Tears n°8

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-L'offre débute à quatorze millions de wons. -annonça le type avec ses cheveux en plastique. 

J'étais complètement sur le cul, en dehors d'être assis bien entendu. Dans les gradins, je vis d'un coup une main se lever brusquement. 

-Bien, nous avons une première offre pour le clan Woo ! Regardez-moi ce visage, cette peau pâle, n'est-il pas exquis ? -dit-il avec un grand sourire.

Une seconde main se leva du côté droit de l'assitance. Donc en plus d'être vendu, ça allait être au plus offrant... Su-per.

-Une deuxième pour le clan Park ! Pensez à son sang, d'une douceur que je n'avais encore jamais goûté, cette beauté est à vous pour dix-sept millions !

L'assistant qui était parti donner le truc avec mon sang à ces cinglés revint et lui chuchota quelque chose à l'oreille. Son sourire se fana un instant mais il réapparut quasi aussitôt. 

-Il semblerait que tous nos invités n'aient pas pu goûter à cet humain. Donnez-moi un autre calice. -PARDON ?!?!

Comment ça on lui donne un nouveau récipient ?! Il va m'en prendre à nouveau ?! Non non non, je refuse ! Se faire enlever, séquestrer, attoucher et prendre du sang tout ça sans même me demander mon avis, franchement c'était marrant cinq secondes je veux rentrer chez moi maintenant...

Sans rire, je vais me mettre à pleurer.

Je me levais lentement de ma chaise, les jambes tremblantes, les yeux écarquillés et la bouche légèrement entrouverte. Je sentais que j'allais faire un malaise si je restais ici une minute de plus. Le présentateur me faisait dos et ses assistants étaient parti en quête, je suppose, du nouveau calice. Je relevais lentement les yeux vers l'assistance et je sentais tous leurs regards braqués sur moi, j'étais foutu.

Je fis un pas en arrière, et encore un autre, les yeux toujours braqués sur le présentateur qui continuais de parler mais franchement, j'écoutais rien, j'entendais seulement les battements affolés de mon cœur qui menaçait de sortir de ma poitrine à tout moment.

Puis alors que j'allais descendre de l'estrade en direction de la porte, mon dos heurta quelque chose. C'était bien trop soudain pour être le mur... Je ne me retournais pas et serrais les poings, prêt à les foutre dans la figure de quiconque se trouve derrière moi. Même si c'était une femme. On frappe pas les femmes gningningnin je sais mais je tiens pas à crever dans une secte de picoleurs de sang, non mais et puis quoi encore ?!

Je réunis toute ma force et me retournais d'un coup, j'enfonçais mon poing dans la mâchoire d'un des molosses de tout-à-l'heure, ceux-là même qui m'avaient assis sur cette foutue chaise.

Il ne bougea pas d'un cil, esquissant simplement un sourire en coin. Et ses yeux... Ils étaient jaunes... C'est normal ça ? Je fronçais les sourcils et il m'attrapa par les épaules, sa poigne et si forte que je cru que mes os allaient se briser sous sa force. Mais je ne dis rien. 

Je crois que j'étais un peu en dehors de mon corps à cet instant. 

Où est-ce-que j'étais tombé bordel ? 

Il me reposa sur la chaise et j'étais curieusement essoufflé. Barbie se pointa de nouveau devant moi avec son grand sourire et son tuyau. 

-Regardez-moi ça les amis... Notre petit Jungkook à essayer de s'enfuir... -il se tourna vers les gradins et dit de nouveau de cette même voix doucereuse- Mais on ne peut pas s'échapper d'ici, n'est-ce-pas ? 

De là où j'étais, j'entendis de petits rires mesquins, des ricanements traverser la foule. Ils se moquaient de moi, tous, je n'étais qu'un jouet avec lequel ils s'amusaient pour le moment. J'étais le numéro douze, le type l'avait dit tout-à-l'heure, il y en avait eu onze avant moi et à en juger par les bruits que j'ai entendu avant d'entrer dans cette pièce, j'étais loin d'être le dernier...

Il s'approcha de moi et alors que son tuyau me transperçait la peau de nouveau, au même endroit, j'étouffais un gémissement de douleur. Les gars j'étais à deux doigts de fondre en larmes comme une petite fille mais je ravalais mes larmes, on chouinera après, une fois sortit de toutes ces conneries.

Tandis que mon sang faisait lentement son chemin jusqu'au calice, je me sentais plus qu'épuisé, je n'avais pas mangé depuis des lustres et en plus maintenant des cinglés me vidaient de mon sang... Je vais crever c'est sûr.

Puis alors que j'étais littéralement à  deux doigts de tomber dans les pommes, un flocon se posa sur mon pantalon, puis un autre, et encore un autre. Je relevais les yeux. Donc là j'ai des hallucinations ? Il neige dans la pièce mais visiblement ça ne dérange pas que moi. 

-Je le prend pour trente millions. -dit calmement une voix dans l'assemblée. 

Le présentateur fit une tête étrange et se redressa, son sourire disparaissant instantanément.

-Pour trente millions ? -il haussa un sourcil, sa main sur le tuyau se fit un peu tremblante.

Je vis une silhouette se lever puis se rapprocher dans les gradins, un homme d'à peu près mon âge, un peu plus vieux de quelques années je dirais, il était habillé normalement, assez grand et d'ici, je pouvais voir deux yeux bleus me fixer intensément. 

-Comme je viens de le sous-entendre... -il descendit les marches lentement, il avait un sacré charisme pour un timbré de secte- Cet humain m'appartiens désormais. 

Le présentateur se ratatina sur place et retira le tuyau de mon bras, répandant le sang à l'intérieur sur le sol. L'homme qui descendait les marches inspira profondément et ses yeux brillèrent avec encore plus d'intensité. C'était tout bonnement hypnotisant. 

Il s'approcha du présentateur qui s'inclina sensiblement et l'homme ne me lâcha pas du regard, je ne détournais pas le regard, même si j'étais un peu intimidé, mes yeux étaient complètement collés aux siens. 

La neige dans ses cheveux tomba au sol quand il fit un mouvement de tête et de la buée s'échappait de ma bouche à chaque expiration. 

-Quelle odeur... J'en deviendrais presque fou... -murmura-t-il.

-C'est entendu ! -cria le présentateur- Le numéro 12, adjugé vendu à... -il regarda l'homme dans l'attente d'une réponse. 

-Kim Taehyung, du clan Kim. 

-Bien Monsieur, il sera soigné sur le champs et livré chez vous.

Juste comme ça les gars, je suis là hein. Pas besoin de parler de moi comme si j'étais une pizza.

-Non. Endormez-le simplement avec du chloroforme -alors, personnellement je tiens à dire que je suis outré.- Je le prendrais directement.

-Je suis désolé Monsieur, mais c'est la procédure.

Là-dessus, la grosse brute de tout-à-l'heure revint vers moi et m'attrapa par la peau du coup, me faisant sortir bien plus vite que je ne pouvais marcher. J'étais de nouveau dans ce couloir sombre et humide, la lourde porte en métal claqua après mon passage. Je trébuchais sur le sol en béton mais pas le temps de me relever, la brute me souleva dans les airs comme si je n'étais qu'une baguette de pain. 

Il m'emmena dans une pièce très petite, il me posa au sol et me lança un regard qui semblait dire "ose cligner des yeux et je te dévisse la tête". Il farfouilla dans une armoire en métal juste devant lui et en sortit une bouteille avec un liquide transparent quoi qu'un peu trouble. Il sorti un vieux chiffon et dévissa le bouchon pour en reverser une grosse quantité sur le chiffon. 

Je savais ce qu'il allait faire ! J'ai déjà vu ça dans les vieux films... Je me plaquais contre le mur auquel je faisais dos et un sourire mauvais se dessina sur son visage quand il vint m'écraser le chiffon sur le nez et la bouche. 

Et après... Plus rien...



Blood, Sweat and...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant