Tears n°29

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-Qu'est-ce que tu veux dire, je suis humain. Je pensais qu'on avait régler ce débat déjà. -dis-je en haussant un sourcil.

-Ce débat n'a jamais été réglé, tu as décidé que tu n'étais qu'un humain et tu t'es braqué tout seul. -dit-il- Maintenant, répond à mes quelques questions. 

J'haussais les épaules, de toute façon, même si je leurs dis ce qu'ils veulent savoir, ils ne trouveront rien. 

-Qui sont tes parents ? -demanda-t-il en sortant un petit calepin de sa poche et un stylo.

Je déglutis, je n'aime pas parler de ce genre de choses. Et puis, il n'y a vraiment rien à en dire.

-Mon père était Jeon Jungwan, il est mort il y a quelques années. Ma mère, je ne connais que son prénom. -il hochait la tête en notant- C'était... Soyoon, je crois...

-Et elle est où ? 

-Elle nous a abandonnés quelques années avant que mon père ne meurt.

Il leva les yeux de son calepin et croisa mon regard, dans ses yeux, aucun signe de pitié, de peine. Et ça faisait du bien de ne pas voir ça pour une fois. Namjoon avait plus l'air surpris qu'autre chose. 

-D'autres proches ? 

-Non. 

-Hm, bon. -il se leva de mon lit et avant qu'il ne saisisse la poignée de la porte, il se tourna vers moi- Je pense faire venir une sorcière pour décider de ta nature et voir la condition de ton ami. 

Là dessus, il quitta définitivement ma chambre. Qu'est-ce qu'il avait à vouloir à tout prix prouver que je ne suis pas humain ? 





J'ai fini par perdre la notion du temps... Les jours et les nuits se succèdent et je n'ai pas vu autre chose que l'intérieur de ma chambre depuis dix jours, après, j'ai arrêté de compter. 

J'ai pu remarquer que le soleil se levait plus tard et se couchait plus tôt. J'étais assis à mon bureau en train de composer et dehors, les arbres perdaient de plus en plus leurs feuilles qui tombaient au sol, tapissant l'allée sur manoir de feuilles jaunes, orangées, rouges... Les journées étaient interminables et une seule en paraissait deux, peut-être même que je n'était enfermé que depuis cinq jours mais ça me faisait l'effet d'une décennie. 

A chaque fois que Taehyung m'apporte mes repas, c'est en coup de vent. Je n'ai pas le temps de dire un mot qu'il est déjà parti. Peut-être qu'il est encore si en colère contre moi qu'il ne veut plus me parler, quand aux autres, je ne les ai pas revu depuis que j'ai passé le pas de la porte de ma chambre. 

Quasiment tous les repas finissent dans la cuvette des toilettes. Je n'ai pas faim et puis, ce n'était pas comme si je me dépensais non plus, un repas tous les deux jours est amplement suffisant. 

J'essaie de faire du sport dans ma chambre mais je n'ai aucune motivation, je compose quand je suis inspiré, je lis mais la plupart du temps, je me pose à-même le sol et je regarde le plafond en me demandant quel jour on est.

Les sachets de bonbons qu'il me glisse sur les plateaux je les met dans ma table de nuit, j'aime bien en manger pendant que je ne fais rien. Souvent donc. Et aussi, j'aime cette petite attention... Il a beau être en colère, il m'apporte tout de même des choses qui me font plaisir à tous les coups.

Je pose mon crayon et regarde ma partition. Je travaille dessus depuis quelques jours, je ne pourrais pas dire combien précisément. Je la pose sur le chevalet devant moi et attrape précautionneusement le violon accroché au mur. 

Je pose l'instrument sur mon épaule gauche et fait glisser l'archet sur les premières cordes. Un son assez aigu en sort et je m'arrête immédiatement pour le noter sur ma partition. Je remets le crayon derrière mon oreille. 

Je repose ensuite l'archet sur les cordes et les fais glisser lentement, c'est parfait, ça donne pile ce que je voulais...

C'est mélancolique, mais pas triste.

Une petite chaleur se répand dans mon ventre, comme une petite flamme impossible à éteindre, ça me fait me sentir bien. Cette petite chaleur traverse chacune des fibre de mon corps et je continue de jouer. 

La pensée que j'ai eu l'autre jour me revient en tête. Et si le lien n'était pas à sens unique...

Et si, c'était lui que j'avais ressenti l'autre jour pendant ma fuite avec Hoseok ? Ce sentiment qui me dévorais les entrailles, ce mal-être, cette douleur...

Je ne sais pas si je devrais garder mes pensées pour moi, peut-être que ça ne ferais que confirmer que je ne suis pas normal... Je ferme les yeux et j'entend la porte de ma chambre s'ouvrir dans mon dos. C'est lui, je l'ai senti, j'ai reconnu sa présence, l'odeur de son parfum...

Je garde les yeux fermés, la sensation dans mon ventre se décuple et je fais glisser l'archet sur la dernière note, laissant le violon à l'abandon sur le bureau devant moi. Puis je sens deux bras m'entourer au niveau de la taille et du ventre, je sens comme un frisson me parcourir l'intérieur du corps. Taehyung pose ses lèvres à la naissance de mon cou et l'embrasse, traçant ainsi un chemin jusqu'à mon épaule, puis ses deux crocs se plantent dans ma chair entre mon cou et la naissance de mon épaule. 

Je ne bouge pas, gardant les yeux fermés, étrangement, cette sensation n'est pas désagréable, même quand il ne m'hypnotise pas. Je n'ai pas ouverts les yeux, mais je suis certain que c'est lui, mon instinct ne me trompe que rarement, et jamais quand c'est Taehyung.

Ses mains me caressent le ventre et se faufilent rapidement sous mon haut pour continuer. Dans un spasme, ses bras se resserrent brutalement autour de moi et je gémis sur le coup. Je sens l'entièreté de son corps contre le mien et c'est réellement plaisant. 

J'ouvre finalement les yeux, mes paupières sont lourdes et mon corps en entier l'est. Je sens ses canines se retirer et sa langue passer à l'endroit de la morsure ce qui me fait frissonner. Je pose mes mains sur ses avant-bras, je ne sens presque plus mes jambes, à se demander comment je tiens debout...

Je déglutis et Taehyung ne desserra pas ses bras de moi me gardant fermement contre lui. 

-Tu as mal ? -me chuchota-t-il à l'oreille.

Sa voix grave me procura un nouveau frisson qu'il devait lui aussi avoir senti tant s'était puissant. Je pressais mes mains sur ses avant-bras. Sans rire, je n'allais pas tarder à m'effondrer.

-Non... Mais... Je vais tomber si tu me lâche...

-Je te tiens, ne t'inquiète pas.

Je ne dis rien de plus et lui non plus, il détacha l'un de ses deux bras et le passa sous mes genoux pour me porter jusqu'à mon lit et je fermais de nouveau les yeux, complètement vide d'énergie. Le bruit des chaines à mes chevilles contre le parquet meublait le silence, je passais mes bras autour de son cou et il me pressa un peu plus contre lui.

Je sentis une surface molle sous mon corps et il me glissa sous la couverture et alors qu'il se relevait, je lui attrapais la main.

-Non, reste avec moi... 

Qu'est-ce qu'il me prenais ? J'étais malade ou quoi ? Je le vis me faire un petit sourire et il souleva ma couverture pour s'y glisser à son tour. Sa peau était tiède, c'était agréable. Je lui tournais le dos et il passait son bras autour de ma taille à nouveau pour me faire coulisser contre lui. 

Alors que je sombrais dans l'inconscience, je sentis ses lèvres se déposer contre ma tempe, comme ça, dans le silence du soleil qui se couchait... Et là, je réalisais qu'entre ses bras, je me sentais bien.


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non corrigé parce que flemme :)

Blood, Sweat and...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant