Tears n°27

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Je quittais finalement le quartier dans lequel j'avais emménagé dès ma majorité, ça me faisait un drôle d'effet, quoique, "drôle" n'est pas vraiment approprié au vu de la situation et de comment je me sentais. J'avais cette sensation de faire le mauvais choix volontairement, de quitter toute ma vie pour l'inconnu alors que je détestais ça.

Les gens me bousculaient sur la grande avenue, ou alors c'est moi qui les bousculaient, mais au final, ça revenait au même. Je crois qu'à un moment j'ai cessé d'être attentif au monde qui m'entourais puisque l'instant d'après, il faisait pleinement nuit et Hoseok, ma main dans la sienne, était en train de taper le code de son propre immeuble.

Est-ce qu'il m'avait hypnotisé ?

Je dégageais ma main de la sienne brutalement, au point au j'en étais, je ne pouvais faire confiance à personne, et surtout pas à Hoseok.

Il me jeta un regard peiné par dessus son épaule et ouvrit la porte devant nous. Je passais en premier, je connaissais le chemin, étant venu un nombre incalculable de fois ici, dans cet appartement un poil plus grand que le mien que je considérais comme ma seconde maison... à une époque du moins. Au troisième étage la porte de son appartement était fermée mais je ne doutais pas du bazar qu'il devait y avoir à l'intérieur.

Le poids que je sentais à l'intérieur de moi ne faisait que de s'intensifier, plus je m'éloignais, moins je ne me sentais bien. J'avais bien une petite idée de ce que ça pouvait être, mais je ne voulais pas y penser, ça ne me faisais que plus mal encore.

En entrant, je ne retirais pas mes chaussures, il y avait une couche de poussière considérable sur le sol et Hoseok parut gêné de me montrer son appartement dans cet état là. La tension entre nous était palpable et l'ambiance encore plus bizarre. Hoseok restait mon ami, il m'avait soutenu pendant les périodes difficiles de ma vie et inversement, pourtant, je n'arrivais pas à passer l'éponge sur ça. 

Je suis pourtant assez peu rancunier.

-On va passer la nuit ici et demain on ira ailleurs avec ma voiture. -dit-il, brisant le silence mortuaire de la pièce. 

Je ne répondis pas, je voulais qu'on me laisse seul, qu'on me laisse tranquille, je ne voulais plus me sentir comme ça, comme si j'étais en train de trahir Taehyung et tous les autres alors que je ne leurs devaient rien. Je m'affalais sur le canapé, je savais très bien qu'aucun médicament ne pourrais faire passer ce mal-être, et probablement que Taehyung devait le ressentir aussi, à moins que ça ne provienne de lui. 

Et ça ne m'étonnerais pas. Il a dit s'être attaché à moi et je m'étais tiré sans un mot et un semblant d'hésitation, emmenant Hoseok au passage. Hoseok qui ne pouvait se nourrir que de moi, ça ne devait pas plaire à Taehyung ça... En fin de compte, notre lien était plus développé et complet qu'on ne le pensait... Ca allait dans les deux sens.




-Putain Jungkook lève toi, je sens leur présence, ils sont ici, merde, merde, merde !

J'ouvris les yeux difficilement, je m'étais assoupis dans le canapé après qu'Hoseok m'ai cuisiné quelque chose avec ce qu'il restait dans son appartement et qui n'avait pas été détruit quand Namjoon et Jonghyun l'on ramené l'autre jour. Je n'y ai pas touché, rien que l'odeur me donnait la nausée. 

Je me frottais les yeux et Hoseok s'agitait tout autour de moi. J'avais extrêmement mal dormi. 

Il attrapa mon sac et j'approcha lentement de la fenêtre pour écarter un peu le rideau, le soleil commençait à se lever, en bas de la rue, je vis une voiture qui ne dénotait pas des autres, seulement, elle était tellement mal garée que ça ne pouvait être que la leur. Je voyais flou à cause des larmes mais tout ce que j'avais retenu c'était que Taehyung était venu me chercher. Une petite lueur d'espoir dansait dans mon ventre et je me haïssais pour ça.

J'en avait marre d'être aussi contradictoire entre ce que je voulais et ce que je ressentais. Je ne comprenais ni l'un, ni l'autre.

Et profondément, je n'avais pas douté une seule seconde qu'il me retrouverais. Les larmes me montèrent aux yeux, je me sentais soulagé, comme si j'allais enfin rentrer à la maison après avoir fais une grosse bêtise. Les larmes ne tardèrent pas à couler sur mon visage. Comme si j'évacuais toute la pression, que j'étais enfin soulagé...

Je ne savais même pas si Taehyung était parmi eux, mais j'en étais convaincu, je le sentais, il était là. Je me levais du canapé, les joues encore inondées, j'avais du mal à respirer correctement et je marchais, en chaussettes, jusque devant la porte de l'appartement.

J'inspirais profondément et dégagea un peu mes mains des manches puis j'abaissais la poignée. Je me laissais tomber dans les bras de Taehyung qui se tenait juste devant moi.

Il ne dit rien, je sentais sa colère comme si c'était la mienne, mais il ne dit quand même rien et me serra dans ses bras en retour.

Je passais mes bras autour de sa nuque et cachais mon visage dans son cou. Mon cœur battait très vite et son contact me rassurais, je me sentais comme... apaisé, à ma place. Il fit d'un coup très froid dans la pièce, je savais que ça venait de lui. Je me mis à grelotter dans ses bras, mais je m'y sentais bien. 

-T'es venu me chercher... -chuchotais-je.

Ses mains se crispèrent autour de moi et il me lâcha, je n'avais pas envie qu'il me lâche, jamais. Il attira mon poignet à son visage, je ne le regardais pas mais je devinais l'expression qui devait y être, il était déçu de moi, en colère contre moi, contre Hoseok... Il était fou de rage. Il se redressa de toute sa hauteur, comme pour me dominer... Il retira son manteau qu'il posa sur mes épaules sans dire un mot ni même me regarder alors que je n'attendais que ça...

Regarde moi Taehyung...

Il me dépassa et je restais sur le seuil de la porte. Je ne me retournais pas, mais les gémissements de douleur d'Hoseok me faisait comprendre ce qu'il se déroulait derrière moi. Je me couvrais les oreilles avec mes mains, la douleur dans ma poitrine était insupportable.

Deux mains se posèrent sur les miennes, Jimin me fit un petit sourire rassurant, enfin je crois. Je pleurais encore. Je n'arrivais pas à m'arrêter. Je le voyais, lui aussi était déçu de mon comportement, peut-être ont-ils cru que l'on pouvait me faire confiance, que je ne m'enfuirais pas après tout ce que j'avais appris, tout ce que l'on m'avais dis...

J'avais si mal à la tête, c'était comme si elle implosait, que mon crâne allait se fendre d'une minute à l'autre...

Namjoon passa à côté de nous et son regard sur moi était si froid que j'en eu des frissons... Il nous dépassa et je n'entendis plus les gémissements de douleur d'Hoseok. 

Le trop plein de fatigue me submergea d'un coup et je ne tint même plus sur mes jambes, mes genoux claquèrent contre le parquet abîmé. Et après, plus rien...



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Bon la fuite de Jungkook fut courte XDDD

Blood, Sweat and...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant