ils veulent te dire qu'ils sont avec toi, Alia. Qu'ils te soutiennent toujours. Moi aussi je suis toujours là pour toi Alia. On va sortir d'ici.

- Arrête de répéter ça.

Ma voix est rauque. Je ne l'ai pas utilisée depuis trop de temps. Alex se tait. Mon ton dur ne l'a pas calmé pour autant.

- Je le répéterai jusqu'à ce que tu t'en convainques toi aussi.

Je l'entends glisser jusqu'à son lit et s'y allonger, son poids faisant grincer les lattes. Des larmes roulent sur mes joues, malgré ma déshydratation. Une autre nuit passe, ponctuée de cauchemars. Je me vois mourir dans chacun d'eux. Quand je me réveille, je suis plus fatiguée que jamais. Le petit déjeuner, constitué d'un morceau de pain et d'une plaquette de beurre, est déjà servi. Mon estomac grogne et malgré moi, je m'approche lentement vers le plateau. Mes jambes ne supportent plus mon poids, alors je me traîne jusqu'à l'entrée de la cellule. La porte en verre me permet de voir l'immensité du couloir vide qui nous sépare de la porte. Je me jette sur la bouteille d'eau que je vide d'une traite. Je soupire d'aise, ça fait tellement du bien. Tant pis pour ma volonté d'emmerder ces connards et mon désir de me laisser mourir, j'ai trop faim ! Je dévore le petit déjeuner et frappe du poing sur la vitre en espérant en avoir plus, mais le garde qui patrouille ne m'adresse même pas un regard.

La porte du fond s'ouvre alors et une escorte passe devant moi. Soudain, j'aperçois un visage. La jeune fille postée entre eux me paraît bien plus maigre et pâle, mais je suis persuadée que c'est June. Quand elle tourne son regard vers moi je frappe du plat de la main en hurlant son nom. Elle s'arrête le temps d'une seconde et des larmes inondent ses joues en un instant. Un garde la pousse et elle trébuche avant de reprendre sa marche de force. Je colle mon visage contre la vitre et suis son chemin. Elle est poussée dans une cellule située à quelques mètres de la mienne. 

- Alia ! C'est elle ? crie Alex.

Sa voix est plus forte, il a du se lever pour essayer de me voir à travers le trou.

- Oui, c'est elle ! hurlé-je. 

Je tente de le rejoindre malgré les fourmis présentes dans mes jambes. Je reprends mon équilibre, comme un enfant qui vient d'apprendre à marcher et, avec le peu de forces que j'ai récupérées en mangeant, je me hisse sur la pointe des pieds et essaie d'atteindre le trou. Seul mon doigt arrive à passer à travers. Quand je sens la peau d'Alex effleurer la mienne, une décharge de frissons me parcourt toute entière. Un nouveau souffle d'espoir et de détermination m'enveloppe et réveille chacune de mes cellules.

- On va sortir de là, Alia. Tu es forte. On te suit tous depuis le début, on te suivra encore cette fois. Tu es une bleue, mais bien plus puissante que nous tous réunis, martèle Alex. Crois en toi !

Ses mots me vont droit au coeur et à cet instant, je donnerais tout pour le sentir contre moi. 

- Vas-y Alia ! entends-je plus loin. 

- Allez Alia !

Je reconnais la voix de Bea à laquelle d'autres font écho. Sûrement celles des prisonniers qui ne me connaissent pourtant ni d'Adam ni d'Ève. Je me pose devant la vasque sale qui nous sert à faire notre toilette et fixe mon reflet crasseux dans le miroir brisé. Je passe mon visage sous l'eau rance et secoue mes cheveux pour reprendre contenance. Je suis Alia, une bleue. J'ai appris à manier mes pouvoirs à leur apogée et ce vulgaire collier de pacotille ne m'empêchera pas de les utiliser et de sauver mon cul !

Je retourne m'asseoir sur mon lit et tourne le dos à la vitre pour être sûre qu'aucun garde ne devine ce que je vais essayer d'entreprendre. C'est de la folie, mais c'est la seule façon pour moi de sortir d'ici. J'y passe toute la journée et toute la nuit. Au petit matin, je m'écroule de fatigue, avant de reprendre à la tombée de la nuit. Je place mes mains sur le collier en fer et ferme les yeux. Pendant plusieurs minutes, je ressens ce même vide que je n'arrive pas à remplir depuis hier. Pourtant, je sais que mes pouvoirs sont seulement neutralisés par ce collier ; ils sont toujours là. Je me concentre, tente de les visualiser éclater dans mes veines et désintégrer cette entrave. Une heure passe, puis deux, mais je ne flanche pas. La patience et la détermination m'aideront à aller au bout de ce projet. Je n'ai rien d'autre à faire de toute manière. Soudain, je ressens une vague me traverser. Elle est furtive, mais bien réelle. Ma main se met à vibrer, puis le collier à son tour. J'augmente l'intensité de la vibration, je laisse la sauce monter. Je me concentre de toutes mes forces pour arriver à le faire sauter. 

Alors, le miracle se produit. Un déclic retentit et la diode s'éteint. Je rouvre les yeux, le coeur battant la chamade. Prudemment, j'essaie d'écarter le collier et celui-ci s'ouvre pour laisser mon cou passer. Je le regarde, ahurie. Je viens de dézinguer le collier. Mes pouvoirs me frappent telle une vague puissante et je me sens reprendre des forces. Plusieurs se sont déjà endormis alors j'exulte de joie en silence. Les pas du garde s'arrêtent et je m'étends sur mon lit rapidement. 

- Reynolds !

Son collègue le rejoint en quelques pas et je les entends discuter :

- Le collier de la cellule 146 vient de se désactiver.

- C'est impossible, grogne-t-il.

- Va vérifier.

Le garde soupire, ses pas se rapprochent et la carte magnétique se glisse dans la fente. Le bruit d'ouverture résonne dans ma cellule et l'adrénaline coule à torrent dans mon organisme. Je reste immobile jusqu'à ce que le visage du garde se penche par-dessus le mien. J'attrape son cou avec force et enclenche le collier qui se réactive immédiatement. J'en profite pour lui mettre un coup de genou dans le nez. Le garde vacille et porte une main à son arme. D'un mouvement de la main, elle s'élève dans les airs et glisse plus loin. Je claque la tête du garde contre le lavabo sur lequel il laisse une traînée de sang. Il retombe sur le sol, évanouit. Ça s'agite dans les autres cellules. L'autre garde accourt. Je manipule la tablette qu'il tient dans ses mains et l'explose sur son visage. Il recule de plusieurs pas et j'ouvre la cellule face à moi. Un jeune homme tout en muscle se jette sur le garde pour lui régler son compte. L'alarme s'enclenche et je sors dans le couloir à toute vitesse. Le visage d'Alex apparaît à la vitre et je lui adresse un sourire. Son visage s'illumine.

Je vais nous sortir de ce merdier. 

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Tenez bon les amis, on est presque au bout de cette fanfiction ! Alia la badass est de retour, satisfaits ? 

Ecrit le 20 Juillet 2020, corrigé et publié le 3 Septembre 2020.

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