Appelez-Moi Sasha

Le Changement d'Etat Civil et le Grand Coming-Out Partie 1 (En Correction)

2 Septembre 2019, on approche très vite de la fin de ce compte à rebours. C'est aussi ce mois-ci que je rentre à l'université, dans un IUT de Chimie à quelques kilomètres de chez moi. A la rentrée, je croise rapidement un camarade de Terminale. Je me sentais un peu perdue pour être honnête, je connaissais personne, alors que la plupart s'étaient croisés dans leurs anciens établissements. C'est à ce moment que je repense à mon Changement d'Etat-Civil, qui arrive de plus en plus vite. J'ai peur du regard des autres si l'on apprend que je suis transgenre. Est-ce que je vais survivre au regards des autres ? Ça me rongeait tout au long de ce jour de rentrée. Je traînais derrière mon ancien camarade de terminale, mais au fil des jours, il a bien fallu que je vole de mes propres ailes. C'est ainsi que j'ai fait la connaissance de mes amis, Brieuc, Dorie, Claire, Lizy, Raph, Pierre, Joé, Guillaume, Vincent,.... J'étais assez réservé face à eux, à cause de ma timidité sans doute. J'ai caché ma transidentité et ma bisexualité à tout le monde pendant les premiers jours...jusqu'au jour où j'avais cours en après-midi. J'avais pris le bus dans le but d'arriver avant midi à la gare. Après mon arrivée, c'est au bout de quelques minutes de marche que j'atteignis l'IUT légèrement épuisée. J'entre dans le bâtiment, et fonce à la cafét pour retrouver les autres.

- Hello tout le monde, ai-je dit.

Le groupe me fit un signe et m'approcha, le sac accroché à mon bras. A peine mon sac avait touché le sol que Dorie m'interpelle:

- Eh au fait.. J'ai regardé ton profil Facebook !

- Quoi ? répondis-je en riant.

- Ouais, j'ai fouillé un peu et j'ai vue que t'a liké et tu t'étais abonné à des pages LGBT, annonça-t-elle

- Ah oui c'est vrai, ai-je dit en bégayant.

- T'es LGBT ? demanda-t-elle

- Ouais j'shui bi, répondis-je. Et toi ?

- Moi aussi ! s'écria-t-elle

Grande fût ma joie de découvrir que dans ce nouveau bahut, aussi stressée que je l'ai été, d'autres personnes était de la commu' LGBT affirmés ou en questionnement. Même si j'étais la seule personne transgenre  (ce qui n'étais "pas surprenant"), j'étais contente de savoir cette chose si triviale que je n'y prêtais pas attention: Je n'étais pas seule...

Ce sentiment de solitude interne  m'a toujours hantée et ce depuis des années sans réellement comprendre pourquoi, ni d'où il venait. Ça me rongeait petit à petit alors qu'il n'y avait pas de réelles raison L'effet notable à surtout été de renforcer les tendances limites parano que je pouvais avoir. Mais trêve de parler de tout ceci, revenons sur cette fin d'année 2019:

Ce n'est que plusieurs semaines plus tard que je trouve le "courage" de parler de ma transidentité aux groupe. Je mets des guillemets à courage,  car cela s'est fait par message sur notre groupe Messenger et postant un même crée par mes soins sur la dysphorie; Sur le coup personne n'avait vraiment compris ce que j'essayais de dire. C'est Dorie après avoir posté ce même qui est venue me parler en message privé.  J'étais en plein milieu d'une crise de dysphorie après une semaine éprouvante mentalement à force d'entendre sans cesse le mauvais prénom lors de l'appel, le mauvais nom à la maison, et maintenant le mauvais nom chez mes nouveaux amis. J'avais besoin d'air, de vider mon sac et enfin mettre les choses au clair. Je revoyais des images de moi 2 ans plus tôt, dans un état plus que déplorable. Moi qui m'était promis de ne jamais retourner à un état pareil, je me retrouve à sa frontière. Entre deux larmes tombantes sur mon smartphone, la fameuse phrase est enfin dite: je suis une femme transgenre. Ces mots enfin écrits, m'ont procurée un si grand soulagement. Elle à très rapidement acceptée ce que je lui révélais, de même que les modifications de pronoms et du prénom. C'était si adorable quand je lui ai donné mon nouveau prénom: "J'ai toujours révé de rencontrer quelqu'un qui s'appelle Sasha".  Un grand sourire s'affichait sur mon visage après cette lourde semaine. Moi qui m'inquiétais du regard des autres, des réflexions des autres, j'ai enfin pu respirer et me calmer.