7🌹3.Allegro ben ritmato e deciso

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« Entendu. Oui. Non, demain on tourne les derniers plans à la villa et samedi matin quelques-uns en ville avant de laisser le matériel de location à Sergio et de prendre le train en début d'après-midi. Si tout se passe bien et prions la SNCF, on devrait rentrer en début de soirée. Oui... Ah et tu as bien signé mon planning pour mes jours de récupération ? Oui. Non, je passerais lundi matin pour la réunion mais après je ne reviens que mercredi. Ok. Merci. Bonne soirée. »

Je raccroche à mon N+1 en haut-parleur et apporte une dernière touche à mon maquillage.

Ce soir, j'ai décidé de ne pas boire à cause des ravages de l'alcool sur mon corps depuis le début du tournage. J'ai trop regretté mon mal de tête aujourd'hui pour en remettre une couche mais je sors tout de même au restaurant avec le reste de l'équipe.

J'ai approuvé le choix de Sergio sur l'établissement après consultation des tarifs et de notre budget, histoire de pouvoir remercier l'équipe de leur travail en payant le repas avec la carte du service production.

Mon boss m'ayant donné le feu vert, je vais tout de même contrôler les folies de Johanna et éviter qu'elle nous commande du champagne ou toute autre excentricité qui m'arracherait les cheveux.

Je réajuste le haut de ma combinaison couleur émeraude, comme la bague à mon doigt, me faisant un beau décolleté malgré le peu de marchandise à reluquer. Mon plus beau jean noir s'associe bien avec l'ensemble mais ce soir, je troque les talons pour des Stan Smith.

Arrivée dans le hall de l'hôtel, je retrouve Clémence et Ahmed en train de rire en se montrant des vidéos YouTube. Nous discutons quelques minutes lorsque Johanna, plus belle que jamais, sort de l'ascenseur... Avec Gigi à sa suite.

La blonde s'est bien habillée comme toujours et même si la tenue décontractée de mon ami d'enfance ne s'accorde par à celle de Johanna, ces deux-là vont physiquement bien ensemble.

Je me suis souvent dit ça des femmes fréquentant Gigi : elles sont toutes très différentes de moi. Toujours un poil plus grande avec des cheveux plus longs, souvent lisse et clair, une poitrine qui a profité de la puberté, des yeux de biche et tout le charisme du monde.

Sur cette réflexion, mes doigts triturent une de mes boucles brunes alors que je jalouse Johanna en train de s'accrocher au bras de Gigi comme si elle ne pouvait pas marcher sans lui. Sergio arrive juste à temps avec sa camionnette pour interrompre ce spectacle et nous emmener en ville.

Arrivée au restaurant asiatique, nous nous asseyons à une table ronde où un plateau tournant est disposé au centre et où tous nos plats sont disposés une trentaine de minutes plus tard. Nous parlons énormément du boulot et Sergio à ma gauche ne manque jamais de faire un peu d'humour pour nous détendre.

Mais alors que Johanna, et ses baguettes tentant d'attraper un nem, se lance dans un discours sans fin sur son curriculum vitae, je lève enfin les yeux vers Gigi à sa droite et remarque qu'il n'est pas dans son assiette.

Il fixe ses nouilles comme s'il allait leur péter la gueule.

Ne voulant pas attirer toute l'attention, je sors discrètement mon portable et lui envoie un message qu'il voit immédiatement.

Léo ✉ T'es malade ? Tu fais la gueule depuis ce matin. J'ai peur que tu te lèves et ailles tuer le chef cuisinier vu tes sourcils froncés.

Gigi ✉ C'est Johanna qui me fatigue. Elle n'arrête pas de piailler toute la journée et je n'en peux plus de sa voix. Déjà en tournage mais aussi hors.

Léo ✉ T'aurais dû refuser le restau alors.

Gigi ✉ Et passer pour un associable ? Non merci. Je n'ai même pas la foi de finir mon repas. Je veux juste m'échapper.

The Man I (always) LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant