Rends-moi ma vie ! (Annulé)

Chapitre 9 : Rumeur

Chaque jour, à chaque moment de la journée nous pouvons faire face à un nombre de visages situés entre un et plusieurs centaines. Seulement, sur ce nombre de visages, combien appartiennent à des personnes que nous avons déjà rencontrés ou que nous rencontrerons plus tard ? Combien appartiennent à des gens bienveillants ou au contraire, malveillants ? Combien, même, appartiennent à des gens qui peuvent faire de votre vie un enfer ? Le nombre varie selon les gens croisés mais également selon les choix que vous faites. Sacrifiez votre originalité pour suivre le courant du monde et le nombre de personnes malveillantes à votre égard sera bas. Au contraire, gardez votre originalité, suivez vos passions et vos envies, et la malveillance apparaîtra.

Chaque être humain sur la planète peu importe son âge, son sexe ou son statut social devient alors égal face à la malveillance dès qu'il s'agit d'affirmer son originalité. Seulement voilà, un monde homogène est un monde ennuyant. Mais dans ce cas, que faire ? Suivre ses idéaux et faire face à l'intolérance ? Abandonner et se conformer pour finalement devenir un être banal ? Eh bien, chacun mène sa vie comme il l'entend. Ou du moins, chacun survit à la façon dont il souhaite mener sa vie, aussi ardue soit cette façon, car la vie ne fait de cadeau à personne et la mort encore moins. Pourtant, même si ce fardeau reste lourd, il y aura toujours des gens pour l'alléger. Camille venait de le réaliser avec Thomas ou encore Edward, des gens dévoués à leurs proches voire aux plus distants. Ces gens, aussi rares soient-ils constituaient la perle cachée de l'humanité.

À l'université, tandis que Thomas et Camille venaient de rejoindre Lucas et Théo qui semblaient discuter ensemble, une jeune femme de leur promotion, brune avec des cheveux longs et brillants, une paire de lunette droite, un sourire devant lequel la moitié des hommes tomberaient et une silhouette mince cachée sous un uniforme uni noir, venait d'arriver. La jeune femme était une grande amie de l'autre déléguée de classe. Elles traînaient régulièrement ensemble avec une troisième fille et semblaient s'amuser des malheurs et différences des autres. Toutes les rumeurs qui vous détruise intégralement une personne venaient de ce trio et même si elles semblaient s'être calmées après les rumeurs qu'elles avaient lancés sur Camille, on ne pouvait chasser longtemps le naturel de ce maudit trio.

La jeune brune aux cheveux longs et brillants se nommait Léa et était sûrement la moins pire du trio. Plutôt réservée comparée à ses deux amies, elle se contentait d'enquêter sur les failles de chacun sans pour autant les attaquer. Pourquoi elle faisait cela ? Nul ne le savait réellement. Popularité, crainte, simple sadisme, personne ne pouvait réellement déterminé les intentions de la demoiselle. Et pour le coup, elle semblait vouloir parler d'un visage familier que le duo composé de Thomas et de Camille avait à peine de rencontrer la veille :

- Vous connaissez Edward « l'homme-lion », élève en licence de science ?

Théo jeta alors un regard méfiant à Thomas et Camille avant de répondre :

- J'en ai entendu parler, pourquoi ?

- À ce qu'on raconte, sous ses airs de gentleman, le bougre a un don pour mater les formes des filles.

- Minute papillon ! Qui nous dis que ce que tu dis est la stricte vérité ?, rétorqua Camille, prenant d'un coup part à la conversation.

- Je l'ai vu. Et puis je suis sûr que si vous lui demandez à lui ou l'un de ses proches, il pourra confirmer !

Camille resta méfiante quant aux propos de la harpie mais se tut, pensant à demander ultérieurement à Valens au cas où elle aurait raison. Pourtant, cela l'étonnait. En vue de l'admiration que son « meilleur ami » lui portait et de la soi-disante popularité qu'il avait dans sa licence, elle trouvait bizarre qu'un pareil homme puisse avoir un comportement aussi discutable et pourtant, elle ne connaissais pas assez l'homme en question pour réellement juger. D'ailleurs, Thomas pouvait encore moins en juger car il n'avait jusque là rien entendu sur « l'homme-lion ». Toutefois, l'attitude presque insolente du jeune-homme lors du combat de la veille le poussait à penser que Léa avait vu juste. Finalement, Lucas ne connaissait pas l'homme et Théo, bien que rancunier vis-à-vis de sa défaite de la veille était persuadé que son rivale valait bien mieux que ça.

Remarquant alors que Camille semblait avoir abandonner la défense d'Edward, il prit alors la parole contre la harpie :

- Je connais Edward, il vaut mieux que cela !

- Je croyais que vous en aviez seulement entendu parler ?, rétorqua alors Léa.

- En bien, sale catin, en bien !

- « Catin » ?!

Léa venait de retourner la colère de Théo contre lui-même et même si Thomas comme Lucas voyait la perfidie de la jeune femme, ils n'osèrent s'interposer dans la dispute à cause des propos quelques peu démesurés du cancre. Camille, de son côté, n'était pas du tout du même avis et même si elle aurait bien voulue gifler sa camarade, le fait qu'elle se trouvait dans un corps d'homme dont elle ne connaissais pas la force semblait la retenir.

Alors, une jeune femme qui passais la gifla à sa place. Nulle ne savait de qui il s'agissait et pourtant son geste était aussi volontaire que justifié à ses yeux :

- Comment osez-vous parler de quelqu'un dans son dos ? Vous n'avez pas honte ?

La jeune femme n'était peut-être pas bien placée pour tenir ces propos mais une chose était sûre : à l'unanimité, tous semblait plus ou moins d'accord :

- Et qui vous êtes au juste ?, demanda alors Léa.

Alors, les yeux de son interlocutrice se mirent d'un coup à briller et son visage commença à afficher un bien étrange sourire :

- Je m'appelle Chloé mais mes lecteurs me connaissent sous le nom de « Miss Luna ». Je suis pas quelqu'un d'important et je suis même pas très belle mais je ne laisserais personne parler mal de sieur Edward.

- « Sieur » ?! Pour l'appeler ainsi, tu dois vraiment être désespéré, jugea Léa.

Véritable témoin de la dispute entre les deux jeunes femmes, Camille pensa alors « Ces deux-là sont vraiment désespérantes... ». Et puis, avec Thomas et Lucas, elle entra en classe ; laissant les deux jeunes femme se disputer dans les couloirs.