Okuy'a quoi maintenant ?

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Depuis quelques jours, il vivait un enfer. D'abord, son père était devenu un monstre, puis son frère était mort, Koichi s'était trouvé une copine et maintenant Josuke devenait distant. Malgré le début des vacances, moment qui aurait du être magique, les deux amis ne s'étaient vu qu'assez peu. Il rêvait seulement de soirées au clair de lune, de grandes discussions, des filles sur la plage, des filles dans les cafés, des filles en jupes avec leurs longues jambes ... Le revoilà partit dans ses pensées, mais étrangement, malgré ce qu'on pourrait croire, ce n'est pas auprès des filles qu'il en a. Comme il se disait à lui même parfois : Les filles j'aime bien les regarder, elles sont jolies, mais je préfère toucher ce qui me ressemble, j'ai moins peur de faire n'importe quoi. Bien qu'il ne se considère pas comme homosexuel, ni même qu'il ai eu la moindre expérience autre que ses propres attributs, il se trouvait plus rassuré à l'idée d'avoir un homme entre ses mains qu'une femme.

« Grblbrllrb », lui dit son ventre afin de le pousser à aller se faire à manger. Il se leva, repoussant doucement le chaton endormi sur son bras, posa sa console et se dirigea vers sa cuisine. Comme d'habitude, le frigo était un peu trop vide à son goût. Il se décida à sortir faire quelques courses pour ne pas mourir de faim.

En ouvrant la porte, l'air chaud de la nuit l'entoura. Il respira un grand coup, savourant l'odeur et le goût de l'embrun que lui apportait le vent de la mer. Les yeux fermés, il resta quelques instants à apprécier le calme de la nuit. Tout en se disant que la nuit était son moment préféré, et en se contredisant en ajoutant que le jour était super aussi, il passa devant la maison de Josuke. A tout hasard, il jeta un coup d'œil vers la fenêtre de sa chambre, qu'il trouva allumée et entrouverte. Après avoir hésité une demi seconde à appeler son ami pour qu'il l'accompagne, il se retient, se rappelant de l'air agacé qu'il avait tout les matins quand il venait le chercher. Il repartit en traînant les pieds, se demandant si Josuke commençait à se lasser de lui, et ce qu'il pouvait bien faire dans sa chambre aussi tard. En énumérant dans son esprit les différentes options, il se rappela de ce qu'il prévoyait de faire avant que son ventre ne l'ai ramené à la raison et se mit à rougir. Il pressa le pas en secouant la tête pour évacuer les images qui étaient venues le déranger.

Quelques heures plus tard, malgré qu'il fut encore tôt (pour ses horaires de vacances), il était endormi, le petit Jo' ronronnant contre son cœur. Il se réveilla à nouveau tôt, comme souvent ces temps-ci, taraudé par une envie contre laquelle il avait réussi à lutter, au début du moins. Depuis le début des vacances, il avait quelque chose en tête qu'il n'arrivait pas à faire sortir.

C'était le lendemain de la fin des cours. La veille ils s'étaient quittés tout joyeux de la fin de l'année, mais Okuyasu avait le cœur lourd car il craignait de ne plus voir ses amis avec l'arrêt de l'école. Il s'était donc levé ce matin-là, avec le désir de voir Josuke. Comme on dit : L'absence renforce le désir, et la peur de ne plus voir son ami chaque jours l'avait poussé jusqu'à chez lui. Il avait sonné à la porte et sa mère était venu lui ouvrir. D'abord étonnée de voir un grand gaillard comme lui, avec une dégaine de voyou se lever aussi tôt, elle consentit à le laisser réveiller Josuke, s'épargnant le plaisir de le retrouver endormi en rentrant pour sa pause de midi. Alors qu'elle restait en bas à rigoler dans sa barbe, Okuyasu monta les escaliers et toqua à la porte. Étrangement, il se sentait nerveux. D'habitude, il attendait son compagnon à la sortie de chez lui, et il n'était venu chez lui que de rares fois, et jamais dans sa chambre puisqu'ils restaient habituellement à jouer dans le salon. Malgré tout, il poussa doucement la porte, souhaitant ménager le réveil de son ami. En entrant dans la pièce, la pénombre le força à s'habituer et à avancer prudemment. Il se dirigea vers le lit dans un coin de la pièce et alluma la lampe de chevet, sûrement plus douce que la lumière déjà éclatante du soleil. La mère de Josuke l'avait prévenu de ne pas se retenir et de secouer son fils comme il le méritait pour s'être couché beaucoup trop tard la veille. Mais il n'osait pas, et il n'osa plus faire aucun mouvement lorsqu'il entendit le soupir que poussa l'endormi. En tournant ses yeux vers lui, il s'aperçut que la main de son ami était glissée dans son caleçon. Il semblait se faire un petit plaisir somniaque sans s'être aperçu le moins du monde de la présence de quelqu'un dans son espace. Saisi, Okuyasu resta figé sur cette vision jusqu'à ce qu'il entende son nom sortir d'entre les lèvres de Josuke avant que celui-ci ne se tourne. L'interpellé prit peur et sortit discrètement mais rapidement de la chambre. Il posa son dos contre la porte et resta ainsi quelques minutes, essayant de digérer les sentiments et les pensées qui s'étaient imposées à son esprit. C'était bien son nom qu'il avait entendu, murmuré par son meilleur ami, la main dans le caleçon et sûrement dans un rêve assez érotique. Ça voudrait dire qu'il pourrait être intéressé par lui ? Pour d'autres choses que des magouilles ? Il ne l'avait jamais envisagé dans cette perspective. Bien sur, il n'était pas contre l'idée non plus. Mais dans un rêve, c'est pas la réalité, peut être qu'il ne s'en rappellerait même pas. Le cerveau d'Okuyasu commençait à fumer et il décida de remettre ses réflexions et sa branlette à plus tard. Il ouvrit la porte puis les rideaux d'un grand mouvement et alla secouer Josuke pour le pousser à sortir du lit. En voyant la tête de son ami, il se rendit compte qu'il avait oublié complètement son rêve, ou qu'il mentait très bien.

Soigne-moi !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant