Tears n°10

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Je sentais qu'on me portais et pas forcément de la meilleure des manières pour mon dos si vous voyez ce que je veux dire...

J'étais épuisé et on venait de m'acheter... Je devais vraiment être quelqu'un de mauvais dans mon ancienne vie parce que là je vois pas autre chose. J'entendais des bruits de talons claquer contre ce qui devait être de la pierre.

Je n'ouvris pas les yeux, je n'en avais pas la force, je ne bougeais même pas, mon corps me semblait si lourd que s'en était douloureux, j'aurais voulu simplement m'endormir dans mon lit, chez moi. Je sentais la personne qui me portais sur son épaule faire des mouvements secs, comme si l'on montait des escaliers assez hauts.

Puis cette fois-ci, les bruit changèrent de nature, une main venait de s'abattre sur une porte en bois qui semblait épaisse et qui s'ouvrit dans un grincement grave quelques secondes plus tard.

-Bonjour, nous sommes du Conseil, au service des Ventes plus précisément, Monsieur Kim vient d'acheter un humain et nous as demandé de le livrer à cette adresse. -dit une voix féminine. 

La personne qui me portais était un homme, la carrure était vraiment masculine, je sentais ses épaules musclés contre mon ventre et dans le mouvements de ses pas raides, mes bras frôlaient les siens qui n'étaient pas en restes de muscles.

En clair, ils étaient deux au moins dont une brute. L'homme je ne l'entendais pas marcher, alors que la femme oui, peut-être étaient-ils plus nombreux...

-Bien, -dit une voix de femme qui semblait âgée- Entrez, je vais chercher mes maîtres.

Donc il y avait des domestiques. Avec leur aide j'arriverais sûrement à sortir d'ici, ou peut-être que j'espère un peu trop...

Le bruit des talons retentit à nouveau, un peu plus proche de moi, l'homme la suivit de près et la brise qui secouait mes cheveux s'interrompit et la lourde porte claqua. J'étais piégé dans la gueule du loup, j'étais foutu.

La femme se mit à rire, c'était discret, presque silencieux, moqueur même. 

-On vient d'interrompre une petite partie de jambes en l'air visiblement... -dit-elle en riant toujours. 

Qu'est-ce qu'elle racontait ? On entendait foutrement rien d'ici, en plus, ça résonnait. Le corps de l'homme qui me portait se secoua doucement et un petit ricanement vibra dans sa poitrine.

-C'est ce que j'entend en effet...

-Allons Wonho... Arrête de rire... -et c'est elle qui dit ça ? 

En entendant des bruits de pas lourds et précipité, j'entrouvris un œil. J'étais dans ce qu'il me semblait être un gigantesque hall d'entrée, comme dans les maisons de noble européens que j'avais déjà vu en cours ou dans des films, un truc dans ce genre là avec du carrelage bien propre, des poignées de porte moulées et haut de plafond d'où pendait un lustre. 

La femme, d'apparence un peu plus vieille que moi, les cheveux longs, lisses et teints en blonds, un tailleur jupe entièrement rouge avec des escarpins haut-perchés noirs à la semelle rouge. Elle avait une pochette noire à la main droite et un rouge à lèvres écarlate qui jurait affreusement avec son tailleur.

-C'est pour quoi ? -fit-une voix passablement agacée. 

Par dessous le bras de Wonho, apparemment, je vis un autre homme, torse nu, bien moins massif et impressionnant, des cheveux noirs ébouriffés sur sa tête et un petit air de chat en colère. Je me retint de rire, restant immobile mais à vrai dire, un rire nerveux faillit franchir la barrière de mes lèvres alors que ce n'étais pas du tout le bon moment pour moi de me faire remarquer. 

Blood, Sweat and...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant