Tears n°44

409 36 0
                                    




Qu'est-ce que je dois faire maintenant ? Je veux dire... Comment je dois réagir ? Ce que je dois dire ? Est-ce que je devrais m'excuser ? 

J'en sais rien...

J'étais cette fois dans ma chambre, Taehyung à mes côtés. Nous étions allongés dans son lit, regardant fixement le plafond blanc sans vraiment le voir. Je ne cessais de réfléchir. 

Depuis que j'étais dans ce manoir, toutes mes certitudes étaient remise en question et je détestais ça. Dans mon ancienne vie, faut se le dire, elle ne sera plus jamais comme avant, dans mon ancienne vie, j'avais des certitudes que rien ne pouvait ébranler. Les vampires n'existaient pas, les sorcières non plus, j'avais des piqûres de moustiques sur les poignets, j'étais humain... 

Enfin, le genre de certitudes où l'on ne se pose même pas de question. Je demeurais dans l'ignorance et ça m'allait très bien en fin de compte.

Je tournais lentement les yeux vers Taehyung qui regardait le plafond. Les marques autour de son cou sont violacées... Comme s'il on y avait mis toute sa force. Pourtant, je ne me souviens vraiment pas d'avoir fait quelque chose du genre. Quand j'ai su qu'Hoseok m'avait mordu, je me suis souvenu de presque tout dans les heures qui ont suivis, mais là, rien du tout. 

Puis Taehyung se tourna vers moi, les bras croisés derrière sa tête, ses cheveux ondulés rejetés vers l'arrière et ses yeux bleus sondant mon âme.

-Ne culpabilise pas. -dit-il, ne me lâchant pas du regard.

-Namjoon à raison. Je suis dangereux. Pourquoi t'es encore là d'ailleurs ? 

-Tu voudrais que je m'en aille ? -demanda-t-il en haussant un sourcil avec son sourire en coin. 

Non. Et il savait parfaitement que je ne voulais pas qu'il me laisse. 

Je ne répondis rien. J'avais vraiment du mal quand il s'agissait d'exprimer mes émotions. Je voulais qu'il reste là, avec moi, parce que rien que sa présence, ça me réconfortais, je me sentais à ma place, je me sentais bien. 

Un peu comme si j'avais trouvé un foyer. Mais je ne lui dirais probablement jamais. Quoique... Il devait probablement le savoir.

Et pourtant... J'étais en train de le tuer. Ca ne dépendait pas de moi, ils m'avaient expliqué tous les trois, en long, en large et en travers, que je n'étais pas dans mon état normal cette nuit là, que je ne touchais même pas, et malgré ça, je me sens quand même responsable. 

Quelque part, c'était peut-être moi qui avait fait ça. Je suis son poison. 

Il y avait du mouvement à ma gauche, Taehyung s'était mis sur le côté et me regardait avec douceur. Un petit sourire se dessina sur son beau visage et il ouvrit ses bras. 

-Aller, viens là. 

Je ne me fis pas prier et me faufilais dans ses bras qu'il referma autour de mes épaules. C'était étrange comment lui et moi nous étions rapprochés... 

Je ne me laissais pas approché si facilement et j'en était parfaitement conscient, j'y pouvais rien, mais petite carapace se refermait immédiatement quand quelqu'un s'approchait trop près de moi. Je me rappelle qu'Hoseok à bien ramé avant qu'on ne soit vraiment amis. 

Mais Taehyung lui, c'est encore différent. Ca s'était passé si vite. En quelques semaines, je me sentais presque dépendant de lui. Quelque part, c'était effrayant.

Et j'allais le tuer, avec mon sang ou mes actes, mais j'allais le tuer. 

Ses mains me caressaient le dos sous son sweatshirt, ça me rassurais, je me sentais mieux et il devait le savoir. 

J'avais ce besoin, sans cesse, de l'avoir près de moi, je m'en rendais compte maintenant. Ma manie de tout le temps piquer dans sa garde-robe après avoir fait des pieds et des mains pour avoir la mienne, ce n'était que pour palier à ce manque. 

J'avais le visage entre son cou et son épaule, j'inspirais l'odeur de son parfum, ou alors c'était son gel douche... C'était doux, masculin, ça n'était pas entêtant.

Je passais mon bras autour de sa taille à mon tour. 

-C'est pour ça que j'étais fatigué en me réveillant ce matin là ? -demandais-je doucement.

-Tu as entendu Dahyun, c'est pour évacuer toute cette magie en toi, ton corps n'est pas adapté alors ça te fatigue... -répondit-il. 

Ca faisait vraiment bizarre, cette "magie"... Même le dire, le penser, rien que ça c'était étrange.

Ses lèvres se posèrent sur mon front et je fermais les yeux. J'aimais bien être dans cette bulle. Il n'y avait que lui, que moi, et c'était tout. Dans ses bras, je me sentais en sécurité, à l'abri, protégé de tout et de tout le monde. Malheureusement... C'était pas son cas.

-Tu sens bon... -murmura-t-il. 

Combien de fois est-ce que j'avais entendu ça depuis que toute cette histoire à commencé ? Je ne compte même plus. 

-Qu'est-ce que je sens au juste ? J'arrête pas d'entendre ça... 

-C'est... Très plaisant. -je me décollais légèrement de lui, nos regards s'accrochèrent et ne se détachèrent pas- Je ne pourrais pas te décrire précisément, tu ne comprendrais pas mais je vais essayer... 

Il inspira profondément en fermant les yeux, puis il les rouvrit. 

-C'est comme respirer un champs de fleurs un matin d'été, ou alors l'odeur de l'herbe mouillé après une nuit de pluie, ou bien plonger le nez dans un bouquet de rose.

-Je sens les fleurs quoi... 

-Pas exactement, c'est plus compliqué que ça...  Ca n'a rien à voir avec les odeur corporelles. -sa main passa dans mes cheveux, il replaça certaines mèches derrière mon oreille tendrement- Je n'avais jamais senti une odeur comme la tienne avant, elle à un truc d'unique, je la reconnaîtrait entre mille. 

-Je me demandais aussi, -il hocha doucement la tête pour me dire de continuer- Quand tu dis avoir des visions de mon passé, comment ça se passe ? 

-Et bien, c'est comme si je vivais la scène avec toi. Je suis comme un fantôme, je ne peux pas te toucher. Ton père à réussi à me voir et je ne sais toujours pas comment c'est possible... -je fronçais les sourcils, c'était censé vouloir dire quoi ?- Jusqu'à maintenant, j'en ai eu deux. Dans la seconde, j'étais assis à côté de toi, dans le cabinet d'un psychologue. 

-C'est bon, n'en dit pas plus. 

Je ne veux surtout pas en parler, il n'y a rien à en dire de toute façon. Ca c'est passé, c'est bon, je ne veux pas revenir dessus, sinon... Enfin bref, je ne veux pas replonger dans mes émotions destructrices comme j'ai déjà pu le faire. 

-Te renferme pas. Je sais que ça ne te plais pas, mais c'est comme ça, ni toi ni moi n'y pouvons quelque chose. -j'hochais douloureusement la tête, me concentrant pour ne pas me souvenir de ces moments affreux- Mais sache que si tu veux en parler, je suis là, la porte juste en face de la tienne. Et si tu ne me trouves pas, cherche moi dans le manoir. Je serais le mec aux yeux bleus. 

Je lui fis un petit sourire reconnaissant, il faisait beaucoup de choses pour moi l'air de rien. Puis nous continuions de nous serrer dans les bras l'un de l'autre. Et l'espace d'un instant, je me demandais ce que lui ressentais vis-à-vis de la situation. Dans cette histoire, on se préoccupe beaucoup de moi, l'humain en déchéance, mais pas de lui, alors qu'il subit autant que moi. 

Au final, je me demande qui est la victime de qui...



_____________________________

Wow, ça faisait un bail que j'avais pas posté, j'ai pas vu le temps passer hihi

Blood, Sweat and...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant