Le grand chaman

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Six heure, le soleil commence tranquillement son combat contre les rideaux et les stores. Les réveils s'activent avec les douches, les frigos et les machines à café dans leur sillage. Les lampadaires s'assoupissent doucement et les premiers bruits résonnent dans les bureaux et les entreprises. Pour les lèves tôt, les premiers sourires se dessinent sur les visages et pour les couche-tard, les premières grimaces. La petite ville de Morioh s'éveillait en douceur, bercée par le ronronnement des premières voitures et les crissements des chats affamés. Dans une maison qui ressemble à toutes les autres, alors que le café est déjà posé sur la table, fumant au côté de petites brioches, la sonnette retentit.

Le soleil, attiré par ce bruit, sembla alors s'intéresser de plus près à cette maison, au point d'inonder une des chambres de lumière. C'est en tout cas ce que se dit la masse traînant dans le lit dont le sommeil venait de fuir. Les draps, qui tentaient de s'extirper des jambes du dormeur, ne lui laissaient pas le loisir de se cacher les yeux. La léthargie qui régnait dans la chambre nous permit d'observer. L'été avait poussé notre endormis à laisser sa fenêtre ouverte et le vent, le soleil et les chants des premiers oiseaux résonnaient dans la salle, au côté du bruit strident de la sonnette qui retentit à nouveau. Le lit, placé dans un coin de la pièce, était Joliment Jonché de mouchoirs, mangas et, au centre de cet amas, la bouche en cœur de son réveil difficile, un garçon qui refusait d'ouvrir les yeux. Sa silhouette athlétique était étendue de tout son long et le drap se mêlait à ses jambes nues, laissant au reste de son corps tout le loisir d'avoir trop froid ou trop chaud. Alors qu'il luttait pour se rendormir, sa poitrine imberbe se soulevait de plus en plus lentement et le souffle qui s'échappait de ses lèvres, déformée par une moue boudeuse, paraissait de plus en plus long et profond.

« Yo Josuke »

L'endormi se gratta le ventre et la grimace de son visage s'adoucit en un petit sourire. Il avait réussit, malgré le bruit de cette satané sonnette, à se rendormir et repartir dans son rêve car la voix de son meilleur ami, Okuyasu, résonnait à son oreille.

« Josuke ? »

Il était bien bavard par rapport à d'habitude, pensa Josuke. Dans ses rêves, Okuyasu était bien souvent plus calme que dans leur vie quotidienne. Ils vivaient leurs aventures, tranquillement, faisaient leurs affaires et parvenaient toujours à bien s'en sortir, quoi qu'il arrive. Dans ce rêve-ci, ils venaient d'échapper à un manieur de stand particulièrement dangereux qui volait les sentiments des gens. Les deux amis avaient été mis à rude épreuve car ils avaient oublié tous leur sentiments communs. Après que The Hand ait réussi à envoyer le manieur dieu sait où et que Koichi s'étonne de la distance entre les deux compagnons, auparavant inséparables, ils avaient du réapprendre à s'apprécier. Finalement, cela s'était fait assez rapidement mais, pour Josuke, le rêve avait prit une tournure tout autre lorsque les sentiments, nouvellement redécouverts, avait basculés vers quelque chose de bien plus romantique. Il se surprenait à espérer des rapprochements comme une adolescente amoureuse pour la première fois.

Dans son sommeil, il fronça les sourcils. Il est vrai qu'il a souvent rêvé d'Okuyasu et lui ces derniers temps, sûrement à cause du fait qu'ils passent tout leur temps ensemble, s'amusant, faisant des magouilles mais aussi frôlant la mort côte à côte. Mais dernièrement, ces rêves étaient plus étranges, plus romantiques et moins aventureux. Il rêvait parfois d'une simple après-midi où ils restaient à discuter, allongés dans l'herbe d'un parc, avec le bruit des oiseaux, des canards et des poissons autour de la marre. Bien souvent, il oubliait le matin tous ces sentiments étranges. Mais parfois cela lui revenait et il se prenait à rougir lorsqu'Okuyasu passait son bras autour de son épaule.

« Joooooo réveille toi ! »

Josuke ouvrit lentement et douloureusement un œil et, au lieu de se trouver éblouis par un soleil trop insistant, la première chose qu'il vit fut le visage de son ami, en gros plan. Il sursauta et roula des yeux avant de se tourner pour ne plus être embêté.

Soigne-moi !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant